Ukraine: l'UE ferme face à Moscou, discute de sanctions sans précédent

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne (à droite) tiennent une réunion bilatérale le premier jour du sommet des ministres des Affaires étrangères du G7 à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 11 décembre 2021. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne (à droite) tiennent une réunion bilatérale le premier jour du sommet des ministres des Affaires étrangères du G7 à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 11 décembre 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Ukraine: l'UE ferme face à Moscou, discute de sanctions sans précédent

  • «Il est très important que la Russie comprenne qu'une attaque contre l’Ukraine aura un coût économique très élevé et des conséquences politiques pour elle»
  • Ces accords conclus en 2015 pour mettre fin à la guerre qui a éclaté un an plus tôt dans cette région ukrainienne entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses n'ont jamais été vraiment respectés

BRUXELLES: L'UE a adressé lundi un message de fermeté à Moscou avec l'adoption de sanctions contre le groupe paramilitaire russe Wagner pour ses "actions de déstabilisation" et l'élaboration de mesures "coûteuses" pour l'économie russe afin de dissuader Vladimir Poutine d'une intervention en Ukraine.

"Il est très important que la Russie comprenne qu'une attaque contre l’Ukraine aura un coût économique très élevé et des conséquences politiques pour elle", a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l'issue de la réunion.

"Nous misons sur la dissuasion pour éviter une guerre, car une fois lancée, elle est très difficile à arrêter. Il faut se préparer au pire en espérant que le meilleur se produise", a-t-il expliqué.

"Plusieurs scénarios ont été envisagés et pour chacun, une réponse a été élaborée. Les dirigeants européens vont pouvoir examiner les différentes possibilités et les mesures à prendre" lors de leur sommet jeudi, a-t-il expliqué. Josep Borrell n'a pas souhaité élaborer.

"Les sanctions sur la table sont économiques et financières", avait indiqué à son arrivée à Bruxelles le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis.

"Elles devront être sans précédent, car la dissuasion est le meilleur moyen d'empêcher une guerre. Nous devons être prêts et forts dans notre réplique, car la Russie s'est préparée pour un conflit", a-t-il plaidé.

"Parler, négocier, c'est mieux que de se tirer dessus", a souligné le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn.

"Rien ne doit être fait qui provoque une escalade des tensions", a renchéri son homologue espagnol Jose Manuel Albares.

Le dialogue politique se poursuit avec Moscou. L'administration américaine a dépêché la secrétaire d'Etat adjointe chargée de l'Europe, Karen Donfried, en Ukraine et en Russie de lundi à mercredi.

La réunion des ministres européens a préparé le sommet mercredi à Bruxelles entre les dirigeants de l'UE et leurs homologues de cinq des six pays du partenariat oriental - Ukraine, Géorgie, Moldavie, Arménie, l’Azerbaïdjan - et le sommet européen de jeudi.

Le Bélarus s'est exclu de ce partenariat, mais la dirigeante de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa est présente à Bruxelles jusqu'à mercredi et a rencontré dès dimanche les chefs de l'UE, Charles Michel et Ursula von der Leyen, ainsi que M. Borrell.

Un sixième paquet de sanctions contre le régime du président bélarusse Alexandre Loukachenko est en préparation, a-t-on indiqué de sources diplomatiques.

Front uni contre Moscou

Les dirigeants européens veulent opposer un front uni face aux agissements de Moscou dans ces pays frontaliers avec l'UE.

Ils ont sanctionné lundi le groupe paramilitaire russe Wagner et les dirigeants de cet "instrument de la guerre hybride menée par la Russie", a souligné Josep Borrell.

Ils vont renouveler jeudi pour six mois les sanctions économiques adoptées contre la Russie après l'annexion de la Crimée en 2014.

"La Russie a des capacités de nuisance très fortes avec les actions du groupe de mercenaires Wagner, les opérations de déstabilisation et les cyber-attaques, mais son économie est vulnérable, car très dépendante de ses ventes de pétrole et de gaz", ont expliqué à l'AFP les collaborateurs de Josep Borrell.

Le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 construit par Gazprom entre l'Allemagne et la Russie est considéré par Washington comme un "levier" contre Moscou et l'Allemagne, dépendante de ses achats de gaz à la Russie, accepte de l'utiliser.

"Si l'escalade se poursuit, ce gazoduc ne pourra plus être raccordé au réseau en l'état", a averti dimanche la nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Une fois opérationnel, Nord Stream 2 doublera les capacité de Nord Stream 1. Il  permettra de contourner l'Ukraine, voie de transit utilisée actuellement pour une bonne partie du gaz russe acheté par l'UE, et privera Kiev de revenus et de la garantie de son approvisionnement en gaz.

"Les Européens doivent être unis, audibles et fermes face aux agissements de la Russie", a insisté le représentant d'un Etat membre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.