Des chiens démineurs de Bosnie sur les fronts du monde entier

Des chiens dressés en Bosnie pour rechercher les mines héritées des guerres meurtrières de l'ex-Yougoslavie mènent aussi de dangereuses missions à travers le monde (Photo, AFP)
Des chiens dressés en Bosnie pour rechercher les mines héritées des guerres meurtrières de l'ex-Yougoslavie mènent aussi de dangereuses missions à travers le monde (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 septembre 2020

Des chiens démineurs de Bosnie sur les fronts du monde entier

  • Les chiens formés dans le centre de dressage global de l'Aide populaire norvégienne (APN), près de Sarajevo, participent actuellement « à six programmes de déminage de cette ONG, en Irak, Liban, Somalie, Zimbabwe, Cambodge et Bosnie »
  • Plus de 500.000 habitants, soit 13% de la population, vivent à proximité des zones dangereuses

VOGOSCA : Pour eux ce n'est qu'un jeu mais en fait ils sauvent des vies: des chiens dressés en Bosnie pour rechercher les mines héritées des guerres meurtrières de l'ex-Yougoslavie mènent aussi de dangereuses missions à travers le monde.

Après avoir fait 100.000 morts, le conflit intercommunautaire de Bosnie a pris fin en 1995 mais des régions entières sont restées infestées par des mines antipersonnel et des engins non explosés.

Les brigades canines ont considérablement accéléré le processus de déminage après l'ouverture il y a une quinzaine d'années de deux centres de dressage, grâce à des fonds norvégiens et américains.

Initialement, la tâche des chiens était de rendre plus sûrs la Bosnie et les pays issus de l'ex-Yougoslavie, déchirée dans les années 1990 par une série de conflits. Mais ces professionnels canins ont rapidement commencé à parcourir le monde.

Les chiens formés dans le centre de dressage global de l'Aide populaire norvégienne (APN), près de Sarajevo, participent actuellement « à six programmes de déminage de cette ONG, en Irak, Liban, Somalie, Zimbabwe, Cambodge et Bosnie », dit Gordana Medunjanin, une de ses responsables.

Environ 70 bergers malinois, des chiens « endurants, énergiques et adaptables », y résident actuellement, poursuit-elle. Une quarantaine sont au dressage, les autres sont des « vétérans » qui « profitent d'une retraite bien méritée ».

Gagner du temps

L'entraînement commence à quatre ou six semaines et dure jusqu'à 18 mois, précise Namik Dzanko, dresseur de 29 ans.

« Le chien ne comprend pas qu'il cherche des mines et que c'est dangereux », dit le formateur. « Pour lui, c'est un jeu. Il trouve quelque chose et on le récompense en lui donnant son jouet. A travers cette expérience positive, il fait un travail qui sauve les vies à travers le monde ».

Sur un carré enherbé d'environ 10 mètres sur 10, délimité par un ruban jaune comme sur un vrai champ de mines, Orna, presque deux ans, fait des allers-retours en ligne droite, la truffe au sol, guidée par son maître.

Des engins dépourvus de détonateur y sont dissimulés. Quand elle détecte l'odeur de l'explosif, elle « marque » et s'assied, le museau pointé sur l'endroit suspect. Dans des conditions réelles, l'endroit serait signalisé puis inspecté par un démineur humain.

Les chiens sont surtout utiles pour restreindre le territoire à sécuriser.

« On perdrait beaucoup de moyens financiers et de temps si les démineurs devaient traiter manuellement les espaces suspects », dit Nermin Hadzimujagic. Il dirige le centre de dressage de Borci, dans le sud du pays, soutenu par le gouvernement américain, et qui a dépêché des chiens au Liban, en Afghanistan ou en Irak et au Kosovo.

« En une journée de travail, un démineur peut contrôler une surface entre 70 à 100 mètres carrés, alors que le chien peut parcourir jusqu'à 1.000 m2 », précise-t-il.

« Comme les footballeurs »

Vingt-cinq ans après la guerre, les surfaces considérées comme suspectes en Bosnie ont été réduites à environ 1.000 kilomètres carrés (2% du territoire du pays). L'objectif du gouvernement est que le pays soit entièrement dépollué d'ici à 2025.

Cependant, plus de 500.000 habitants, soit 13% de la population, vivent à proximité des zones dangereuses. Depuis la fin de la guerre, plus de 600 personnes ont été tuées dans des accidents causés par les mines, dont 53 démineurs, selon le BHMAC, le centre national de déminage.

Les équipes canines formées en Bosnie ne déplorent quant à elles aucune victime, ni dans le pays ni à l'étranger. 

Soumis à des tests semestriels, les chiens doivent être infaillibles « sinon, ils ne peuvent plus être utilisés dans le déminage », selon Nermin Hadzimujagic.

« Si le chien rate une mine et si quelqu'un est demain accidenté, nous sommes complices », renchérit Emir Cukas, 44 ans, maître-chien dans une unité de déminage de la protection civile.

Un chien peut travailler jusqu'à une douzaine d'années mais s'entraîner en permanence est crucial. « C'est comme les footballeurs, comme tous les sportifs. Si tu t'entraînes tous les jours, tu es bon ».


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.