Les Argentins en masse dans la rue contre un accord avec le FMI

Entre fanfares, fumigènes, pétards assourdissants, fumée des «parillas» (grills) installées dans la rue, le FMI était visé, mais aussi le gouvernement de centre-gauche. (Photo, AFP)
Entre fanfares, fumigènes, pétards assourdissants, fumée des «parillas» (grills) installées dans la rue, le FMI était visé, mais aussi le gouvernement de centre-gauche. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Les Argentins en masse dans la rue contre un accord avec le FMI

  • Toute la semaine, une délégation argentine (gouvernement et Banque centrale) a tenu à Washington des réunions avec une équipe du FMI
  • Samedi en fin de journée, banderoles, slogans et chants des organisations de gauche radicale, étudiants, syndicats, ont envahi la Plaza de Mayo

BUENOS AIRES : Des dizaines de milliers d'Argentins ont manifesté samedi contre la renégociation de la dette que leur gouvernement tente d'obtenir auprès du Fonds monétaire international (FMI), perspective qui réveille la hantise de la casse sociale associée aux plans d'ajustement du passé.

"Non à un accord avec le FMI", "la dette est envers le peuple, pas le FMI", "payer la dette EST un ajustement". Samedi en fin de journée, banderoles, slogans et chants des organisations de gauche radicale, étudiants, syndicats, ont envahi la Plaza de Mayo, théâtre historique des joies et des colères du pays, au pied de la Casa Rosada, le palais présidentiel.

Entre fanfares, fumigènes, pétards assourdissants, fumée des "parillas" (grills) installées dans la rue, le FMI était visé, mais aussi le gouvernement de centre-gauche, accusé de se prêter à un accord pour réaménager sa dette de 44 milliards de dollars due d'ici 2024. Et pour corollaire, se prêter à une rigueur budgétaire accrue, dans un pays qui compte déjà 40% de pauvres.

"C'est horrible de voir dans des hôpitaux des enfants au petit ventre gonflé par la faim. Ca existe, aujourd'hui, en Argentine!", lance dans une colère contenue Aña Cristina Jaime, 70 ans, "sans parti mais coeur à gauche". "Tous les 8-9 ans, cela recommence, on nous +vend+ au FMI (...) la seule option que je vois est de ne pas payer, mais traquer les capitaux enfuis à l'étranger. Que ceux-là payent!"

Toute la semaine, une délégation argentine (gouvernement et Banque centrale) a tenu à Washington des réunions avec une équipe du FMI. D'ici la fin de l'année, l'exécutif doit présenter au parlement un "programme économique pluriannuel" qui aurait l'aval du Fonds.

Résultat du round d'entretiens: "de plus amples discussions" sont nécessaires avant un accord, a annoncé le FMI dans un communiqué vendredi.

Vendredi soir, une foule encore plus nombreuse s'était déjà rassemblée sur la Plaza de Mayo, composée cette fois de secteurs proches du gouvernement péroniste, pour célébrer en musique le 38e anniversaire du retour de la démocratie en Argentine après la dictature (1976-1983).

Bête noire

Aux côtés du président Alberto Fernandez, les anciens chefs d'Etat brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (probable candidat présidentiel en 2022) et uruguayen José "Pépé" Mujica. Thème du soir: la nostalgie de, selon Lula, "la meilleure époque pour la démocratie" en Amérique du Sud, quand des exécutifs de centre-gauche, socialistes ou "bolivarien", gouvernaient de Santiago à Caracas, dans la première décennie du 21e siècle.

Mais là encore, pas de mystère sur la bête noire, invité obligé de tous les discours: le FMI. Ovation assurée quand Alberto Fernandez a lancé que "l'Argentine des ajustements (structurels) appartient à l'histoire" et qu'un remboursement "ne se fera pas au détriment de la santé, de l'éducation publique, des salaires, des retraites". Même si, a-t-il pris soin d'énoncer, "nous allons assumer les obligations prises par d'autres", à savoir le prêt souscrit par son prédécesseur Mauricio Macri (2018).

Ovation plus forte encore, quand la toujours populaire Cristina Fernandez de Kirchner, cheffe de l'Etat de 2007 à 2015 et actuelle vice-présidente, a dénoncé un FMI "qui depuis longtemps conditionne la vie en Argentine". Et a intimé presque à Fernandez "que le FMI nous aide a récupérer des milliards de dollars qui ne manquent pas à l'Argentine, non, mais (que des Argentins ont) emmenés dans des paradis fiscaux! Que cela soit un point de négociation avec le Fonds."

Le calendrier voit converger ces négociations et l'anniversaire de la "Grande crise" de décembre 2001: l'explosion sociale d'une Argentine alors coincée entre fuite des capitaux et crise de liquidités, après des années de plans d'austérité sur demande du FMI, s'était traduite par des émeutes, pillages, violences, une quarantaine de morts et un trauma durable.

"Je me souviens bien de 2001, le pillage d'un supermarché au coin de ma rue, c'était des gens sans travail, c'était la faim", racontait samedi dans la manifestation Juan Soto, ouvrier maraîcher de 30 ans. "L'histoire se répète, vous savez. S'il y a accord (avec le FMI), c'est qu'il y a ajustement. Mais qui 's'ajuste' ? Les travailleurs, les pauvres. Ceux qui sortent d'une pandémie où il y a déjà eu tant d'emplois perdus ?"


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.