Arabie saoudite : budget 2022 excédentaire ou baisse du déficit ?

Vue de Riyad (fournie)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Arabie saoudite : budget 2022 excédentaire ou baisse du déficit ?

  • Selon les estimations officielles, le déficit représentera cette année près de 2,7 % du produit intérieur brut (PIB), pour tomber à 1,6 % l'année prochaine
  • La campagne de vaccination accélérée, la levée des restrictions liées à la pandémie et la reprise du tourisme religieux stimuleront probablement la production de produits non pétroliers en Arabie saoudite

LE CAIRE : C'est au mois de décembre que l'Arabie saoudite dévoilera son budget pour l'année fiscale 2022. Les prévisions des organisations internationales et locales divergent à ce sujet : si les unes prévoient un excédent, les autres s'attendent à une baisse du déficit budgétaire.

Cependant, le ministère saoudien des Finances a prévu, dans son rapport pré-budgétaire, que le bilan budgétaire afficherait un déficit de 85 milliards SAR (22,7 milliards $) en 2021 et de 52 milliards SAR en 2022.

Selon les estimations officielles, le déficit représentera cette année près de 2,7 % du produit intérieur brut (PIB), pour tomber à 1,6 % l'année prochaine.

En dépit des contradictions dans les prévisions, l'économie du Royaume a conservé son dynamisme malgré les restrictions imposées par la Covid-19. Cette stabilité est principalement attribuable au soutien apporté par le gouvernement aux différents secteurs, comme en témoignent les différents indicateurs et rapports publiés par des organisations de renom telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la société Goldman Sachs, et bien d'autres organismes.

La Banque mondiale a révisé récemment ses prévisions concernant la croissance du Royaume en 2022, les réajustant de 3,3 % à 4,9 %.

Dans son rapport, la Banque mondiale a plus que doublé les prévisions de croissance pour les exportations de l'Arabie saoudite (de 4,7 % à 9,6 %). Selon ses prévisions, la production industrielle du Royaume devrait croître de 5,4 %, contre une prévision de 2,4 % en avril.

La campagne de vaccination accélérée, la levée des restrictions liées à la pandémie et la reprise du tourisme religieux stimuleront probablement la production de produits non pétroliers en Arabie saoudite (de 4 % en 2021 et de 3,3 % en 2022).

Ces prévisions tiennent compte des performances du Royaume en 2021. À titre d'exemple, la production industrielle a progressé à un taux de 7, 7 % en rythme annuel et a atteint son plus haut niveau depuis avril 2020, selon les données publiées par l'Autorité générale des statistiques. Cette croissance constitue également le taux le plus élevé depuis juin de cette année.

En outre, la production non pétrolière a progressé à un taux annuel de 4 % en octobre pour atteindre son plus haut niveau depuis mars 2020. Toujours selon l'Autorité saoudienne des statistiques, ce secteur s'est remis des effets négatifs de la pandémie qui a entravé le commerce international ainsi que les exportations du Royaume.

La banque saoudienne d'investissement, Jadwa Investment, prévoit un excédent budgétaire de quelque 35 milliards de SAR pour l'année 2022, ce qui représente 1 % du Produit intérieur brut (PIB). La société basée à Riyad prévoit des recettes pétrolières considérables, si le prix du pétrole s'établit à 71 dollars le baril.

Les recettes des productions non-pétrolières connaîtront elles aussi une hausse sous l'effet de la majoration des impôts sur les bénéfices découlant des meilleures performances réalisées par les entreprises. Les pèlerins effectuant le Haij et l'Omra seront de plus en plus nombreux à se rendre dans le Royaume après la levée des restrictions liées à la pandémie, ce qui engendrera des recettes plus importantes. On s'attend également à une baisse des dépenses publiques de 6 % par an.

Dans la même veine, Al Rajhi Capital, une autre banque d'investissement du Royaume, prévoit un excédent budgétaire qui se situera entre 25 et 45 milliards de SAR au cours de l'année prochaine. Al Rajhi Capital présente les mêmes prévisions que Jadwa et ce, au niveau des dépenses mais aussi des recettes des productions pétrolières et non pétrolières.

En revanche, les organisations internationales prévoient quant à elles des déficits en 2022, même si elles évoquent des améliorations en comparaison avec l'année en cours.

Dans son rapport intitulé Macro Poverty Outlook for the MENA region (« Perspectives de la macro-pauvreté au Moyen-Orient et l’Afrique du Nord »), la Banque mondiale prévoit une baisse du déficit budgétaire, qui passera de 3,8 % - exprimé en proportion de la production - en 2021 à 2,2 % en 2022. Elle précise que le Royaume n'atteindra pas un équilibre budgétaire d'ici à 2023, contrairement aux estimations du Programme d'équilibre budgétaire (Fiscal Balance Program) de l'Arabie saoudite.

Le Fonds monétaire international (FMI) a émis des prévisions relativement similaires à celles de la BM : il prévoit un déficit budgétaire de 1,8 % en 2022.

L'agence de notation Fitch Ratings s'est toutefois montrée encore plus pessimiste à cet égard : elle a prévu sur son site internet un déficit budgétaire de 3,2 % pour l'année prochaine. L'agence de notation s'est montrée plus « prudente » dans ses hypothèses relatives au marché et à la production du pétrole.

Par ailleurs, la firme new-yorkaise a fait observer qu'elle s'attendait à ce que les dépenses publiques suivent une courbe plus ascendante que les chiffres avancés par le ministère dans son rapport pré-budgétaire.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com