Allemagne : le nouveau gouvernement à l'épreuve du budget

Le social-démocrate Olaf Scholz, bientôt successeur d’Angela Merkel.  (Odd Andersen/AFP)
Le social-démocrate Olaf Scholz, bientôt successeur d’Angela Merkel. (Odd Andersen/AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Allemagne : le nouveau gouvernement à l'épreuve du budget

  • Bientôt installé à la chancellerie à la place d'Angela Merkel, le social-démocrate Olaf Scholz a promis mercredi "une décennie d'investissement"
  • La coalition prévoit d'affecter à un fonds "énergie et climat" des "crédits déjà budgétisés et non utilisés", au titre des mesures d'urgence contre les effets de la pandémie

FRANCFORT, Allemagne : Des investissements massifs pour l'économie et le climat, une grosse facture sociale, mais sans sortir de rigoureuses limites budgétaires : c'est la quadrature du cercle qui attend la future coalition allemande et va nécessiter des solutions de financement innovantes.

Bientôt installé à la chancellerie à la place d'Angela Merkel, le social-démocrate Olaf Scholz a promis mercredi "une décennie d'investissement" lors de la présentation de son alliance avec les écologistes et les libéraux, qu'il a d'emblée inscrite dans la durée.

Or "la modernisation de notre pays n'est pas gratuite", a reconnu celui qui achève un mandat au poste de ministre des Finances de la grande coalition sortante avec les conservateurs.

La tâche que s'assigne le trio inédit qui gouvernera à partir de décembre est immense : mobiliser des ressources sans précédent pour atteindre l'objectif climatique de 1,5 degré, moderniser l'économie et protéger la reprise malgré la nouvelle flambée de Covid-19.

Différents économistes ont estimé à environ 50 milliards d'euros par an le montant des dépenses d'avenir nécessaires au pays.

Sans oublier la sauvegarde des systèmes de sécurité sociale, de retraite et d'assurance maladie affectés par le vieillissement de la population allemande.

Au début de leurs négociations de coalition, le centre-gauche (SPD) et les Verts voulaient introduire davantage de flexibilité en matière de finances publiques. Mais les libéraux du FDP, très orthodoxes sur la question, n'ont rien lâché.

Ce sera du reste leur patron, Christian Lindner, qui va succéder à Olaf Scholz au stratégique ministère des Finances.

– «Nous savons comment payer» –

L'arrivée de ce "faucon" n'est pas le scénario idéal pour Paris et les capitales d'Europe du Sud à la veille d'entamer des discussions délicates sur une réforme du pacte de stabilité qui encadre dettes et déficits publics des Vingt-sept.

Certes, le pacte doit être "plus simple", formule vaguement le contrat de coalition allemand, mais il doit surtout garantir "un "niveau d'endettement soutenable", ce qui ne témoigne pas d'une "volonté d'assouplir" les règles européennes, note Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.

En s'engageant à revenir dès 2023 au "frein à l'endettement", gravé dans la constitution depuis 2009 et qui limite à 0,35% du PIB par an la possibilité de déficit public de l'Allemagne, hors circonstances exceptionnelles, les trois partis auront peu de marges de manœuvre pour financer leur programme.

"Nous savons ce que nous voulons et nous savons exactement comment le payer", a pourtant assuré le co-chef des Verts, Robert Habeck, attendu à la tête d'un super ministère du Climat.

Cela fait bientôt deux ans que des milliards ont été injectés pour soutenir les entreprises et sauver des emplois face à la crise du coronavirus, faisant sauter tous les verrous budgétaires du gouvernement Merkel.

Le pays a ainsi contracté 370 milliards d'euros de nouvelles dettes, dont 240 en 2021, et l'endettement public est passé de 59,7% du PIB à près de 75% attendu cette année.

– «Grosse gorgée de dette» –

Avant le retour à la rigueur, l'année 2022 offre donc une fenêtre au nouveau gouvernement pour prendre une dernière "grosse gorgée de dette publique" consacrée aux dépenses d'avenir, commente Jens Boysen-Hogrefe, économiste à l'institut IfW de Kiel.

Cela sera entre autres "rendu plausible par les nouvelles règles de financement du fonds dédié à l'énergie et climat", ajoute-t-il.

La coalition prévoit par ailleurs d'affecter à un fonds "énergie et climat" des "crédits déjà budgétisés et non utilisés", au titre des mesures d'urgence contre les effets de la pandémie.

Autre astuce envisagée : augmenter sensiblement la durée de remboursement des emprunts contractés pendant la pandémie, qui passera de 20 à 30 ans, et modifier à la marge les méthodes de calcul de la dette pour permettre d'emprunter plus.

Pour financer ensuite ses investissements, sans se heurter au frein d'endettement, les trois partis évoquent la possibilité de renforcer le capital de la banque publique d'investissement, la KfW, et celui des "sociétés publiques existantes comme la Deutsche Bahn" ou l'agence fédérale pour l'immobilier.

Pour Jens-Oliver Niklasch, économiste à la banque LBBW, la coalition va devoir "résoudre la quadrature du cercle", d'autant que "les augmentations d'impôts ont été exclues".

"Il sera impossible de revenir au frein à l'endettement sans hausses massives d'impôts", estimait quant à lui l'économiste Marcel Fratzscher, président de l'institut berlinois DIW,  peu avant les élections de septembre.

Robert Habeck, un philosophe écolo ministre du Climat

L'écologiste Robert Habeck, qui va être chargé d'un grand ministère du Climat et de l'Economie dans le nouvel exécutif allemand, a contribué, par son pragmatisme et sa liberté de ton, à ancrer les Verts parmi les grandes formations politiques du pays.

Sa désignation a été officialisée jeudi soir par son parti.

Elu pour la première fois député du Bundestag le 26 septembre, ce philosophe et écrivain de 52 ans est considéré comme le "penseur" du parti, dont il a pris les rênes début 2018 aux côtés d'Annalena Baerbock.

"Nous parlons ici du moment de changer le cours de l'histoire", a déclaré cet homme réputé pour ses talents d'orateur durant la récente campane des législatives.

Les Verts arriveront finalement troisièmes des élections, après avoir rêvé un temps de s'emparer de la chancellerie.

Robert Habeck était au départ intéressé par le portefeuille des Finances, un poste clef pour la mise en œuvre des grands projets d'investissements en faveur du climat.

Au sein de la nouvelle coalition gouvernementale associant également sociaux-démocrates et Libéraux, il a dû finalement s'incliner face au chef de ce dernier parti, Christian Lindner.

Il récupère toutefois un "super ministère" du Climat et de l'Economie dans un gouvernement à la composition inédite.

- Pistes cyclables

Les Allemands apprécient le style décontracté de ce quinquagénaire, qui affectionne les jeans et qui se laisse filmer en train de repasser lui même sa chemise --au sol, faute de table à repasser-- avant un rassemblement des Verts.

Sa vieille sacoche en cuir usée, fidèle compagne des multiples réunions de coalition, est devenue presque aussi célèbre que lui sur les réseaux sociaux.

Né en septembre 1969 à Lübeck, une ville hanséatique du nord de l'Allemagne, Robert Habeck n'est pas de ceux qui ont toujours rêvé de faire de la politique.

Brillant élève, il décroche la meilleure note au bac en 1989, puis entame des études de philosophie. Il rencontre alors son épouse, Andrea Paluch, avec qui il aura quatre fils.

Ensemble, ils écriront des livres pour enfants et publieront des romans à succès, toujours à quatre mains.

En 2000, il obtient son doctorat en Philosophie. C'est à cette époque aussi qu'il rejoint les Verts pour un motif bien concret. Il veut plus de pistes cyclables dans son quartier pour que ses fils puissent se déplacer en toute sécurité.

Il prendra goût à la politique et accentue son engagement au fil des années jusqu'à devenir ministre de l'Environnement, de l'agriculture et des énergies nouvelles entre 2012 et 2018 dans la région rurale du Schleswig-Holstein.

- "Le jour le plus douloureux"

En 2017, il accède à la co-présidence des Verts. Pragmatique, Robert Habeck fait peu de cas des idéologies en politique.

Les luttes d'influence traditionnelles au sein du mouvement entre les ailes centriste - "realos" - et plus radicale - "fundis" - lui sont incompréhensibles, l'existence même de ces courants un anachronisme "des années 80".

"J'ai eu une vie avant la politique et je sais qu'il peut y avoir une vie après la politique. Cela me donne une liberté intérieure", a-t-il déclaré lors d'un interview il y a plusieurs années.

Sous son égide, la formation Bündnis90/Die Grünen fondée il y a 41 ans a gagné en maturité.

Grand communicateur, capable de s'adresser à un large électorat, Robert Habeck a aussi ouvert un parti souvent qualifié d'élitiste. Il est célèbre pour avoir discuté politique environnementale sur un bateau en compagnie de pêcheurs locaux en buvant un verre de rhum.

"Il est un généraliste plus qu’un spécialiste, et il arrive à simplifier les questions complexes", souligne Uwe Jun, professeur en science politique à l'université de Trèves.

Alors qu'il commençait à se voir déjà chancelier, les Verts décideront finalement d'envoyer Annalena Baerbock en avril dans la course. Ce fut "le jour le plus douloureux de ma carrière politique", confiera-t-il peu après.

Robert Habeck s'est aussi distingué par plusieurs faux pas. Comme en 2019, quand il provoque un débat enflammé sur les réseaux sociaux après avoir suggéré que la Thuringe, une région de l’ex-RDA communiste, n'était pas démocratique.

Il s'excuse, puis finit par fermer ses comptes Twitter et Facebook.

Annalena Baerbock, première femme à la tête de la diplomatie allemande

BERLIN, Allemagne : Viser les sommets est une seconde nature pour Annalena Baerbock, ancienne championne de trampoline. Cette écologiste énergique va devenir la première femme à la tête de la diplomatie allemand dans le futur gouvernement appelé à refermer l'ère Merkel.

Le parti des Verts allemands, dont elle est co-présidente, a annoncé jeudi soir sa désignation. Elle prendra ses fonctions début décembre.

Candidate malheureuse des écologistes à la chancellerie lors des récentes législatives, elle est jusqu'ici dénuée d'expérience internationale, à l'exception d'un poste d'assistante parlementaire d'une députée européenne en début de carrière.

Mais cette quadragénaire déterminée, qui fêtera ses 41 ans à la mi-décembre, a promis durant la campagne d’insuffler un vent nouveau à la diplomatie allemande, notamment en adoptant un ton plus ferme vis-à-vis de la Russie et de la Chine.

L'Union européenne a besoin d'"une politique étrangère allemande forte, ouverte mais active", avait plaidé Annalena Baerbock en mai devant le thinktank Atlantic Council. "Il ne s'agit pas pour l'Allemagne de dire aux autres ce qu'ils doivent faire mais si nous nous comportons très passivement, c'est difficile pour les autres".

Opposée au gazoduc Nordstream 2, qui doit permettre d'acheminer du gaz russe en Europe, cette juriste spécialiste de droit international estime qu'"une autre approche vis-à-vis des régimes autoritaires" est "une question clef" pour le futur gouvernement, "pour notre sécurité et pour nos valeurs".

- «Dialogue et fermeté» -

Vis-à-vis de la Chine, elle prône "le dialogue et la fermeté" en particulier en ce qui concerne les violations des droits humains des Ouïghours au Xinjiang.

Diplômée de la prestigieuse London School of Economics, Annalena Baerbock est réputée pour sa connaissance pointue des dossiers, notamment la sortie du charbon dans sa circonscription du Brandebourg, la région qui entoure Berlin.

Elle a également fait montre de détermination en s'imposant au printemps face à son charismatique et populaire partenaire à la tête des Verts, Robert Habeck, pour porter les espoirs écologistes aux législatives.

Un temps, les sondages lui permettent de rêver de devenir la première chancelière verte de l'Histoire.

Las. Elle rate sa campagne et finira par dégringoler dans les intentions de vote. Elle admettra des "erreurs" au soir du scrutin où les Verts n'arrivent qu'en troisième position.

- Dévastatrice polémique -

Primes défiscalisées non déclarées au Bundestag, curriculum vitae légèrement "gonflé" avant une dévastatrice polémique autour de passages plagiés d'un livre programmatique :  elle a vu son capital confiance fondre au fil des mois.

Le CV n'évoque aucune expérience ministérielle, même au niveau régional, faisant dire aux sceptiques qu'elle n'est pas rompue aux arcanes de la négociation, indispensable dans une coalition gouvernementale.

L'ancien ministre des Affaires étrangères (1998-2005), Joschka Fischer, figure tutélaire des Verts, l'a concédé: "pour moi, elle est quasiment sortie de nulle part".

Pour tenter de cerner Annalena Baerbock, il faut se rendre... sur un trampoline.

Cette ancienne sportive de haut niveau fut triple médaille de bronze aux championnats d'Allemagne de la discipline. Également footballeuse, l'écologiste qui milite pour "une prospérité respectueuse du climat" y voit des similitudes avec la politique.

Dans ces deux domaines, "il faut être vraiment courageuse", juge-t-elle dans un documentaire de la chaîne publique NDR. "A chaque nouvelle figure qu'on apprend, on ne sait pas si on va atterrir sur la tête ou les pieds".

Après avoir déserté les gymnases en raison de blessures chroniques, cette mère de deux fillettes, qui a grandi dans une ferme de Basse-Saxe, envisage d'abord une carrière dans le journalisme. Mais sa trajectoire bifurque après un stage auprès d'une députée européenne.

Elle prend sa carte du parti en 2005, l'année où les écologistes, partenaires gouvernementaux minoritaires des sociaux-démocrates, quittent le pouvoir.

La jeune femme, qui décline une panoplie de blousons de cuir de différentes couleurs, est depuis près de huit ans députée, élue dans une circonscription proche de Berlin.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.