GP d'Abu Dhabi: Max Verstappen arrache sa première étoile dans le dernier tour

Le champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Arabie saoudite dimanche (Photo, AN /Mohammed Albaijan).
Le champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Arabie saoudite dimanche (Photo, AN /Mohammed Albaijan).
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Publié le Lundi 28 mars 2022

GP d'Abu Dhabi: Max Verstappen arrache sa première étoile dans le dernier tour

  • Jusqu'au dernier tour, le titre semblait promis à Hamilton, en tête de la course
  • Sept saisons après ses débuts, le Néerlandais, né en Belgique le 30 septembre 1997, n'est toutefois que le quatrième plus jeune à remporter un titre mondial à 24 ans

ABU DHABI: Un miracle pour réaliser enfin son destin: le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) a arraché à 24 ans son premier titre mondial en Formule 1 en dépassant son grand rival Lewis Hamilton dans le dernier tour de l'ultime Grand Prix de la saison, dimanche à Abou Dhabi dimanche.

Hamilton (Mercedes), qui termine à huit points du nouveau champion du monde au bout d'une saison "dont on se souviendra dans 10 ou 20 ans" selon Verstappen, devra attendre pour un huitième titre mondial record.

A l'image de cette saison, la dernière manche que les deux rivaux ont abordée à égalité de points (369,5 chacun) -- ce qui n'était arrivé qu'une fois auparavant, en 1974 -- a été intense et a connu son lot de controverses, d'incidents et de rebondissements.

Jusqu'au dernier tour, le titre semblait promis à Hamilton, en tête de la course. Mais une violente sortie de piste du Canadien Nicholas Latifi (Williams), à cinq tours de l'arrivée, a changé complétement la donne.

Le temps que la monoplace de Latifi soit dégagée de la piste, la course a été placée sous drapeau jaune et lorsque les commissaires ont redonné le départ, Hamilton et Verstappen se sont retrouvés roue dans roue. 

Le Néerlandais n'a pas laissé passer l'occasion de doubler Hamilton, médusé, profitant de pneus changés récemment, contrairement au Britannique. 

"C'est fou, j'ai enfin eu de la chance, je veux revivre ça avec cette équipe pour les dix à quinze années à venir", s'est enflammé Verstappen.

EN BREF

Nom: Verstappen

Prénom: Max

Date de naissance: 30 septembre 1997 (24 ans)

Lieu de naissance: Hasselt (Belgique)

Nationalité: néerlandais, de mère belge et de père néerlandais (Jos Verstappen, ex-pilote de F1)

Ecurie: Red Bull Racing (moteur Honda)

Numéro de course: 33

Palmarès en F1 

  • Champion du monde 2021
  • Grand Prix disputés: 141
  • Ecuries: Toro Rosso (2015-2016, jusqu'au GP de Russie), Red Bull (depuis 2016, à partir du GP d'Espagne)
  • Débuts: Australie 2015
  • Premiers points: Malaisie 2015 (7e)
  • Première victoire: Espagne 2016
  • Dernière victoire: Abou Dhabi 2021 
  • Victoires: 20 (dont 10 en 2021)
  • Podiums (victoires comprises): 60 (dont 18 en 2021)
  • Pole positions: 13 (dont 10 en 2021)
  • Première pole position: Hongrie 2019
  • Meilleurs tours: 15 (dont 5 en 2021)
  • Points marqués: 1556,50 
  • Classement au Championnat du monde des pilotes: 1er (2021), 3e (2019, 2020), 4e (2018), 5e (2016), 6e (2017), 12e (2015)

Records en F1

  • Plus jeune pilote en GP à 17 ans, 5 mois et 15 jours (Australie 2015) 
  • Plus jeune pilote à marquer des points à 17 ans, 5 mois et 29 jours (Malaisie 2015) 
  • Plus jeune pilote vainqueur d'un GP (et aussi à monter sur un podium et à mener un GP) à 18 ans, 7 mois et 15 jours (Espagne 2016) 
  • Plus jeune pilote à réaliser un meilleur tour en course à 19 ans, 1 mois et 14 jours (Brésil 2016) 
  • Quatrième plus jeune pilote à décrocher une pole position à 21 ans, 10 mois et 5 jours (Hongrie 2019), derrière Sebastian Vettel (21 ans, 2 mois et 11 jours), Charles Leclerc (21 ans, 5 mois et 15 jours) et Fernando Fernando (21 ans, 7 mois et 23 jours)
  • Quatrième plus jeune pilote à remporter un titre de champion du monde à 24 ans, 2 mois et 12 jours, derrière Sebastian Vettel en 2010 (23 ans, 4 mois et 11 jours), Lewis Hamilton en 2008 (23 ans, 9 mois et 26 jours) et Fernando Alonso en 2005 (24 ans, 1 mois et 27 jours)

Hamilton part mieux 

Piètre consolation pour Mercedes, l'écurie britannique, à la lutte avec Red Bull, a remporté le titre des constructeurs pour la huitième fois de suite.

Le Britannique, deuxième sur la grille, avait pris un meilleur départ que Verstappen qui avait tenté rapidement de le repasser avec une manoeuvre osée, en plongeant à l'intérieur du virage 6.

Les monoplaces des deux pilotes se sont alors touchées, obligeant Hamilton à sortir au large et à couper la chicane, pour repartir en tête provoquant la colère de son jeune rival néerlandais.

Malgré les réclamations de Red Bull qui estimait que le Britannique avait bénéficié d'un avantage indu et devait laisser Verstappen repasser en tête, les commissaires ont jugé qu'il n'y avait pas lieu d'ouvrir une enquête.

Verstappen ne parvenait pas à perturber Hamilton. Pas même quand son coéquipier Sergio Perez, alors en tête, a ralenti pendant un tour le Britannique, passé par les stands.

Fils d'un ancien pilote de F1, le Néerlandais Jos Verstappen, et d'une ancienne pilote de karting, la Belge Sophie Kumpen, Verstappen était prédestiné. 

Verstappen titré: les réactions

Sir Jackie Stewart, triple champion du monde de F1 (1969, 1971, 1973), sur Canal Plus:

"C'est fantastique, c'était une course incroyable, à la fin du championnat le plus excitant depuis longtemps. Je suis heureux pour le sport automobile et on avait besoin de changement, on avait besoin d'un nouveau champoin du monde".

Carlos Sainz (Ferrari), 3e dimanche à Abou Dhabi, sur Canal Plus, et 5e du championnat: "Je tiens à féliciter les deux pilotes et à adresser des félicitations toutes particulières à Max, qui devient champion du monde. Je suis heureux pour lui car nous avons passé du temps ensemble chez Toro Rosso (en 2015 et début 2016, ndlr). C'était ma course la plus solide chez Ferrari, et ça me donne beaucoup de confiance pour 2022. Mais je ne sais pas si les gens se souviendront de mon podium (à côté de Verstappen et Hamilton)".

Esteban Ocon (Alpine)

"Aujourd'hui, Red Bull a fait des choix agressifs, et il y a eu des décisions tardives par la FIA, notamment sur la voiture de sécurité, et ça a fait moins de gap (d'écart) entre Lewis et Max à la fin. Un grand bravo à lui". 

Pierre Gasly (AlphaTauri), 5e de la course

"Max est un très grand pilote, de notre génération, on s'est bagarrés tous ensemble, avec Charles aussi, et ça allait arriver à un moment ou à un autre (un titre mondial), donc on va tous fêter ça ensemble. De notre côté, c'était un peu difficile aujourd'hui mais je suis très content, c'était une belle course, j'ai pu passer Fernando (Alonso), même si ce n'était pas facile, et j'ai doublé Bottas dans le dernier tour, donc on finit une très belle saison de la plus belle des manières, et je suis très content pour l'équipe". 

Checo Pérez (Red Bull): "Je suis très heureux pour Max et pour l'équipe, ils méritent vraiment ce titre, on a perdu le titre constructeurs mais j'ai dû abandonner car mon moteur était sur le point d'exploser. J'ai fait une bonne saison, j'ai eu besoin de temps pour m'adapter et j'ai beaucoup progressé en deuxième partie de saison, donc j'ai pu aider Max. C'était dur contre Lewis, mais c'était fair-play, je ne voulais pas être impliqué comme ça mais je devais jouer pour mon équipe, et je suis sûr que Lewis comprendra". 

Sebastian Vettel (Aston Martin), quatre fois champion du monde de F1, sur Canal Plus: "Je pense qu'à la fin, si on regarde toute la saison, ils méritaient tous les deux de remporter le titre. Je suis content pour Max et je suis allé voir Lewis à la fin de la course, pour lui dire que la manière dont il a géré cette saison est remarquable, surtout à la fin de la saison, avec la voiture qu'il avait".

Fabio Quartararo, champion du monde de MotoGP, sur Canal Plus: "C'était incroyable, j'étais dans le box Mercedes, ils ne l'ont pas vécu super bien, mais pour le show c'était super beau. Pour moi, c'est la meilleure des choses, de se bagarrer côte à côte en F1. C'était aussi une belle bataille entre Lewis (Hamilton) et Pérez, surtout pour une dernière course où les deux, Max et Lewis, jouaient le championnat. Moi c'était différent, j'avais quelques points d'avance avant la dernière manche, mais là le feeling doit être incroyable pour Max et il faut le féliciter car il a fait une super saison". 

Daniel Ricciardo (McLaren): "Je n'ai pas de mots, j'ai besoin de comprendre ce qui s'est passé devant moi: ils ont d'abord dit aux retardataires de ne pas dépasser le safety car, puis ils ont changé d'avis. Je dois féliciter Max et j'aurais horreur de ressentir ce que Lewis doit ressentir maintenant. Ca doit être très dur pour lui. Heureusement, je n'étais pas impliqué dans tout ça, même si d'habitude j'aime être impliqué..."

Jos Verstappen, ancien pilote de F1, père de Max Verstappen, sur Canal Plus: "Max pleurait, il était tellement heureux, il mérite tellement ce titre. C'est difficile de décrire mes émotions, elles m'ont traversé tout le corps. Il y a eu toutes ces années de travail ensemble pour en arriver là et remporter un titre de champion du monde. On ne se doutait pas que ça se jouerait au dernier tour, c'est bon pour la F1 et je suis extrêmement fier qu'on ait remporté le championnat, en gardant la voiture à ce niveau, en prenant les bonnes décisions, en gardant les pneus tendres pour la fin, et les gars de l'équipe méritent ce titre".

Quatrième plus jeune champion 

Sept saisons après ses débuts, le Néerlandais, né en Belgique le 30 septembre 1997, n'est toutefois que le quatrième plus jeune à remporter un titre mondial à 24 ans, 2 mois et 12 jours, derrière Sebastian Vettel en 2010 (23 ans, 4 mois et 11 jours), Lewis Hamilton en 2008 (23 ans, 9 mois et 26 jours) et Fernando Alonso en 2005 (24 ans, 1 mois et 27 jours).

Son âge ne doit toutefois pas faire oublier son expérience: sur désormais 34 champions du monde depuis 1950, seuls trois ont pris le départ de plus de GP que Max (141) avant d'être sacrés: Jenson Button (169), Nigel Mansell (176) et Nico Rosberg (206) !

Mais on ne peut pas lui en tenir rigueur. Cette saison était la première lors de laquelle Red Bull lui confiait une monoplace capable de rivaliser avec les Mercedes, sacrées chaque année depuis l'introduction des moteurs hybrides en 2014. 

Les chiffres le démontrent: sur ses vingt victoires, dix ont été acquises en 2021, sur ses 13 pole positions, 10 ont été décrochées cette année.

La saison 2022, qui débutera le 20 mars à Bahreïn et comporte le nombre record de 23 GP, offrira-t-elle à Hamilton l'occasion d'une revanche contre Verstappen ? "J'espère beaucoup d'autres saisons comme ça", disait en tout cas le Britannique samedi.

Tous les espoirs sont permis car ce sont des monoplaces complètement nouvelles qui prendront la piste, à la suite d'un profond changement du règlement technique. La F1 n'en a pas fini avec le suspense !


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.