GP d'Abu Dhabi: Max Verstappen arrache sa première étoile dans le dernier tour

Le champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Arabie saoudite dimanche (Photo, AN /Mohammed Albaijan).
Le champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Arabie saoudite dimanche (Photo, AN /Mohammed Albaijan).
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Publié le Lundi 28 mars 2022

GP d'Abu Dhabi: Max Verstappen arrache sa première étoile dans le dernier tour

  • Jusqu'au dernier tour, le titre semblait promis à Hamilton, en tête de la course
  • Sept saisons après ses débuts, le Néerlandais, né en Belgique le 30 septembre 1997, n'est toutefois que le quatrième plus jeune à remporter un titre mondial à 24 ans

ABU DHABI: Un miracle pour réaliser enfin son destin: le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) a arraché à 24 ans son premier titre mondial en Formule 1 en dépassant son grand rival Lewis Hamilton dans le dernier tour de l'ultime Grand Prix de la saison, dimanche à Abou Dhabi dimanche.

Hamilton (Mercedes), qui termine à huit points du nouveau champion du monde au bout d'une saison "dont on se souviendra dans 10 ou 20 ans" selon Verstappen, devra attendre pour un huitième titre mondial record.

A l'image de cette saison, la dernière manche que les deux rivaux ont abordée à égalité de points (369,5 chacun) -- ce qui n'était arrivé qu'une fois auparavant, en 1974 -- a été intense et a connu son lot de controverses, d'incidents et de rebondissements.

Jusqu'au dernier tour, le titre semblait promis à Hamilton, en tête de la course. Mais une violente sortie de piste du Canadien Nicholas Latifi (Williams), à cinq tours de l'arrivée, a changé complétement la donne.

Le temps que la monoplace de Latifi soit dégagée de la piste, la course a été placée sous drapeau jaune et lorsque les commissaires ont redonné le départ, Hamilton et Verstappen se sont retrouvés roue dans roue. 

Le Néerlandais n'a pas laissé passer l'occasion de doubler Hamilton, médusé, profitant de pneus changés récemment, contrairement au Britannique. 

"C'est fou, j'ai enfin eu de la chance, je veux revivre ça avec cette équipe pour les dix à quinze années à venir", s'est enflammé Verstappen.

EN BREF

Nom: Verstappen

Prénom: Max

Date de naissance: 30 septembre 1997 (24 ans)

Lieu de naissance: Hasselt (Belgique)

Nationalité: néerlandais, de mère belge et de père néerlandais (Jos Verstappen, ex-pilote de F1)

Ecurie: Red Bull Racing (moteur Honda)

Numéro de course: 33

Palmarès en F1 

  • Champion du monde 2021
  • Grand Prix disputés: 141
  • Ecuries: Toro Rosso (2015-2016, jusqu'au GP de Russie), Red Bull (depuis 2016, à partir du GP d'Espagne)
  • Débuts: Australie 2015
  • Premiers points: Malaisie 2015 (7e)
  • Première victoire: Espagne 2016
  • Dernière victoire: Abou Dhabi 2021 
  • Victoires: 20 (dont 10 en 2021)
  • Podiums (victoires comprises): 60 (dont 18 en 2021)
  • Pole positions: 13 (dont 10 en 2021)
  • Première pole position: Hongrie 2019
  • Meilleurs tours: 15 (dont 5 en 2021)
  • Points marqués: 1556,50 
  • Classement au Championnat du monde des pilotes: 1er (2021), 3e (2019, 2020), 4e (2018), 5e (2016), 6e (2017), 12e (2015)

Records en F1

  • Plus jeune pilote en GP à 17 ans, 5 mois et 15 jours (Australie 2015) 
  • Plus jeune pilote à marquer des points à 17 ans, 5 mois et 29 jours (Malaisie 2015) 
  • Plus jeune pilote vainqueur d'un GP (et aussi à monter sur un podium et à mener un GP) à 18 ans, 7 mois et 15 jours (Espagne 2016) 
  • Plus jeune pilote à réaliser un meilleur tour en course à 19 ans, 1 mois et 14 jours (Brésil 2016) 
  • Quatrième plus jeune pilote à décrocher une pole position à 21 ans, 10 mois et 5 jours (Hongrie 2019), derrière Sebastian Vettel (21 ans, 2 mois et 11 jours), Charles Leclerc (21 ans, 5 mois et 15 jours) et Fernando Fernando (21 ans, 7 mois et 23 jours)
  • Quatrième plus jeune pilote à remporter un titre de champion du monde à 24 ans, 2 mois et 12 jours, derrière Sebastian Vettel en 2010 (23 ans, 4 mois et 11 jours), Lewis Hamilton en 2008 (23 ans, 9 mois et 26 jours) et Fernando Alonso en 2005 (24 ans, 1 mois et 27 jours)

Hamilton part mieux 

Piètre consolation pour Mercedes, l'écurie britannique, à la lutte avec Red Bull, a remporté le titre des constructeurs pour la huitième fois de suite.

Le Britannique, deuxième sur la grille, avait pris un meilleur départ que Verstappen qui avait tenté rapidement de le repasser avec une manoeuvre osée, en plongeant à l'intérieur du virage 6.

Les monoplaces des deux pilotes se sont alors touchées, obligeant Hamilton à sortir au large et à couper la chicane, pour repartir en tête provoquant la colère de son jeune rival néerlandais.

Malgré les réclamations de Red Bull qui estimait que le Britannique avait bénéficié d'un avantage indu et devait laisser Verstappen repasser en tête, les commissaires ont jugé qu'il n'y avait pas lieu d'ouvrir une enquête.

Verstappen ne parvenait pas à perturber Hamilton. Pas même quand son coéquipier Sergio Perez, alors en tête, a ralenti pendant un tour le Britannique, passé par les stands.

Fils d'un ancien pilote de F1, le Néerlandais Jos Verstappen, et d'une ancienne pilote de karting, la Belge Sophie Kumpen, Verstappen était prédestiné. 

Verstappen titré: les réactions

Sir Jackie Stewart, triple champion du monde de F1 (1969, 1971, 1973), sur Canal Plus:

"C'est fantastique, c'était une course incroyable, à la fin du championnat le plus excitant depuis longtemps. Je suis heureux pour le sport automobile et on avait besoin de changement, on avait besoin d'un nouveau champoin du monde".

Carlos Sainz (Ferrari), 3e dimanche à Abou Dhabi, sur Canal Plus, et 5e du championnat: "Je tiens à féliciter les deux pilotes et à adresser des félicitations toutes particulières à Max, qui devient champion du monde. Je suis heureux pour lui car nous avons passé du temps ensemble chez Toro Rosso (en 2015 et début 2016, ndlr). C'était ma course la plus solide chez Ferrari, et ça me donne beaucoup de confiance pour 2022. Mais je ne sais pas si les gens se souviendront de mon podium (à côté de Verstappen et Hamilton)".

Esteban Ocon (Alpine)

"Aujourd'hui, Red Bull a fait des choix agressifs, et il y a eu des décisions tardives par la FIA, notamment sur la voiture de sécurité, et ça a fait moins de gap (d'écart) entre Lewis et Max à la fin. Un grand bravo à lui". 

Pierre Gasly (AlphaTauri), 5e de la course

"Max est un très grand pilote, de notre génération, on s'est bagarrés tous ensemble, avec Charles aussi, et ça allait arriver à un moment ou à un autre (un titre mondial), donc on va tous fêter ça ensemble. De notre côté, c'était un peu difficile aujourd'hui mais je suis très content, c'était une belle course, j'ai pu passer Fernando (Alonso), même si ce n'était pas facile, et j'ai doublé Bottas dans le dernier tour, donc on finit une très belle saison de la plus belle des manières, et je suis très content pour l'équipe". 

Checo Pérez (Red Bull): "Je suis très heureux pour Max et pour l'équipe, ils méritent vraiment ce titre, on a perdu le titre constructeurs mais j'ai dû abandonner car mon moteur était sur le point d'exploser. J'ai fait une bonne saison, j'ai eu besoin de temps pour m'adapter et j'ai beaucoup progressé en deuxième partie de saison, donc j'ai pu aider Max. C'était dur contre Lewis, mais c'était fair-play, je ne voulais pas être impliqué comme ça mais je devais jouer pour mon équipe, et je suis sûr que Lewis comprendra". 

Sebastian Vettel (Aston Martin), quatre fois champion du monde de F1, sur Canal Plus: "Je pense qu'à la fin, si on regarde toute la saison, ils méritaient tous les deux de remporter le titre. Je suis content pour Max et je suis allé voir Lewis à la fin de la course, pour lui dire que la manière dont il a géré cette saison est remarquable, surtout à la fin de la saison, avec la voiture qu'il avait".

Fabio Quartararo, champion du monde de MotoGP, sur Canal Plus: "C'était incroyable, j'étais dans le box Mercedes, ils ne l'ont pas vécu super bien, mais pour le show c'était super beau. Pour moi, c'est la meilleure des choses, de se bagarrer côte à côte en F1. C'était aussi une belle bataille entre Lewis (Hamilton) et Pérez, surtout pour une dernière course où les deux, Max et Lewis, jouaient le championnat. Moi c'était différent, j'avais quelques points d'avance avant la dernière manche, mais là le feeling doit être incroyable pour Max et il faut le féliciter car il a fait une super saison". 

Daniel Ricciardo (McLaren): "Je n'ai pas de mots, j'ai besoin de comprendre ce qui s'est passé devant moi: ils ont d'abord dit aux retardataires de ne pas dépasser le safety car, puis ils ont changé d'avis. Je dois féliciter Max et j'aurais horreur de ressentir ce que Lewis doit ressentir maintenant. Ca doit être très dur pour lui. Heureusement, je n'étais pas impliqué dans tout ça, même si d'habitude j'aime être impliqué..."

Jos Verstappen, ancien pilote de F1, père de Max Verstappen, sur Canal Plus: "Max pleurait, il était tellement heureux, il mérite tellement ce titre. C'est difficile de décrire mes émotions, elles m'ont traversé tout le corps. Il y a eu toutes ces années de travail ensemble pour en arriver là et remporter un titre de champion du monde. On ne se doutait pas que ça se jouerait au dernier tour, c'est bon pour la F1 et je suis extrêmement fier qu'on ait remporté le championnat, en gardant la voiture à ce niveau, en prenant les bonnes décisions, en gardant les pneus tendres pour la fin, et les gars de l'équipe méritent ce titre".

Quatrième plus jeune champion 

Sept saisons après ses débuts, le Néerlandais, né en Belgique le 30 septembre 1997, n'est toutefois que le quatrième plus jeune à remporter un titre mondial à 24 ans, 2 mois et 12 jours, derrière Sebastian Vettel en 2010 (23 ans, 4 mois et 11 jours), Lewis Hamilton en 2008 (23 ans, 9 mois et 26 jours) et Fernando Alonso en 2005 (24 ans, 1 mois et 27 jours).

Son âge ne doit toutefois pas faire oublier son expérience: sur désormais 34 champions du monde depuis 1950, seuls trois ont pris le départ de plus de GP que Max (141) avant d'être sacrés: Jenson Button (169), Nigel Mansell (176) et Nico Rosberg (206) !

Mais on ne peut pas lui en tenir rigueur. Cette saison était la première lors de laquelle Red Bull lui confiait une monoplace capable de rivaliser avec les Mercedes, sacrées chaque année depuis l'introduction des moteurs hybrides en 2014. 

Les chiffres le démontrent: sur ses vingt victoires, dix ont été acquises en 2021, sur ses 13 pole positions, 10 ont été décrochées cette année.

La saison 2022, qui débutera le 20 mars à Bahreïn et comporte le nombre record de 23 GP, offrira-t-elle à Hamilton l'occasion d'une revanche contre Verstappen ? "J'espère beaucoup d'autres saisons comme ça", disait en tout cas le Britannique samedi.

Tous les espoirs sont permis car ce sont des monoplaces complètement nouvelles qui prendront la piste, à la suite d'un profond changement du règlement technique. La F1 n'en a pas fini avec le suspense !


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.