Nouvelle-Calédonie: après le non à l'indépendance, place à la transition

«La France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester»: Emmanuel Macron a salué dimanche la victoire écrasante du non à l'indépendance lors du troisième référendum d'autodétermination qui ouvre la voie à une période de dix-huit mois pour définir le nouveau statut de l'archipel. (AFP)
«La France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester»: Emmanuel Macron a salué dimanche la victoire écrasante du non à l'indépendance lors du troisième référendum d'autodétermination qui ouvre la voie à une période de dix-huit mois pour définir le nouveau statut de l'archipel. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Nouvelle-Calédonie: après le non à l'indépendance, place à la transition

  • Ce troisième et dernier référendum a été remporté par les pro-France avec 96,49% des voix, contre 3,51% au oui à l'indépendance, les votes blancs et nuls comptabilisant 2,99%
  • «Quand on voit le taux d'abstention (…) juridiquement le référendum est indiscutable, politiquement c'est un faux référendum car il n'y aura rien de réglé ce soir», a commenté Carine David, professeure de droit public

NOUMEA: "La France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester": Emmanuel Macron a salué dimanche la victoire écrasante du non à l'indépendance lors du troisième référendum d'autodétermination qui ouvre la voie à une période de dix-huit mois pour définir le nouveau statut de l'archipel.


Marqué par une abstention record après l'appel des indépendantistes à bouder le scrutin, ce troisième et dernier référendum a été remporté par les pro-France avec 96,49% des voix, contre 3,51% au oui à l'indépendance, les votes blancs et nuls comptabilisant 2,99%.


L'ampleur du résultat est à relativiser par une participation (43,90%) en chute libre par rapport aux deux précédents référendums remportés en novembre 2018 et octobre 2020 par les loyalistes avec respectivement 56,7% puis 53,3% des suffrages.


"Quand on voit le taux d'abstention (…) juridiquement le référendum est indiscutable, politiquement c'est un faux référendum car il n'y aura rien de réglé ce soir", a commenté Carine David, professeure de droit public à l'université des Antilles et spécialiste des institutions d’Outre-mer, sur franceinfo.


Ce résultat "ne veut rien dire à part que le non est d'accord avec le non", a abondé l'historienne Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS.


Sur ce constat, le président Macron a appelé, lors d'une allocution solennelle depuis l'Elysée, à accueillir avec "respect et humilité" le résultat, notant que "le corps électoral est resté profondément divisé" sur le "Caillou", archipel stratégique du Sud-Pacifique, français depuis 1853.


Le chef de l'Etat a eu, au passage, "une pensée pour toutes celles et tous ceux qui pleurent un proche" alors que les indépendantistes avaient décidé de ne pas participer au vote en invoquant l'impossibilité d'organiser "une campagne équitable" à cause de l'épidémie de Covid-19 et le fait que la population kanak est plongée dans le deuil.


Mais "ce soir la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester", s'est-il aussi félicité.


Le résultat du référendum était observé bien au-delà des frontières de la France, notamment chez l'ambitieux voisin chinois. L'archipel détient un quart des réserves mondiales de nickel et garantit à Paris une vaste superficie d'eaux territoriales ainsi qu'un point d'entrée en Indo-Pacifique.


"L'accord de Nouméa" de 1998, qui organise la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie par étapes, "arrive à son terme juridique", a rappelé M. Macron, alors que s'ouvre désormais une "période de transition qui libère de l'alternative binaire entre le oui et le non" et qui "doit nous conduire à bâtir un projet commun", a-t-il dit.


En juin à Paris, les acteurs calédoniens avaient décidé avec l'Etat qu'après le 12 décembre s'ouvrirait "une période de stabilité et de convergence" avant un "référendum de projet" d'ici juin 2023, qui, en cas d'une victoire du non, porterait sur un nouveau statut dans la République.


Le dialogue ne sera cependant pas si facile. Le FLNKS et les nationalistes, qui n'ont pas réagi dimanche soir, avaient fait savoir avant le référendum qu'ils n'en reconnaîtraient pas le résultat et qu'ils le contesteraient devant les instances internationales.


La Nouvelle-Calédonie est inscrite depuis 1986 sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser de l'ONU.

«Le sens de l'histoire»

Les indépendantistes ont également prévenu qu'ils récusaient toute rencontre avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé vendredi à Nouméa, avant l'élection présidentielle en avril 2022.


"Je prends acte qu'ils ont besoin de prendre du temps (...) néanmoins, certains sujets d'actualité sont urgents et nécessitent de nouer rapidement le dialogue avec les institutions et formations politiques locales", a déclaré le ministre à l'AFP.


"Sur la question institutionnelle, nous avons jusqu'à juin 2023 pour définir un nouvel avenir. Nous avons plus de temps pour y travailler. L'Etat n'entend pas confondre vitesse et précipitation dans cette phase importante", a-t-il ajouté.


Alors que l'Etat avait déployé un impressionnant dispositif de sécurité - 2.000 gendarmes et policiers, 130 véhicules, 30 engins blindés et des moyens aériens - par crainte de voir s'enflammer cet archipel qui a déjà connu des épisodes de troubles, le scrutin s'est déroulé sans incidents.


Des habitants de quartiers populaires de Nouméa ont critiqué cette débauche de moyens sécuritaires, la considérant comme une "provocation".


Dans le camp loyaliste, la présidente de la province sud Sonia Backès s'est félicitée dimanche soir de voir que "les rêves tristes d'une indépendance se sont brisés".


"Nous avons décidé en notre âme et conscience de rester français. (...) Ce n'est plus négociable. Et c'est ça le sens de l'histoire!", a-t-elle ajouté, invitant les indépendantistes "à construire un nouveau projet".


Dans les rues désertes dimanche soir de Nouméa, ni klaxon, ni drapeaux bleu blanc rouge: les pro-France ont eu la victoire sobre, à l'image d'une campagne anesthésiée.


A Paris, la classe politique a largement salué la victoire du non, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon jugeant toutefois le résultat "pas légitime" en raison du très fort taux d'abstention.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.