Le gouvernement britannique subit encore la pression de son départ «chaotique» d'Afghanistan

Des membres des forces armées britanniques se rendent à pied à l'aérogare après avoir débarqué d'un avion Royal Airforce Voyager à Brize Norton, dans l'Oxfordshire. (Dossier/AFP)
Des membres des forces armées britanniques se rendent à pied à l'aérogare après avoir débarqué d'un avion Royal Airforce Voyager à Brize Norton, dans l'Oxfordshire. (Dossier/AFP)
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Publié le Dimanche 12 décembre 2021

Le gouvernement britannique subit encore la pression de son départ «chaotique» d'Afghanistan

Des membres des forces armées britanniques se rendent à pied à l'aérogare après avoir débarqué d'un avion Royal Airforce Voyager à Brize Norton, dans l'Oxfordshire. (Dossier/AFP)
  • L'enquête suit des personnalités de haut rang après le témoignage accablant d'un lanceur d'alerte
  • Des questions subsistent sur l'évacuation très médiatisée de près de 200 chiens et chats du pays déchiré par la guerre

LONDRES : Une enquête du Parlement britannique examine de nouvelles preuves de la mauvaise gestion gouvernementale du retrait de l'Afghanistan, rapporte The Observer. 

Les nouvelles informations, qui ont été obtenues de divers départements et agences, ont renforcé le témoignage critique d'une source du ministère britannique des Affaires étrangères, dont les allégations selon lesquelles l'incompétence « a laissé des gens mourir aux mains des talibans » ont porté un coup sérieux au gouvernement. 

Des milliers de courriels concernant des Afghans en grave danger n'ont pas été lus au moment de la prise de contrôle des talibans, a rapporté The Observer en août. Les critiques de députés et de ministres du gouvernement ont également été totalement ignorés. 

Tom Tugendhat, président de l'enquête, déclare au journal que des personnalités de haut rang se sont présentées pour présenter leurs comptes rendus des événements. 

Il fait état d’informations recueillies la semaine dernière auprès de trois responsables du ministère des Affaires étrangères qui travaillaient sous la direction du secrétaire permanent Sir Philip Barton, qui avait précédemment admis être resté en vacances 11 jours après la chute de l'Afghanistan aux mains des talibans, ce que Tugendhat a qualifié de « complètement extraordinaire ». 

Le député déclare qu'il est désormais « plus convaincu » du témoignage de Raphael Marshall, le jeune responsable dont la description des événements a conduit à des critiques sur la gestion de la crise par le gouvernement. 

« Il n’y a rien de ce que j’ai entendu qui me porte à croire qu’il se trompe. Lui et beaucoup comme lui méritent plus que des excuses », dit Tugendhat. 

« Ils ont expliqué assez clairement l'intégrité et les normes éthiques que nous devrions attendre des hauts fonctionnaires, mais trouvent ces normes chez les juniors, pas les seniors. » 

L'enquête examine actuellement les nouvelles preuves, ajoute-t-il. « Depuis l'audience de mardi, j'ai été approché par des personnes d'autres ministères et, en fait, d'autres agences offrant leurs propres points de vue sur les événements qui ont précédé août et qui ont suivi », précise-t-il. 

« Nous discutons de la manière dont leurs preuves pourraient être présentées. Il est clair que cela a trait à quelque chose qui n'est tout simplement pas acceptable, et que la Grande-Bretagne mérite mieux. » 

En réponse au développement de l'enquête, un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré dans un communiqué : « Le personnel du gouvernement a travaillé sans relâche pour évacuer plus de 15 000 personnes d'Afghanistan en quinze jours. 

« Ce fut la plus grande mission du genre depuis des générations et la deuxième plus grande évacuation effectuée par un pays. Nous œuvrons toujours pour aider les autres à partir. 

« L'ampleur de l'évacuation et les circonstances difficiles ont imposé des décisions prioritaires et rapides afin de garantir que nous puissions aider autant de personnes que possible. 

« Malheureusement, nous n'avons pas pu évacuer tous ceux que nous voulions, mais notre engagement envers eux perdure. » 

« Depuis la fin de l'opération, nous avons aidé plus de 3 000 personnes à quitter l'Afghanistan. 

Tugendhat déclare que le comité discuterait également de l'aspect militaire du retrait avec le secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace. 

« Nous avons très envie de parler au secrétaire à la Défense, qui a accepté de venir », ajoute-t-il. « Nous voulons entendre le point de vue militaire à ce sujet. Nous sommes très désireux de parler à d'autres qui peuvent avoir été impliqués dans différents domaines. Et nous devons examiner de nombreuses preuves. » 

Tugendhat déclare qu'il souhaite rédiger un rapport final sur les événements avant d’imputer à des individus ou des départements des échecs spécifiques. 

Mais il qualifie le scénario d'« échec de l'ensemble du gouvernement » qui inclut le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Défense. Les alliés de la Grande-Bretagne en Afghanistan ont été abandonnés à la suite des événements, avertit-il. 

« Il y a beaucoup de gens sur le terrain en Afghanistan aujourd'hui qui ne sont coupables que d'espérer et de souhaiter un avenir meilleur », poursuit-il. 

« Pourtant, aujourd'hui, la victoire des talibans suppose que ce que nous sommes susceptibles de voir est une très grave dégradation des chances de vie des individus. » 

« À bien des égards, nous le voyons déjà. Nous voyons des filles se voir refuser l'éducation et des femmes exclues du travail. Ce sont des atteintes très graves aux libertés civiles. 

Des questions subsistent également sur l'évacuation très médiatisée de près de 200 chiens et chats du pays déchiré par la guerre, déclare Tugendhat. 

Certaines personnalités ont affirmé que les animaux avaient été choisis pour être évacués à la place des personnes, occupant un espace essentiel dans les avions au départ de Kaboul. 

Les efforts de sauvetage des animaux ont été dirigés par Pen Farthing, un ancien de la Royal Marine qui dirige l'association caritative Nowzad Dogs. 

Marshall, le lanceur d'alerte qui a décrit les événements « chaotiques », prétend que des ressources essentielles à Kaboul ont été redirigées vers la charité au détriment des Afghans, dont beaucoup avaient travaillé pendant des années avec les forces britanniques dans le pays. 

Tugendhat souligne : « Les responsables du ministère des Affaires étrangères ont clairement indiqué qu'il n'y avait absolument aucun détournement de ressources. Ils ont également clairement expliqué que l'armée avait ouvert les portes et mis du temps à faire entrer ces animaux. Je ne comprends pas comment ces deux déclarations sont compatibles. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.