«J’aime l’idée que l’art soit accessible à tous», confie Étienne Rougery-Herbaut

Portrait du photographe documentaire Étienne Rougery-Herbaut. (ANFR)
Portrait du photographe documentaire Étienne Rougery-Herbaut. (ANFR)
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Publié le Lundi 13 décembre 2021

«J’aime l’idée que l’art soit accessible à tous», confie Étienne Rougery-Herbaut

  • «Mon travail est étroitement lié aux thèmes de l’exil, de la liberté et de la mémoire», confie Étienne Rougery-Herbaut
  • «Cette exposition est née d’un rêve que j’ai fait: une échelle plantée au beau milieu de la Méditerranée»

CASABLANCA: Les œuvres de ce photographe documentaire présentent une esthétique contemporaine et montrent son inclination pour l’humain. L’Échelle, une installation plantée dans la mer Méditerranée, entre ciel et mer, fait écho à une exposition présentée à la galerie des Anciens Chais, au château La Coste, en Provence, jusqu’au 4 janvier prochain.

Étienne Rougery-Herbaut revient également pour Arab News en français sur sa série photographique Aïn Leuh, réalisée au Maroc et consacrée aux femmes berbères. 

L’exposition L’Échelle, une installation plantée au milieu de la Méditerranée, est née d’un rêve. Pourriez-vous nous en décrire la genèse? 

Cette exposition est en effet née d’un rêve que j’ai fait: une échelle plantée au beau milieu de la Méditerranée. J’ai ensuite construit et installé cette échelle d’acier sur la plage de mon enfance, la plage des Sablettes, à la Seyne-sur-Mer.

Ma grand-mère est née en Algérie, près de Béjaïa, en petite Kabylie, et elle s’est engagée dans la marine nationale en tant que femme officier. Elle était rattachée au port militaire de Toulon et se rendait sur cette plage, là où j’ai installé mon échelle. Cette exposition se tient actuellement au château La Coste, en Provence. Avec L’Échelle, l'objet familier transfigure le rapport à l'espace et au temps.

Votre imprégnation artistique est-elle la même quand vous abordez divers types de médiums, comme la photographie et l’installation?

Ce projet marque une évolution dans ma pratique artistique car c’est la première fois que mon travail mêle installation dans un espace public et photographie. Je viens de la photographie documentaire, notamment du portrait. Mon travail est étroitement lié aux thèmes de l’exil, de la liberté et de la mémoire. De fait, le projet L’Échelle traite de ces sujets, mais de façon plus conceptuelle. En l’installant en mer, j’ai cherché à établir un trait d’union entre les temps: le passé enfoui, le présent vacillant et les lueurs à venir.

Comment avez-vous pensé cette exposition ?

L’installation a été photographiée au cours d’une journée. L’exposition présente sept photographies grand format ainsi que l’échelle en acier que j’ai installé en mer. Les photographies sont exposées selon un axe chronologique.

Au centre de la galerie se dresse l’échelle, fixée sur le socle qui la maintenait en mer. Le socle est rouillé par le sel et l’érosion. Sous chaque photo, l’horaire de la prise de vue est indiqué pour donner au spectateur la sensation du temps qui passe.

Dans l’exposition, la course du soleil est figurée par un éclairage expressionniste qui dessine deux ombres de l’échelle: l’une, au sol, évoque l’image d’un temps passé; l’autre, projetée au mur, illustre un temps futur. Par son socle et son éclairage, la structure nous apparaît comme un trait d’union entre les temps. Les reflets sur l’échelle nous invitent à une contemplation.

De plus, l’exposition nous offre une expérience auditives immersive. Des vagues sonores composées par Yasmine Meddour et Paolo Castrini donnent la sensation d’un temps suspendu. À la fin, une vidéo diffuse un film court qui présente les différentes étapes de l’installation.

Photographie d"Étienne Rougery-Herbaut à l"oeuvre. (ANFR)
Photographie d'Étienne Rougery-Herbaut à l‘œuvre. (ANFR)

Parlez-nous de la série Aïn Leuh, consacrée aux femmes berbères.

Au mois de juillet 2018, je suis allé à la rencontre de tisseuses berbères du Moyen Atlas marocain. Ces femmes récupèrent des chutes de tissus destinées à être jetées et elles les transforment en créations, selon la technique boucharouite. Je ne connaissais pas cette technique avant de les rencontrer.

J’ai découvert un lieu exigu; les mains de ses femmes glissaient le long des fils du métier à tisser. J’ai observé leur travail. Je suis revenu tous les matins, fasciné par la précision de leur geste, leur élégance et la beauté de leurs précieuses confections. Puis j’ai apporté mon appareil et j’ai pris quelques photos. L’une des tisseuses m’a aidé à communiquer avec les autres. Elles m’ont parlé de leur métier, du geste qui se transmet de mère en fille depuis plusieurs générations. Elles ont également évoqué le lien spirituel qui existe entre leur savoir-faire et la splendeur des montagnes berbères. Pour honorer ce lien avec la nature, nous avons installé un métier à tisser dans la montagne. Un berger nous a aidés; il nous apportait du thé. Les jours suivants, les tisseuses ont improvisé d’autres installations éphémères en pleine nature. Ce moment de grâce nous interroge sur l’origine du geste artisanal et sur son caractère sacré.

 

Envisagez-vous de présenter cette série photographique en France ou à l’étranger?

J’aimerais beaucoup présenter cette série au Musée de la femme, à Marrakech, ou ailleurs à l’étranger. J’ai enregistré les paroles des femmes qui participaient au projet et j’imagine une exposition qui réunirait leurs confidences. Ce serait magnifique de faire voyager leurs histoires. J’ai recueilli leurs témoignages et j’ai aussi réalisé une vidéo de l’installation du métier à tisser dans la montagne berbère.

Quels sont les artistes et les formes d’art qui vous inspirent? 

J’ai travaillé avec l’artiste français JR pendant sept ans et je pense que cet aspect «installation dans l’espace public» est lié à l’expérience que j’ai vécue à ses côtés. J’ai aussi travaillé avec Agnès Varda, dont l’univers poétique me fascine. En voyant cette échelle ancrée dans la mer, j’ai pensé au peintre Claude Monet et à ses interprétations de la cathédrale de Rouen. J’admire enfin les artistes surréalistes comme Christo ou Philippe Ramette. J’aime l’idée que l’art soit interactif et accessible à tous. Ainsi, avec l’installation de L’Échelle, il était possible de nager jusqu’aux barreaux: grimper et se voir, un temps, suspendu entre ciel et mer.

Photographie d"Étienne Rougery-Herbaut à l"oeuvre. (ANFR)
Photographie d’Étienne Rougery-Herbaut à l‘œuvre. (ANFR)

 


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.