Géant mondial des drones, le chinois DJI visé par les sanctions américaines

Selon les autorités américaines, la compagnie chinoise peut potentiellement espionner pour le compte de Pékin. (Photo, AFP)
Selon les autorités américaines, la compagnie chinoise peut potentiellement espionner pour le compte de Pékin. (Photo, AFP)
Selon les autorités américaines, la compagnie chinoise peut potentiellement espionner pour le compte de Pékin. (Photo, AFP)
Selon les autorités américaines, la compagnie chinoise peut potentiellement espionner pour le compte de Pékin. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

Géant mondial des drones, le chinois DJI visé par les sanctions américaines

  • Les autorités US s'inquiètent sur des risques pour la sécurité nationale, car les drones chinois peuvent potentiellement collecter des masses de données et d'images sensibles
  • Washington accuse aussi DJI de permettre des violations des droits de l'Homme à grande échelle contre la minorité musulmane chinoise des Ouïghours

C'est le leader mondial des drones et ses produits seront en bonne place sous les sapins de Noël: DJI est la plus connue des entreprises chinoises visées par une nouvelle salve de sanctions des Etats-Unis.

Washington reproche depuis l'an passé à la compagnie de rendre possible des violations supposées des droits de l'homme contre la minorité musulmane des Ouïghours dans le Xinjiang.

DJI a pris forme au début des années 2000 dans le dortoir de Wang Tao, l'actuel PDG de l'entreprise, lorsqu'il était étudiant à l'Université des sciences et technologies de Hong Kong.

Originaire de l'est de la Chine, ce jeune quadragénaire qui se fait également appeler Frank Wang s'exprime peu dans les médias.

Après avoir bricolé ses premiers prototypes dans sa chambre d'étudiant, il crée DJI en 2006 à Shenzhen, la grande métropole du sud de la Chine surnommée la "Silicon Valley chinoise".

DJI connaît une croissance rapide et devient dès 2015 le plus grand fabricant mondial de drones grand public.

Ses innovations, saluées dans le monde entier, permettent la démocratisation des drones pour de nombreuses utilisations (photographie aérienne, agriculture, vidéos, opérations de secours, sécurité publique...)

DJI est désormais le roi incontesté du drone, avec une part de marché mondiale comprise entre 70% et 80% en 2020, selon plusieurs cabinets spécialisés. Son chiffre d'affaire annuel est d'environ 3 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros).

Le cabinet shanghaïen Hurun, spécialisée dans l'évaluation de la richesse des personnalités, estime que la fortune du PDG Wang Tao s'élève à 48 milliards de yuans (6,6 milliards d'euros).

Le succès croissant de DJI a commencé à être vu d'un mauvais oeil par les Etats-Unis, qui ne disposent pas d'un champion national dans ce domaine et disent s'inquiéter des risques pour la sécurité nationale.

Des millions d'Américains utilisent des drones de la firme de Shenzhen, tout comme des agences gouvernementales américaines, par exemple pour la surveillance de la faune ou des activités militaires.

Ce qui motive l'inquiétude des Etats-Unis? Selon eux, DJI peut potentiellement collecter des masses de données et d'images sensibles sur le sol américain.

Des entreprises occidentales de sécurité informatique ont publié des rapports affirmant avoir détecté des failles de sécurité dans les applications mobiles de DJI.

La firme chinoise a démenti toute intention malveillante et a publié plusieurs mises à jour et correctifs.

La pression s'est accentuée sur DJI après l'élection en 2016 du président américain Donald Trump. Sous son mandat, les tensions commerciales et technologiques Washington-Pékin se sont aggravées.

En 2017, le ministère américain de la Défense interdit l'utilisation par les militaires des produits DJI. En 2019, le ministère de la Sécurité intérieure met en garde contre un risque de sécurité lié aux drones chinois.

En décembre 2020, les Etats-Unis imposent des restrictions à l'exportation de technologies américaines vers des dizaines d'entreprises chinoises, dont DJI. Raison invoquée: leurs liens supposés avec l'armée et les services de sécurité chinois.

Washington accuse alors DJI de permettre "des violations des droits de l'Homme à grande échelle en Chine" par la collecte de données. La firme de Shenzhen dit n'avoir "rien fait justifiant" de telles accusations.

Les nouvelles sanctions prises jeudi par les Etats-Unis criminalisent tout investissement américain dans DJI.

Le précédent Huawei, le géant chinois des télécoms et des smartphones, cible de nombreuses sanctions de la part de Washington, donne un aperçu des dégâts que peuvent faire de telles mesures.

Les Etats-Unis avait justifié leur attaque contre cette entreprise par la volonté de préserver la sécurité nationale. Selon eux, la compagnie chinoise peut potentiellement espionner pour le compte de Pékin.

Sous Trump, Huawei s'est ainsi vu interdire l'acquisition de technologies américaines cruciales comme des puces électroniques et l'utilisation du système d'exploitation Android (de Google) dans ses smartphones.

Les Etats-Unis et certains de ses alliés ont également exclu l'entreprise de leur réseau 5G.

Résultat: les ventes de smartphones et le chiffre d'affaires de Huawei ont chuté. Et la firme est aujourd'hui obligée de se diversifier (logiciels, informatique, véhicules intelligents).


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.