L'AIEA émet des «doutes» sur des données iraniennes manquantes

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, présente une caméra de surveillance utilisée dans les installations nucléaires iraniennes au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, présente une caméra de surveillance utilisée dans les installations nucléaires iraniennes au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, présente une caméra de surveillance utilisée dans les installations nucléaires iraniennes au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, présente une caméra de surveillance utilisée dans les installations nucléaires iraniennes au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

L'AIEA émet des «doutes» sur des données iraniennes manquantes

  • Téhéran continue de souffler le chaud et le froid dans les pourparlers tout en poursuivant en parallèle son programme nucléaire
  • Trêve dans les négociations à Vienne, mais les Européens insistent sur «l'urgence de se retrouver au plus vite car l'espace se réduit»

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a émis vendredi des "doutes" au sujet de l'absence de données issues d'une des caméras de surveillance d'un site nucléaire iranien, visé par une attaque en juin.

Plusieurs appareils avaient été endommagés le 23 juin selon l'Iran, qui avait alors affirmé avoir déjoué une opération de "sabotage" d'Israël contre le complexe de Tesa situé à Karaj, près de Téhéran.

Depuis cette date, l'AIEA n'avait pas eu l'autorisation "indispensable" d'accéder au site abritant un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses.

Elle a trouvé cette semaine un arrangement avec l'Iran pour remplacer le matériel, qualifié de "très important" par M. Grossi.

Mais l'instance onusienne n'a pas pu récupérer les cartes mémoire d'une caméra détruite dans l'incident, ni même des fragments.

"Nous avons des doutes à ce sujet et nous leur avons demandé" ce qu'elles étaient devenues, a déclaré le chef de l'AIEA aux journalistes à Vienne.

"J'espère qu'ils vont nous apporter une réponse car il est très étrange" qu'elles disparaissent.

Autre source d'inquiétude, "le laps de temps écoulé entre l'arrêt des caméras (en juin) et maintenant".

"On ne peut pas compenser cette perte (d'informations) mais nous avons de nombreuses méthodes et approches qui peuvent nous aider à reconstituer le puzzle", a affirmé M. Grossi.

A Karaj comme sur les autres sites où l'Iran restreint les inspections depuis février, l'AIEA ne pourra visionner le contenu des outils de surveillance qu'une fois les sanctions américaines levées, objet des pourparlers diplomatiques en cours à Vienne.

"Les caméras sont sous scellés de l'agence mais je ne peux pas en voir les images", a résumé Rafael Grossi. Ce compromis provisoire peut "fonctionner un certain temps", mais "pas des années", a-t-il averti.

Avant de réinstaller les caméras, l'agence va en "expliquer le fonctionnement aux responsables de la sécurité et de la justice", a expliqué à Téhéran le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) Mohammad Eslami.

Extrêmement méfiant, l'Iran est convaincu que le sabotage de Karaj a été rendu possible grâce au piratage des informations recueillies par ces appareils de surveillance.

Une hypothèse "absurde", a insisté M. Grossi, venu à la conférence de presse avec une de ces caméras pour appuyer ses propos.

Elles ne peuvent "pas être trafiquées" et une fois installées, elles "n'ont pas de moyen de transmission", a-t-il affirmé.

"Urgence" des négociations

A Vienne, les négociateurs sur le nucléaire iranien se sont quittés vendredi en faisant état de légers progrès, mais les Européens ont insisté sur "l'urgence" de se retrouver au plus vite.

"Quelques avancées sur le plan technique ont été réalisées au cours des dernières 24 heures" de pourparlers à Vienne pour sauver l'accord de 2015, toutefois "il reste très peu d'espace", ont déclaré d'une même voix des hauts diplomates de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni (E3).

Réunis avec leurs homologues d'Iran, de Chine et de Russie, ils ont bouclé cette septième session après plusieurs jours de discussions "dures et intenses" selon Téhéran. Ils n'ont pas fixé de nouveau rendez-vous, espérant se retrouver avant le Nouvel an.

Le chef de la délégation iranienne Ali Bagheri a souhaité retourner à Téhéran, explique l'E3 qui a déploré "une interruption décevante" dans les pourparlers, pour une raison indéterminée.

L'ensemble des autres partenaires étaient "prêts à poursuivre les discussions", ont-ils souligné, appelant les Iraniens à les "reprendre rapidement" et à accélérer le rythme.

"Base de départ"

"Nous n'avons pas des mois devant nous, mais plutôt des semaines", a abondé le coordinateur de l'Union européenne (UE), Enrique Mora qui s'est exprimé face à la presse devant le palais Cobourg de la capitale autrichienne où se déroulent les négociations.

"Je ne peux pas encore annoncer de date formelle" pour la reprise, a-t-il ajouté.

Après un premier cycle au printemps interrompu par l'élection en juin d'un nouveau président iranien ultra-conservateur, les diplomates s'étaient retrouvés fin novembre à Vienne.

Les débuts ont été difficiles mais "nous nous sommes enfin mis d'accord sur la base de départ pour les discussions", a indiqué une source au sein de l'E3, qui pointait il y a quelques jours les exigences "radicales" de Téhéran. Et d'ajouter: "Maintenant il faut entrer dans le vif du sujet".

L'ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov, s'est félicité sur Twitter du "succès" des dernières discussions qui ont "préparé une base solide pour des négociations plus intensives".

Le négociateur en chef iranien Ali Bagheri a, de son côté, salué l'élaboration d'un nouveau cadre de négociations, "intégrant les points de vue" de la République islamique, sur les deux volets de la levée des sanctions américains et du programme nucléaire.

L'enjeu des pourparlers de Vienne vise à faire revenir dans l'accord les Etats-Unis qui y participent de manière indirecte, Téhéran refusant des discussions directes avec Washington.

Ce pacte s'est délité à la suite du retrait unilatéral de Washington en 2018 sous la présidence de Donald Trump. En riposte, l'Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe, s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

Le président démocrate Joe Biden soutient le retour des Etats-Unis au sein de l'accord, tout en demandant à ses négociateurs de se préparer pour le cas où la diplomatie échouerait.

"Cela ne va pas bien car il n'y a pas encore de voie vers un retour" dans l'accord, a indiqué le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, notant que l'accord "met le programme nucléaire sous l'éteignoir".

Il a toutefois souligné que des "progrès à la table des négociations" avaient été faits ces derniers jours. Washington, a dit M. Sullivan, coopère avec l'E3 mais aussi la Russie et la Chine, avec qui les relations sont pourtant très tendues.


Deuxième point de vente duty-free ouvert à Dhahran

Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
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  • Un deuxième magasin duty-free a ouvert à Dhahran, offrant des produits détaxés aux diplomates accrédités, un an après l’ouverture du premier point de vente à Riyad
  • Le dispositif vise à améliorer l’accès des diplomates aux biens hors taxes et à simplifier les procédures de remboursemen

RIYADH : Un deuxième magasin duty-free a récemment ouvert dans le complexe résidentiel d’Aramco à Dhahran, proposant des produits détaxés aux diplomates accrédités en Arabie saoudite.

Cette ouverture fait suite à l’inauguration du premier point de vente, lancé en juin 2023 dans le quartier diplomatique de Riyad.

Le magasin vise à offrir ses services aux diplomates et représentants des missions diplomatiques de la région, en proposant une expérience commerciale complète et des produits hors taxes, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Il entend également faciliter l’accès des diplomates aux biens exemptés de taxes et simplifier les procédures de remboursement, qu’elles soient effectuées périodiquement, à la fin de leur mission officielle ou durant leurs congés saisonniers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La France plaide pour l'application du cessez-le-feu au Liban face à la recrudescence des attaques israéliennes

Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
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  • Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à œuvrer à la stabilisation de la région sud
  • La visite de Mme Legendre intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, faisant craindre un conflit plus large

BEYROUTH : La France a réaffirmé jeudi son engagement en faveur de la stabilité du Liban et a promis un soutien accru à ses forces armées et à ses efforts de reconstruction, alors que les attaques israéliennes dans le sud du pays continuent de s'intensifier.

Lors d'une visite officielle à Beyrouth, Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à "travailler à la stabilisation de la zone sud".

Cette visite intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, ce qui fait craindre une extension du conflit.

Lors d'une réunion avec de hauts responsables libanais, Mme Legendre a réaffirmé l'intention de la France d'organiser deux conférences internationales pour soutenir les efforts d'aide et de reconstruction du Liban et renforcer l'armée libanaise.

Elle s'est également engagée à activer le comité de surveillance de la cessation des hostilités (mécanisme), en réponse à la demande du Liban de mettre en œuvre le cadre du cessez-le-feu.

La visite de l'envoyée française s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques urgents visant à alléger la pression sécuritaire croissante exercée par Israël sur le Liban et à relancer la dynamique de l'accord de cessez-le-feu du 20 novembre, qui est au point mort et qui vise à mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations unies, initialement rédigée pour mettre fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

Les violations continues par Israël de l'accord de cessation des hostilités comprennent des frappes sur ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah dans le sud, ce qui alimente les craintes au Liban qu'Israël ne prépare le terrain pour une nouvelle guerre sous le prétexte d'arrêter le réarmement présumé du groupe.

Le président libanais Joseph Aoun a déclaré à M. Legendre que la poursuite des hostilités par Israël et son occupation de cinq positions stratégiques empêchaient l'armée libanaise de se déployer pleinement au sud du fleuve Litani, comme le prévoyait l'accord de cessez-le-feu.

Les hostilités quotidiennes d'Israël, a-t-il ajouté, entravent également les efforts de reconstruction du Liban après la guerre.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a affirmé que l'armée libanaise poursuivait ses opérations dans les zones où elle s'est déployée au sud du Litani, saisissant les armes et les munitions et inspectant les tunnels et les entrepôts.

Il a ajouté : "L'armée remplit ses fonctions avec précision, en dépit de la propagande qu'Israël diffuse pour saper ses capacités et son rôle - un rôle qui continue de bénéficier du soutien de tous les Libanais."

Il a précisé qu'une douzaine de soldats avaient été tués jusqu'à présent dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Aoun a réaffirmé à l'envoyé français que l'option des négociations diplomatiques avec Israël, qu'il avait proposée il y a plusieurs semaines, constituait la voie la plus viable pour rétablir la stabilité dans le sud et dans l'ensemble du Liban.

Il a toutefois confirmé que son pays "n'a pas encore reçu de réponse à sa proposition de négociations".

Dans un communiqué de son bureau de presse, M. Aoun a déclaré : "La poursuite de l'agression ne donnera rien : "La poursuite de l'agression ne donnera aucun résultat. Les expériences passées dans de nombreux pays ont montré que la négociation est la seule alternative durable aux guerres futiles."

Il a souligné que le soutien international, en particulier celui de la France et des États-Unis, peut contribuer à faire avancer les négociations avec Israël. Le comité du mécanisme fait partie des organes capables de parrainer de tels pourparlers, a-t-il déclaré.

M. Aoun a souligné auprès de l'envoyé français que les conférences internationales que la France entend organiser, aux côtés des États-Unis et de l'Arabie saoudite, pourraient aider l'armée libanaise à obtenir l'équipement militaire dont elle a tant besoin pour son déploiement et faciliter le retour des habitants du sud dans leurs maisons et villages détruits.

Il a salué "toute contribution européenne au maintien de la stabilité après le retrait de la FINUL du sud, en coordination avec les unités de l'armée libanaise, dont le nombre passera à 10 000 soldats d'ici la fin de l'année".

Les raids israéliens sur le sud du Liban se sont poursuivis jeudi.

Un drone israélien a frappé une voiture à Toul, près de Nabatieh, tuant son conducteur. Plusieurs raids aériens ont également frappé des installations à Aitaroun et Tayr Felsay.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que "l'armée israélienne a effectué un raid sur un dépôt d'armes et sur des infrastructures du Hezbollah situées près de résidences civiles, sur la base de directives des services de renseignement".

Entre-temps, la 13e réunion du Comité du mécanisme, présidée par le général américain Joseph Clearfield, s'est tenue mercredi à Ras Naqoura.

Lors de cette réunion, le Liban a présenté un exposé sur les récentes violations israéliennes, notamment l'utilisation renouvelée des avertissements d'évacuation émis avant de viser plusieurs bâtiments, actions décrites comme une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu.

Le secrétaire général du Hezbollah, Sheikh Naim Qassim, a déclaré que le groupe avait l'intention de conserver ses armes au nord du fleuve Litani, une position qui viole les termes de l'accord de cessez-le-feu.

Après la déclaration de Qassim selon laquelle "il n'y a pas de menace ou de danger pour les colonies du nord", nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur la raison pour laquelle le Hezbollah conserve ses armes au nord du fleuve Litani.

En réponse, le parti phalangiste a déclaré que le fait de rassurer Israël sur le fait que les colonies du nord ne sont pas menacées, tout en exprimant la volonté de débarrasser le sud de ses armes, soulève de sérieuses questions quant à l'objectif de la conservation de ces armes.

Le parti a demandé : Où est la soi-disant "résistance contre Israël" si sa priorité aujourd'hui est de rassurer Israël plutôt que de l'affronter ?


Cisjordanie: deux adolescents palestiniens abattus, l'armée israélienne dit avoir déjoué une attaque

 L'Autorité palestinienne a annoncé jeudi que des soldats israéliens avaient tué dans le sud de la Cisjordanie deux adolescents de 15 ans, présentés par l'armée israélienne comme des "terroristes en passe de perpétrer une attaque". (AFP)
L'Autorité palestinienne a annoncé jeudi que des soldats israéliens avaient tué dans le sud de la Cisjordanie deux adolescents de 15 ans, présentés par l'armée israélienne comme des "terroristes en passe de perpétrer une attaque". (AFP)
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  • L'armée israélienne avait indiqué plus tôt que des soldats en opération dans le secteur de Karmei Tzur, colonie juive voisine du village palestinien de Beit Omar, à quelques kilomètres au nord de Hébron, avaient "éliminé deux terroristes"
  • L'armée israélienne n'a pas fourni plus de détails sur cette affaire intervenant sur fond de recrudescence des violences en Cisjordanie, qui ont atteint en octobre un pic inédit en près de deux décennies selon l'ONU

DAYR ISTIYA: L'Autorité palestinienne a annoncé jeudi que des soldats israéliens avaient tué dans le sud de la Cisjordanie deux adolescents de 15 ans, présentés par l'armée israélienne comme des "terroristes en passe de perpétrer une attaque".

Le ministère de la Santé palestinien a annoncé sans plus de détail "le martyre de Bilal Bahaa Ali Baaran (15 ans) et Mohammad Mahmoud Abou Ayache (15 ans) tués par des balles de l'occupation [Israël, NDLR], cet après-midi, jeudi, près de Beit Omar, au nord de Hébron", grande ville du sud de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt que des soldats en opération dans le secteur de Karmei Tzur, colonie juive voisine du village palestinien de Beit Omar, à quelques kilomètres au nord de Hébron, avaient "éliminé deux terroristes en passe de perpétrer une attaque".

L'armée israélienne n'a pas fourni plus de détails sur cette affaire intervenant sur fond de recrudescence des violences en Cisjordanie, qui ont atteint en octobre un pic inédit en près de deux décennies selon l'ONU.

Jeudi également, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a accusé des colons israéliens d'avoir incendié la mosquée Hajja Hamida à Dayr Istiya, dans le nord de la Cisjordanie.

Un photographe de l'AFP sur place a vu des murs noircis, des corans brûlés et des graffitis sur un mur de la mosquée.

"Cela viole, et de façon flagrante, le caractère sacré des lieux de culte et reflète le racisme profond des colons qui agissent en se plaçant sous la protection du gouvernement de l'occupation", a déclaré dans un communiqué le ministère.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que des forces de sécurité avaient été dépêchées sur les lieux après avoir reçu "des informations et des images [...] concernant des suspects ayant incendié une mosquée et tagué des graffitis".

Les soldats n'ont identifié aucun suspect sur place, a ajouté l'armée, condamnant "toute forme de violence".

"Schéma de violences extrémistes" 

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné l'attaque de la mosquée, jugeant "que de tels actes de violence et de profanation de lieux de culte sont inacceptables", a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, dénonçant "un schéma de croissance de violences extrémistes qui attisent les tensions et doivent cesser immédiatement".

La veille, le lieutenant général Eyal Zamir, chef d'état-major de l'armée israélienne avait affirmé vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie, territoire palestinien où vivent désormais plus de 500.000 Israéliens - dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international - au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

"L'armée ne tolérera pas de comportements criminels de la part d'une petite minorité qui ternit l'image d'une population respectueuse des lois", a déclaré le général Zamir, alors que nombre de témoignages accusent les soldats israéliens de rester passifs face à la violence de ces colons.

Ces dernières semaines, les attaques attribuées à des colons, jeunes, et de plus en plus violents et organisés, se sont multipliées en Cisjordanie, visant des Palestiniens mais aussi des militants israéliens ou étrangers contre la colonisation, des journalistes, et parfois des soldats.

Les violences ont explosé dans ce territoire depuis le début de la guerre de Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël. Elles n'ont pas cessé, loin de là, avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.

Au moins 1.005 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.