Foot: la Fifa tente de relancer son projet de Mondial biennal

Arsène Wenger préconise une phase finale chaque été, en alternant Mondial et tournois continentaux comme l'Euro ou la Copa America, et en regroupant les qualifications en octobre et mars - plutôt que sur une seule fenêtre en octobre, finalement jugée "trop extrême"
Arsène Wenger préconise une phase finale chaque été, en alternant Mondial et tournois continentaux comme l'Euro ou la Copa America, et en regroupant les qualifications en octobre et mars - plutôt que sur une seule fenêtre en octobre, finalement jugée "trop extrême"
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Publié le Dimanche 19 décembre 2021

Foot: la Fifa tente de relancer son projet de Mondial biennal

  • La Fifa réunit lundi ses 211 fédérations pour un sommet en ligne, sans les faire voter
  • Avec ce «sommet sur l'avenir du football» annoncé fin octobre, l'instance mondiale espère donner des gages de consultation démocratique, elle qui concentre les critiques depuis plusieurs mois

LAUSANNE : Ultime formalité ou prélude à un abandon ? Face à la virulente opposition de nombreux acteurs du football à son projet de Mondial biennal, la Fifa réunit lundi ses 211 fédérations pour un sommet en ligne, sans les faire voter.

Avec ce "sommet sur l'avenir du football" annoncé fin octobre, l'instance mondiale espère donner des gages de consultation démocratique, elle qui concentre les critiques depuis plusieurs mois.

Car en laissant son directeur du développement, le Français Arsène Wenger, prôner dès mars le passage à une Coupe du monde tous les deux ans, alors qu'elle se déroule tous les quatre ans depuis 1930 chez les hommes et 1991 chez les femmes, la Fifa a donné le sentiment d'un projet déjà ficelé.

L'organisation peine depuis à convaincre qu'elle est réellement ouverte à toutes les options pour réformer le calendrier international au-delà de 2024, sujet si crucial qu'il a réveillé toutes les lignes de fracture entre football de club et de sélection, grands et petits pays.

Quel impact sur la santé des joueurs, l'économie des compétitions domestiques, les clubs contraints de libérer leurs internationaux, les supporteurs qui économisent argent et congés pour accompagner leur sélection, et même l'audience d'autres sports et des JO d'été ? Autant de questions toujours en suspens.

«Développer» plus de joueurs

Le 24 novembre dernier, dans une réunion face à divers acteurs du ballon rond, Arsène Wenger a donc affiné sa copie en tentant de convaincre qu'un Mondial biennal servirait les intérêts de tous.

L'ancien manager d'Arsenal préconise une phase finale chaque été, en alternant Mondial et tournois continentaux comme l'Euro ou la Copa America, et en regroupant les qualifications en octobre et mars - plutôt que sur une seule fenêtre en octobre, finalement jugée "trop extrême".

"Trop de joueurs n'ont pas assez d'opportunités de se développer", plaidait-il le mois dernier, soulignant la "vitrine unique" qu'a représenté la Coupe du monde pour le Roumain Gheorghe Hagi, le Serbe Dejan Stankovic ou le Japonais Hidetoshi Nakata.

Alors que "133 pays n'ont jamais disputé" la compétition reine, il promettait d'offrir "plus de chances de briller", plus de recettes pour le football mondial, tout en réduisant le nombre de trêves infligées aux clubs et en répondant aux attentes supposées "des jeunes supporteurs".

La Fifa a d'ailleurs publié vendredi la synthèse d'une étude auprès de plus de 30 000 personnes "dont le football est le sport favori", avec une majorité favorable à un Mondial "plus fréquent" chez les hommes (à 63%) comme chez les femmes (à 52%) - mais sans résultats détaillés ni méthodologie développée.

Ligue des Nations transatlantique ?

Dans un système où chaque fédération dispose d'une voix, peu importe sa taille, la Fifa peut compter depuis le 26 novembre sur le soutien unanime des 54 fédérations africaines, et sans doute sur l'appui silencieux de nombre de pays asiatiques.

Elle est donc quasi assurée de voir son projet passer s'il est soumis au vote de son prochain Congrès, le 31 mars 2022 à Doha, mais s'expose à la colère d'une grande partie du foot européen et sud-américain, des grands clubs, des représentants des ligues, des joueurs et des supporteurs.

Car loin d'avoir désarmé, ce front du refus a lui même affûté ses arguments et organise la riposte, au risque de fracturer le football mondial en compétitions rivales.

L'UEFA a d'abord commandé une étude évaluant à 2,5 à 3 milliards d'euros le manque à gagner sur quatre ans pour les fédérations européennes en cas de Mondial biennal - espérant convaincre les voix dissonantes comme celle du patron du foot français, Noël Le Graët, pour qui "ne pas regarder ce projet de près serait une erreur".

Mais surtout, l'instance européenne a accéléré à l'automne son rapprochement avec son homologue sud-américaine, la Conmebol, créant un nouveau choc entre champions continentaux en juin prochain et ouvrant un bureau commun à Londres.

Vendredi, l'instance a confirmé à l'AFP "travailler" également sur une "Ligue des Nations commune" avec les sélections sud-américaines, qui regrouperait de fait les meilleures équipes nationales du monde au nez et à la barbe de la Fifa.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.