Prise d'otages à Paris: le forcené se rend 17 heures après, pas de blessé

Des policiers et des membres de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) française se tiennent devant une quincaillerie, où un homme armé d'un couteau, "connu pour ses troubles psychiatriques", a pris en otage deux femmes dans le 12e arrondissement de Paris, en décembre. 20, 2021. (Photo, AFP)
Des policiers et des membres de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) française se tiennent devant une quincaillerie, où un homme armé d'un couteau, "connu pour ses troubles psychiatriques", a pris en otage deux femmes dans le 12e arrondissement de Paris, en décembre. 20, 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 21 décembre 2021

Prise d'otages à Paris: le forcené se rend 17 heures après, pas de blessé

  • Connu pour souffrir de troubles psychiatriques, le forcené, 56 ans, retenait depuis 15H30 lundi deux femmes: une mère, gérante du commerce, et sa fille. 
  • Vu le profil psychiatrique du preneur d'otage, la piste terroriste avait rapidement été écartée par une source policière

PARIS: Une longue prise d'otages au dénouement heureux: un forcené, qui retenait depuis lundi après-midi à Paris deux femmes sous la menace d'un couteau dans une quincaillerie du XIIe arrondissement, s'est rendu mardi matin à la police après une opération de 17 heures lors de laquelle personne n'a été blessé.

D'abord placé en garde à vue mardi matin pour séquestration aggravée, violences volontaires avec arme et port d'arme de catégorie D, il a été admis à l'I3P - l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police - selon le parquet de Paris, sollicité par l'AFP. 

"Le preneur d’otage a été interpellé. Il n’y a pas de blessé (...)", avait annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter peu après 8H15.

Connu pour souffrir de troubles psychiatriques, le forcené, 56 ans, retenait depuis 15H30 lundi deux femmes: une mère, gérante du commerce, et sa fille. 

Il avait d'abord libéré indemne la mère, peu avant 22H00, après de longues négociations menées par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI).

Celles-ci se sont poursuivies toute la nuit dans la quincaillerie de la rue d'Aligre, près de la Bastille, où s'était retranché le preneur d'otages, avant son interpellation et la libération de la seconde otage, sans faire de victime.

Le préfet de police Didier Lallement était arrivé sur place en fin de nuit.

"C'est toujours extrêmement difficile d'avoir affaire à un individu qui a un couteau, qui menace les personnes, mais il a fini par entendre raison", a déclaré après l'intervention le préfet de police à la presse, accompagné de la procureure de Paris Laure Beccuau.

Le forcené, "manifestement déséquilibré" et avec qui il était "difficile de traiter", a "accepté de sortir" au petit matin, a ajouté le préfet de police.

"Il est sorti avec l'otage et a été immédiatement interpellé, mais sans violence", a précisé à BFMTV le patron de la BRI, Simon Riondet.

Otages "très choquées"

L'enquête a été confiée au 2e DPJ (district de police judiciaire).

"L'enquête va conduire à cerner le profil du mis en cause qui, en l'état de mes informations, n'est pas quelqu'un qui a été un magistrat tunisien comme, semble-t-il, ce fut la rumeur un moment donné. C'est quelqu'un dont l'état psychologique paraît fragile, là aussi c'est sur ce point de son état de santé que porteront les investigations", a expliqué la procureure de Paris.

La mère et la fille, séquestrées dans "un commerce familial", sont "très choquées", a ajouté Laure Beccuau, évoquant des "négociations délicates".

"Les négociations ont été complexes car l'individu n'était pas ancré dans la réalité, complètement perdu. Cela a mis un peu de temps pour le faire redescendre", a expliqué le patron de la BRI.

Vu le profil psychiatrique du preneur d'otage, la piste terroriste avait rapidement été écartée par une source policière. Il était notamment connu des services de police pour avoir harcelé une médecin du quartier à son cabinet médical.

Après s'être introduit dans la boutique, dont il avait fait baisser le rideau de fer, l'homme avait demandé à "parler au ministre de la Justice", Eric Dupond-Moretti, selon la source policière.

Le forcené s'est par ailleurs entretenu, à sa demande, avec Sylvie Noachovitch, l'avocate de l'ancien jardinier Omar Raddad condamné en 1994 pour le meurtre d'une riche veuve, Ghislaine Marchal, à Mougins (Alpes-Maritimes). La justice avait ordonné jeudi de relancer les investigations dans ce dossier. 

Se pensant victime d'une erreur médicale, il voulait qu'elle le défende parce qu'il est "persuadé" d'avoir été "empoisonné" par son médecin, mais "en aucun cas pour parler d'Omar Raddad", a confirmé l'avocate à l'AFP, précisant avoir eu affaire à quelqu'un "en grande souffrance, totalement désespéré, qui se sent très malade".

Le périmètre de sécurité, qui a bloqué pendant toute la durée de la prise d'otage les différents accès à la rue d'Aligre, connue pour ses nombreux commerces de bouche et son marché, a été en grande partie levé peu après 9H00 et le quartier reprenait une vie normale, a constaté un journaliste de l'AFP.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
Short Url
  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.