Biden veut des voitures plus vertes et resserre les normes

Joe Biden, qui aime à se présenter comme «un gars qui aime les bagnoles», avait promis en août dernier des normes de consommation plus strictes. (Photo, AFP)
Joe Biden, qui aime à se présenter comme «un gars qui aime les bagnoles», avait promis en août dernier des normes de consommation plus strictes. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 21 décembre 2021

Biden veut des voitures plus vertes et resserre les normes

  • Les constructeurs automobiles devront ainsi améliorer la performance énergétique de leurs modèles de 5 à 10% par an entre 2023 et 2026
  • Ces nouvelles normes de consommation, publiées lundi par l'Agence de protection environnementale (EPA), doivent permettre de resserrer une réglementation qui avait été fortement assouplie sous la présidence de Donald Trump

WASHINGTON : Les voitures vendues aux Etats-Unis devront dès 2023 être économes en carburant, ce qui doit accélérer le déploiement du véhicule électrique, a annoncé l'administration Biden au moment où son plan en faveur de l'environnement a du plomb dans l'aile après la défection d'un sénateur clé.

Les constructeurs automobiles devront ainsi améliorer la performance énergétique de leurs modèles de 5 à 10% par an entre 2023 et 2026, contre 1,5% par an exigés en mars 2020 par l'administration Trump, et 5% par l'administration Obama.

Ces nouvelles normes de consommation, publiées lundi par l'Agence de protection environnementale (EPA), doivent permettre de resserrer une réglementation qui avait été fortement assouplie sous la présidence de Donald Trump.

Il s'agit des "normes fédérales d'émissions de gaz à effet de serre les plus ambitieuses jamais établies pour les voitures particulières et les pick-ups", a assuré l'agence dans un communiqué.

Joe Biden, qui aime à se présenter comme "un gars qui aime les bagnoles", avait promis en août dernier des normes de consommation plus strictes.

Il avait alors affiché de grandes ambitions pour verdir l'industrie automobile américaine, à la traîne face à ses concurrents étrangers, et comptait notamment, pour y parvenir, sur des investissements prévus dans le cadre de ses gigantesques réformes environnementales et sociales.

Or, le plan "Build Back Better" ("Reconstruire en mieux") et ses 1.750 milliards de dollars de dépenses semblaient lundi voués à l'échec au lendemain de l'annonce du refus d'un sénateur démocrate clé, le très modéré Joe Manchin, d'y apporter son soutien.

Voitures électriques

En attendant un plan plus ambitieux, l'EPA impose que les voitures -SUV et pick-up inclus- soient capables d'ici mi-2026 de parcourir, à vitesse continue, 88,5 kilomètres (55 miles) avec un gallon de carburant (près de 4 litres), contre 69 km par gallon prévus par l'administration Trump.

L'ancien président républicain avait en effet largement assoupli la réglementation prévue par l'administration Obama, qui prévoyait 80,5 km par gallon d'ici mi-2025.

En conditions réelles de circulation, cela représente, pour cette nouvelle réglementation, 64,5 km par gallon, contre 51,5 km prévus par l'administration Trump et 58 km pour l'administration Obama.

Il s'agit cependant d'une moyenne, certains véhicules consommeront plus, d'autres moins.

Pour y parvenir, les constructeurs automobiles devront améliorer les performances techniques de leurs modèles mais aussi fabriquer plus de voitures électriques.

"D'ici mi-2026, l'EPA prévoit que les normes finales pourront être respectées avec environ 17% de véhicules électriques vendus et une adoption plus large des technologies avancées de moteurs à essence disponibles aujourd'hui", précise ainsi l'agence dans un communiqué.

Les voitures électriques représentent aujourd'hui entre 2% et 4% des ventes automobiles totales aux Etats-Unis, selon les sources.

Joe Biden avait déjà signé un décret prévoyant qu'en 2030, la moitié des voitures vendues aux Etats-Unis soient sans émissions -électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène.

Soutien gouvernemental

Cette nouvelle réglementation nécessite "une augmentation substantielle des ventes de véhicules électriques", a souligné dans un communiqué John Bozzella, PDG de l'Alliance pour l'innovation automobile, qui regroupe des constructeurs américains et étrangers représentant près de la totalité des voitures vendues aux Etats-Unis.

Selon lui, atteindre les objectifs prévus "nécessitera sans aucun doute l'adoption de politiques gouvernementales de soutien", a-t-il ajouté.

Il évoque ainsi "des incitations pour les consommateurs, une croissance substantielle des infrastructures, des exigences en matière de flotte et un soutien à la fabrication et au développement de la chaîne d'approvisionnement aux Etats-Unis".

L'EPA estime en outre qu'avec ces nouvelles normes de consommation, "les conducteurs américains économiseront entre 210 et 420 milliards de dollars d'ici 2050 sur les coûts de carburant".

Parmi les objectifs avancés figurent "la réduction de la pollution climatique, l'amélioration de la santé publique et des économies d'argent à la pompe pour les conducteurs", est-il précisé.

Mais pour l'association de scientifiques Union of Concerned Scientists, il est indispensable d'être plus ambitieux: "les nouvelles normes contribuent grandement à réparer les dommages causés par l'administration précédente, mais, pour endiguer la catastrophe climatique, nous devons redoubler d'ambition et exiger encore plus".


Le pétrole faiblit après l'augmentation de la production de l'Opep+

Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Short Url
  • Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.
  • Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

LONDRES : Les cours du pétrole ont baissé lundi, après l'annonce dimanche par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une forte hausse de la production, le marché anticipant une offre abondante au quatrième trimestre.

Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.

Cette décision, attendue par le marché, marque le retour complet de l'une des trois tranches de réduction de la production, celle de 2,2 millions de barils par jour, que l'Opep+ avait mises en œuvre en 2022 et 2023 pour lutter contre l'érosion des prix.

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,15 % à 68,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 1,22 % à 66,51 dollars. 

« La question est maintenant de savoir si le groupe va commencer à mettre en œuvre la prochaine série, soit 1,66 million de barils par jour », affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.

Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

Mais à partir de l'automne, « l'équilibre entre l'offre et la demande indique des prix du pétrole plus bas », précise l'analyste.

Si rien ne change sur le marché, « le groupe a terminé ses hausses d'approvisionnement », selon les analystes d'ING. Beaucoup dépend cependant « de ce qui arrivera aux flux pétroliers russes ».

La semaine dernière, Donald Trump a menacé Moscou de sanctions si le conflit en Ukraine ne prenait pas fin d'ici « dix jours ».

Il a notamment évoqué des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent d'acheter des produits provenant de Russie, ciblant notamment l'Inde, deuxième acheteur de pétrole russe après la Chine, avec près de 1,6 million de barils par jour.

« Si aucun autre acheteur ne se présentait pour ce pétrole, l'excédent prévu pour le quatrième trimestre et l'année 2026 serait effacé, ce qui laisserait l'opportunité à l'Opep+ d'augmenter encore sa production », expliquent les analystes d'ING.


Le dollar hésitant, le franc suisse toujours affecté par les droits de douane

Le président du Credit Suisse, Axel Lehmann, affirme que la banque a déjà pris « le médicament » pour réduire les risques (Shutterstock)
Le président du Credit Suisse, Axel Lehmann, affirme que la banque a déjà pris « le médicament » pour réduire les risques (Shutterstock)
Short Url
  • Vendredi, le rapport mensuel du ministère du Travail a montré que moins d'emplois avaient été créés aux États-Unis en juillet, mais aussi les mois précédents, ce qui a fait bondir la probabilité d'une baisse des taux en septembre.
  • Le franc suisse continue de pâtir des droits de douane exorbitants de 39 % visant les importations suisses aux États-Unis, annoncés par Donald Trump le 1er août.

LONDRES : Le dollar tangue lundi, après avoir dévissé en fin de semaine en raison de la dégradation du marché de l'emploi américain, tandis que le franc suisse souffre des surtaxes douanières qui doivent entrer en vigueur jeudi.

Vers 9 h 40 GMT (11 h 40, heure de Paris), la devise américaine progressait de 0,09 % par rapport à l'euro, à 1,1576 dollar, et reculait de 0,20 % contre la livre britannique, à 1,3306 dollar.

Vendredi, le rapport mensuel du ministère du Travail a montré que moins d'emplois avaient été créés aux États-Unis en juillet, mais aussi les mois précédents, ce qui a fait bondir la probabilité d'une baisse des taux en septembre.

Mais les membres de la Réserve fédérale (Fed) ont récemment « rejeté l'idée qu'une telle baisse était acquise », tempère Derek Halpenny, de MUFG.

Après un début d'année en forte baisse (- 10,7 % sur les six premiers mois de l'année), la devise américaine avait remonté d'environ 3,3 % au mois de juillet, d'après l'indice dollar, qui la compare à un panier d'autres grandes monnaies.

M. Halpenny souligne que « l'une des conséquences des mauvaises données de vendredi est la possibilité » que le dollar réagisse à nouveau « négativement » aux nouvelles annonces douanières, alors qu'il semblait y être immunisé depuis quelque temps.

Les menaces de Donald Trump sur l'indépendance de la Fed constituent une nouvelle ombre au tableau pour le dollar.

Vendredi, le président républicain a demandé le renvoi de la cheffe de la principale agence de statistiques économiques des États-Unis, l'accusant de manipuler les chiffres de l'emploi à des fins politiques, ce qui a surpris certains économistes.

Le même jour, l'une des gouverneurs de la Fed, Adriana Kugler, a annoncé sa démission, à quelques mois de la fin de son mandat.

Son successeur, qui sera désigné par Donald Trump, pourrait à terme remplacer le président de la Fed, Jerome Powell, lorsqu'il quittera son poste en mai prochain. Il sera probablement « plus enclin à acquiescer aux demandes de baisse des taux du président Trump », estime Kathleen Brooks, de XTB.

Le franc suisse continue de pâtir des droits de douane exorbitants de 39 % visant les importations suisses aux États-Unis, annoncés par Donald Trump le 1^(er) août.

La devise helvétique reculait de 0,53 % lundi, à 0,8083 franc suisse pour un dollar.

Les analystes s'attendent par ailleurs à ce que la Banque d'Angleterre abaisse son taux directeur d'un quart de point de pourcentage jeudi, pour le ramener à 4 %. 

Cours du lundi et celui du vendredi 

09:40 GMT – 21:00 GMT

EUR/USD: 1.1576 to 1.1587

EUR/JPY: 170.97 – 170.79

EUR/CHF: 0.9357 – 0.9315

EUR/GBP: 0.8699 – 0.8725

USD/JPY: 147.69 to 147.40

USD/CHF: 0.8083–0.8040

GBP/USD: 1.3306/1.3279


Pétrole : dernière salve de l'Opep+ avant une pause

Une réunion virtuelle a eu lieu en marge de la 38e réunion ministérielle de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP. (Photo Fournie)
Une réunion virtuelle a eu lieu en marge de la 38e réunion ministérielle de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP. (Photo Fournie)
Short Url
  • En pleine reconquête de parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent dimanche pour, selon toute attente, augmenter une nouvelle fois leurs quotas.
  • Bousculé à la fois par la politique commerciale erratique de Donald Trump et par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l'approvisionnement, l'avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts.

LONDRES : C'est devenu un rendez-vous mensuel : en pleine reconquête de parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent dimanche pour, selon toute attente, augmenter une nouvelle fois leurs quotas.

La rencontre en ligne des huit ministres de l'Énergie doit fixer l'objectif pour septembre et parachever une série de hausses entamée en avril.

Début juillet, ils avaient déjoué les pronostics en accélérant le rythme à 548 000 barils par jour (b/j), contre 411 000 les mois précédents. Ils devraient poursuivre sur cette cadence, selon les analystes interrogés par l'AFP.

Selon Giovanni Staunovo d'UBS, cette hausse est « largement prise en compte dans les prix » et il ne prévoit pas de remous à la réouverture des marchés lundi.

Le cours du Brent, référence mondiale, évolue actuellement autour de 70 dollars. Si l'on est loin des sommets à 120 dollars atteints au printemps 2022 à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) préfèrent désormais se concentrer sur la reconquête du terrain.

Ils ont opéré ce tournant ces derniers mois, après avoir longtemps lutté contre l'érosion des prix en organisant une raréfaction de l'offre via plusieurs coupes de production.

C'est l'une d'entre elles, de 2,2 millions de barils par jour, consentie par l'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman, qui est actuellement réintroduite sur le marché. 

- « Trouver un équilibre » -

Une hausse de 548 000 barils par jour signifierait le retour complet de cette tranche, avant des horizons plus incertains.

« Notre scénario de base parie sur le fait que le groupe marquera ensuite une pause dans ses hausses », avance Warren Patterson, chez ING.

Les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée, notamment depuis le début de la guerre entre l'Iran et Israël.

De plus, entre mars et juin, l'augmentation effective de la production a été moindre que celle des quotas affichés sur la même période, comme le soulignait récemment M. Staunovo dans une note.

Cependant, « le marché devrait connaître un excédent important d'offre de pétrole à partir du quatrième trimestre de cette année, et l'Opep+ devra veiller à ne pas aggraver cet excédent », estime M. Patterson.

« L'alliance s'efforce de trouver un équilibre entre regagner des parts de marché et éviter une chute brutale des cours du pétrole », ajoute Tamas Varga, de PVM.

L'Arabie saoudite, son membre le plus influent, compte particulièrement sur la rente pétrolière pour financer ses projets d'investissement et de modernisation du pays.

Pour l'instant, le retour des autres coupes de production (environ 3,7 millions de barils par jour) doit être discuté lors de la prochaine réunion ministérielle de l'Opep+ fin novembre, avec l'ensemble des 22 membres cette fois. 

- Environnement instable -

Bousculé à la fois par la politique commerciale erratique de Donald Trump et par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l'approvisionnement, l'avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts.

Dernier rebondissement en date, le président américain a donné mardi un délai de « dix jours » à Moscou pour mettre un terme au conflit en Ukraine, sous peine de sanctions américaines contre la Russie.

« Nous allons imposer des droits de douane et d'autres choses », a averti le milliardaire républicain, qui avait précédemment évoqué une surtaxe indirecte de 100 % sur les pays qui achètent des produits russes, notamment des hydrocarbures, afin d'assécher les revenus de Moscou.

Le locataire de la Maison Blanche a notamment ciblé l'Inde, deuxième importateur de barils russes avec environ 1,6 million de barils par jour depuis le début de l'année.

Cela pourrait inciter l'Opep+ à poursuivre son offensive. Mais elle « ne réagira qu'en cas de perturbations réelles de l'offre », estime Giovanni Staunovo.