En France, un plan pour sauver le lynx, «parent pauvre» des grands prédateurs

Souple et gracieux, le lynx se faufile entre les arbres des profondes forêts du Jura (est), telle une ombre silencieuse. (AFP).
Souple et gracieux, le lynx se faufile entre les arbres des profondes forêts du Jura (est), telle une ombre silencieuse. (AFP).
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Publié le Mardi 21 décembre 2021

En France, un plan pour sauver le lynx, «parent pauvre» des grands prédateurs

  • Lancé à pleine vitesse après un chamois, le plus grand félin sauvage d'Europe fait à peine bruisser les feuilles, dans le film "Lynx", de Laurent Geslin
  • L'animal forestier au pelage doré, tacheté de noir, et aux oreilles surmontés d'un pinceau de poils a pâti de son extrême discrétion et d'une absence de médiatisation

BESANÇON: Le lynx boréal, espèce menacée d'extinction en France, fait figure de "parent pauvre" des grands prédateurs en matière de préservation, selon ses défenseurs, mais un premier Plan national d'action de cinq ans va voir le jour en 2022.


Souple et gracieux, le lynx se faufile entre les arbres des profondes forêts du Jura (est), telle une ombre silencieuse. Lancé à pleine vitesse après un chamois, le plus grand félin sauvage d'Europe fait à peine bruisser les feuilles, dans le film "Lynx", de Laurent Geslin, qui sortira en France le 19 janvier.


Mais avant d'être à l'honneur dans les salles obscures, l'animal forestier au pelage doré, tacheté de noir, et aux oreilles surmontés d'un pinceau de poils a pâti de son extrême discrétion et d'une absence de médiatisation.

lynx
La quasi-disparition du lynx dans les Vosges est passée pratiquement inaperçue. (AFP). 


Il a "un niveau de prédation sur les troupeaux domestiques anecdotique" par rapport au loup et à l'ours, qui attaquent respectivement 3.000 et 650 bêtes en moyenne par an, contre une centaine pour le lynx boréal, explique Nicolas Jean, directeur adjoint de l'Office Français de la biodiversité (OFB).


Ce chasseur solitaire est donc "moins visible", à tel point que "sa quasi-disparition dans les Vosges est passée pratiquement inaperçue", souligne Olivier Guder, coordinateur lynx au sein de l'association Férus.

Collisions et braconnage 

Le ministère de la Transition écologique a donc annoncé l'élaboration du premier Plan national d'action (PNA) en faveur du lynx, prévu de 2022 à 2026, avec l'objectif de "déterminer les actions à mettre en œuvre en France afin de rétablir l'espèce dans un bon état de conservation".


Revenu par la Suisse dans les années 1970, le lynx boréal s'est installé dans le massif du Jura, qui accueille les deux tiers des 150 individus présents en France, ainsi que dans les Alpes et, de manière sporadique, dans le massif des Vosges où il réapparaît depuis de récentes réintroductions dans le Palatinat, en Allemagne.


Le PNA vise à "réduire la mortalité liée aux collisions" et à "lutter contre les destructions illégales de lynx" qui sont les principales menaces directes pesant sur cette espèce classée "en danger", sur la "liste rouge" française des espèces menacées d'extinction de l'Union mondiale pour la nature.


En 2021, "10% de la population est passée sous une voiture", soit 12 spécimens, déplore le Centre Athénas, spécialisé dans la sauvegarde du lynx. "L'espèce humaine empiète de plus en plus sur la nature, il y a de plus en plus de véhicules, avec un flux important des travailleurs frontaliers", analyse son directeur, Gilles Moyne, qui milite pour la "création de zones refuges".


Ce fervent défenseur du lynx reproche par ailleurs de "ne pas mettre les moyens nécessaires pour lutter contre le braconnage" et d'être "complaisant" avec "les porteurs de fusils dans la nature".


D'après les services de l'Etat, une vingtaine de cas avérés de "destructions illégales" ont été dénombrés depuis le retour du félin en France, "ce qui représente 10% des individus retrouvés morts", un chiffre jugé toutefois "sous-estimé".


En 2020 la justice a ouvert des enquêtes pour "destruction d'espèce protégé" après le décès de quatre lynx tués par arme à feu.

Un intérêt pour la biodiversité

Le plan lynx prévoit des "actions sociologiques pour redorer l'image du lynx auprès des chasseurs, dont certains le considèrent comme un concurrent, de montrer son intérêt pour la biodiversité et de rétablir la vérité sur son impact sur les populations des chevreuils", indique M. Jean, de l'OFB.


Pour le président de la Fédération des chasseurs du Jura, Christian Lagalice, "le lynx fait partie de notre environnement, c'est un animal protégé et nous respectons son statut".


Il attend du PNA une "amélioration des connaissances" de l'espèce et "qu'on ramène le lynx à ce qu'il est, sans le sacraliser: un très bel animal qui fait partie de notre environnement, comme des centaines d'autres".


Pour assurer la diversité génétique et la survie de l'espèce, Férus et le Centre Athénas réclament des réintroductions de lynx, mais chasseurs et éleveurs y sont opposés, préférant que l'animal "s'étende naturellement".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.