Les talibans rouvrent le musée national afghan qu'ils avaient autrefois saccagé

Sur cette photo prise le 12 décembre 2021, un homme visite le Musée national d'Afghanistan à Kaboul. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 12 décembre 2021, un homme visite le Musée national d'Afghanistan à Kaboul. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Les talibans rouvrent le musée national afghan qu'ils avaient autrefois saccagé

  • Dans les vastes allées de ce lieu historique, longtemps considéré comme l'un des plus importants sites culturels d'Asie, des petits groupes s'émerveillent devant les trésors
  • Situé au sud de Kaboul, le musée a rouvert début décembre avec l'autorisation du ministère taliban de l'Information et de la Culture, trois mois après le retour au pouvoir des combattants islamistes

KABOUL : Les visiteurs sont de retour au musée national d'Afghanistan pour admirer ses milliers de pièces, la plupart issues de l'époque préislamique. Un contraste saisissant avec le premier règne des talibans, qui avaient saccagé et pillé l'institution.

Dans les vastes allées de ce lieu historique, longtemps considéré comme l'un des plus importants sites culturels d'Asie, des petits groupes s'émerveillent devant les trésors: des poteries peintes de l'âge de pierre, des pièces antiques ou encore des objets religieux.

"C'est inné chez les humains d'attacher de la valeur à leur histoire", explique Ramatullah, 65 ans, après avoir passé de longues minutes à observer une collection d'épées vieilles de 2 000 ans.

"J'ai voulu en savoir plus sur l'histoire de mon pays", poursuit l'homme. "Elle occupe une place particulière dans mon cœur".

Situé au sud de Kaboul, le musée a rouvert début décembre avec l'autorisation du ministère taliban de l'Information et de la Culture, trois mois après le retour au pouvoir des combattants islamistes.

De nombreux objets exposés contreviennent pourtant à l'idéologie des talibans. Durant leur premier règne (1996-2001), ils avaient détruit plusieurs statues du musée, dans la lignée de la destruction à l'explosif des Bouddhas géants de Bamiyan qui avait choqué la planète. Des milliers de pièces avaient en outre été pillées et jamais retrouvées.

Désormais, les talibans eux-mêmes protègent l'entrée du musée d'une éventuelle attaque de l'EI-K, la branche afghane de l'organisation Etat islamique.

Seulement "quinze à vingt pour cent des objets exposés sont de l'ère islamique", selon le conservateur du musée, Ainuddin Sadaqat, qui ajoute que "nous travaillons normalement, comme sous le gouvernement précédent".

Les talibans "n'ont émis aucune nouvelle directive pour nous" et visitent aussi l'exposition, assure le jeune responsable de 35 ans.

«Rempli d'espoir»

Zohal, 24 ans, est venue découvrir la collection de bijoux des XVIIIe et XIXe siècles, pour voir "à quoi ils ressemblaient dans le passé". "Je voulais voir la différence entre les bijoux du passé et ceux que nous avons maintenant", ajoute la jeune femme venue avec ses cousins et ses jeunes frères et soeurs.

Certes, le nombre de visiteurs est largement inférieur aux centaines de personnes qui venaient chaque jour sous le régime précédent.

Mais "pour le moment, la politique culturelle des talibans à l'égard des objets d'art semble très positive et réaliste", veut croire Philippe Marquis, directeur de la Délégation archéologique française en Afghanistan (Dafa), actuellement en France.

Selon lui, la continuité de cette politique "dépendra probablement de la réaction de la communauté internationale" aux demandes talibanes de rétablir l'aide suspendue. Un refus, craint-il, risquerait d'entraîner un recul, tant sur la culture que dans d'autres domaines.

Une autre institution majeure, l'Institut national de musique d'Afghanistan, est, elle, toujours fermée. Son directeur a fui le pays avec des centaines d'employés, d'étudiants et leurs familles.

Dans les couloirs du musée, Khudaidad Sarwari, 28 ans, originaire de la province de Helmand (sud-ouest), s'est "senti rempli d'espoir" après avoir appris la réouverture à la télévision.

"J'ai senti que nous avions eu la paix à un moment donné", sourit le jeune homme venu avec des amis. "J'ai fini par comprendre que nous n'avons pas toujours été en guerre".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.