A Baltimore, on pilote un télescope spatial

Les ingénieurs système Christopher Murray (à gauche) et Scott Feller (à droite) travaillent sur leurs consoles au bureau de la mission Webb avant le lancement du télescope spatial James Web au Space Telescope Science Institute (STScI) à Baltimore, Maryland, le 3 décembre 2021. (Photo, AFP)
Les ingénieurs système Christopher Murray (à gauche) et Scott Feller (à droite) travaillent sur leurs consoles au bureau de la mission Webb avant le lancement du télescope spatial James Web au Space Telescope Science Institute (STScI) à Baltimore, Maryland, le 3 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

A Baltimore, on pilote un télescope spatial

  • Pendant six mois, ses employés sous-traitants de la Nasa se relaieront 24h/24, jusqu'à ce que l'observatoire spatial soit fin prêt à explorer les confins de l'Univers pour le compte d'astronomes du monde entier
  • La période la plus cruciale sera le tout début de la mission: le télescope devra être placé sur la bonne trajectoire, et son miroir, ainsi que son indispensable pare-soleil, dépliés en plein vol. Une opération ultra-périlleuse

BALTIMORE : "Trente jours de tension et d'adrénaline", c'est ainsi que Rusty Whitman décrit le mois qui l'attend, lui et la centaine d'ingénieurs en charge du bon déploiement dans l'espace du télescope James Webb, le plus puissant jamais lancé en orbite.

Au Space Telescope Science Institute, à Baltimore sur la côte Est américaine, c'est le calme avant la tempête du décollage, prévu en fin de semaine.

Pendant six mois, ses employés sous-traitants de la Nasa se relaieront 24h/24, jusqu'à ce que l'observatoire spatial soit fin prêt à explorer les confins de l'Univers pour le compte d'astronomes du monde entier. 

Mais la période la plus cruciale sera le tout début de la mission: le télescope devra être placé sur la bonne trajectoire, et son miroir, ainsi que son indispensable pare-soleil, dépliés en plein vol. Une opération ultra-périlleuse. 

"A la fin des 30 jours, je pourrai pousser un soupir de soulagement", confie à l'AFP Rusty Whitman, qui a eu pour tâche de mettre sur pied la salle de contrôle des opérations, où s'alignent des dizaines d'écrans. Ils permettront de suivre en temps réel les données transmises par James Webb.

Au premier rang, une unique personne sera en charge de l'envoi des commandes de vol au télescope, bijou d'ingénierie de 10 milliards de dollars. 

Un peu plus loin, chaque ingénieur sera en charge de surveiller un sous-système en particulier. Le processus est largement automatisé, mais ils seront alertés en cas de données inattendues, et devront interpréter les informations reçues. 

Une dizaine de répétitions générales ont eu lieu, avec des experts venus de Californie et d'Europe. Une équipe était alors chargée d'introduire des erreurs. Le défi: trouver une solution dans les temps. 

Lors de l'un des tests, le courant s'est carrément coupé dans la salle de contrôle. "Ca n'était pas prévu!" se rappelle Rusty Whitman. "Mais les gens ont cru que ça faisait partie de l'exercice!" Heureusement, un générateur s'est mis en route. 

"Je suis surtout nerveux de la possibilité qu'on ait oublié quelque chose", confie-t-il, citant l'exemple de travaux non loin du bâtiment, ayant menacé un câble de communication avec le télescope, quelques semaines seulement avant le lancement.

 

EN BREF

A quoi ressemble-t-il?

Sa pièce-maîtresse est son immense miroir principal, mesurant 6,6 mètres de diamètre et formé de 18 miroirs plus petits, de forme hexagonale. Ils sont faits de béryllium et recouverts d'or pour mieux réfléchir la lumière captée des confins de l'Univers.

L'observatoire comporte également quatre instruments scientifiques: des imageurs permettant de faire des photos du cosmos, et des spectromètres, qui décomposent la lumière pour étudier les propriétés chimiques et physiques des objets observés.

Le miroir et les instruments sont protégés par un énorme pare-soleil, composé de cinq couches superposées. Grandes comme un terrain de tennis, elles sont aussi fines qu'un cheveu, et faites de kapton, un matériau choisi pour sa résistance à des températures extrêmes: une face sera à plus de 110°C et l'autre à -235°C.

Également à bord: un module de service contenant le système de propulsion, de communication... Au total, l'observatoire pèse l'équivalent d'un bus scolaire.

Où va-t-il?

Le télescope va être placé en orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre, soit quatre fois la distance de notre planète avec la Lune.

Contrairement au télescope Hubble qui tourne autour de la Terre, James Webb sera lui en orbite autour du Soleil. Il évoluera en constant alignement avec le Soleil et la Terre, "derrière" celle-ci. Son miroir fera constamment dos à notre étoile.

Il mettra environ un mois à atteindre cette position, appelée point de Lagrange L2. A cette distance, aucune mission habitée de réparation ne peut être envisagée, comme cela avait été le cas pour Hubble.

Comment va-t-il se déployer?

Le télescope étant trop grand pour entrer dans une fusée, il a été plié sur lui-même. Une contrainte technique qui engendre la partie la plus compliquée de la mission: son déploiement dans l'espace, le plus périlleux jamais tenté par la Nasa.

Environ 30 minutes après le décollage, l'antenne de communication et les panneaux solaires l'alimentant en énergie seront déployés.

Puis le déploiement du pare-soleil, jusqu'ici plié comme un accordéon, commencera au sixième jour, bien après avoir dépassé la Lune. Ses fines membranes seront guidées par un mécanisme complexe impliquant 400 poulies et 400 mètres de câble.

Durant la deuxième semaine, viendra enfin le tour du miroir.

Une fois dans sa configuration finale, les instruments devront refroidir et être calibrés, et les miroirs très précisément ajustés. Au bout de six mois, le télescope sera prêt.

 Milliers de scientifiques

L'Institut, installé sur le campus arboré de la prestigieuse université Johns Hopkins, est également chargé de la partie purement scientifique du programme. C'est-à-dire de s'assurer que le temps d'observation sera utilisé au mieux.

Le télescope fonctionnera quasiment 24h/24, soit 8.760 heures à remplir par an, avec cinq ans d'activités minimum. 

Trous noirs, exoplanètes, lointaines galaxies, jeunes étoiles... Fin 2020, quelque 1.200 propositions d'observations ont été soumises par des scientifiques du monde entier.

Elles ont été passées en revue par plusieurs centaines de spécialistes indépendants, qui se sont réunis (virtuellement) durant deux semaines, au printemps dernier, pour en débattre.

Les propositions étaient anonymisées. L'institut a instauré cette règle pour un autre télescope spatial, Hubble, dont il gère également le programme scientifique. Résultat: une augmentation drastique du nombre de projets choisis venant de femmes ou de premiers candidats. 

Or ces derniers, n'ayant parfois même pas encore fini leur doctorat, "sont exactement le genre de personnes dont nous voulons qu'elles utilisent l'observatoire, car elles ont de toutes nouvelles idées", a expliqué à l'AFP Klaus Pontoppidan, responsable scientifique pour James Webb. 

In fine, pour la première année du télescope, près de 400 observations ont été sélectionnées et rendues publiques, représentant des milliers de chercheurs. 

Certaines ne dureront que quelques heures, et la plus longue, environ 200. 

Quelles seront les premières images dévoilées par James Webb? "Je ne peux pas le dire, c'est une surprise", sourit l'astronome. 

Elles devront permettre aux scientifiques de vite se rendre compte des capacités des instruments à bord, uniques et ultra-puissants. Ils pourront ainsi aussitôt s'entraîner à l'interprétation des données collectées, à l'aide des logiciels conçus spécialement pour. Des ateliers leur sont proposés pour les aider. 

"Nous voulons qu'ils puissent rapidement faire de la science avec. Et ensuite revenir et dire +nous devons faire davantage d'observations+" vers cette partie du ciel, à partir des informations récoltées, souligne M. Pontoppidan, qui travaille sur ce projet depuis onze ans. 

Il se dit surtout enthousiaste de découvrir "ce qu'on ne peut pas prédire encore". 

Un temps d'observation a été laissé libre pour pouvoir réaliser certaines observations en urgence, notamment celles qu'il n'était pas encore possible d'imaginer.

Lorsque Hubble avait été lancé, en 1990, aucune exoplanète n'était encore connue. On en a depuis découvert plusieurs milliers... Qui sait ce que James Webb révélera.

 

EN BREF

Que va-t-il faire? 

James Webb a deux grandes missions scientifiques représentant plus de 50% du temps d'observation. D'abord, explorer les premiers âges de l'Univers, en remontant jusqu'à seulement quelques centaines de millions d'années après le Big Bang. Les scientifiques veulent observer les premières galaxies et les premières étoiles...

Sa deuxième grande mission sera d'étudier des exoplanètes, c'est-à-dire des planètes autour d'autres étoiles que notre Soleil, en quête d'environnements habitables, en étudiant notamment leur atmosphère.

La grande nouveauté de James Webb est qu'il opérera uniquement dans l'infrarouge proche et moyen. Il pourra ainsi voir à travers des nuages de poussière impénétrables pour Hubble, qui a une petite capacité infrarouge mais opère surtout dans la lumière visible et les ultraviolets.

Sont aussi prévues des observations plus proches, dans notre système solaire, de Mars ou encore Europe, une lune de Jupiter.

Depuis quand l'attend-on?

Le projet a été lancé dans les années 1990, et sa construction a commencé en 2004. Son décollage a maintes fois été repoussé, initialement en 2007, puis 2018... Notamment à cause de la complexité de son développement.

L'observatoire est issu d'une immense collaboration internationale, et intègre des instruments canadien et européen. Plus de 10.000 personnes ont travaillé sur le projet, dont le budget a explosé, pour un coût avoisinant finalement quelque 10 milliards de dollars.

Il opérera durant au moins 5 ans, et potentiellement jusqu'à plus de 10 ans.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.