Mexique: la «chance» de trouver les restes d'un proche aux 1ers coups de pioche

Un membre de l'organisation civile Madres Buscadoras de Sonora (les mères chercheuses de Sonora) ramasse des restes de vêtements lors de la recherche des restes de personnes disparues, à la périphérie d'Hermosillo, dans l'État de Sonora, au Mexique, le 5 septembre 2021.(AFP)
Un membre de l'organisation civile Madres Buscadoras de Sonora (les mères chercheuses de Sonora) ramasse des restes de vêtements lors de la recherche des restes de personnes disparues, à la périphérie d'Hermosillo, dans l'État de Sonora, au Mexique, le 5 septembre 2021.(AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 23 décembre 2021

Mexique: la «chance» de trouver les restes d'un proche aux 1ers coups de pioche

  • Cette mâchoire appartient-elle vraiment à son fils José Carlos, 28 ans, dont la famille n'a plus aucune nouvelle depuis que des inconnus l'ont emporté de force de chez lui il y a cinq mois
  • Cette mère de famille aurait retrouvé du premier coup le squelette présumé de son fils José Carlos, disparu depuis cinq mois dans le nord-ouest du Mexique

MAGDALENA DE KINO : Aïe, mon fils. Les animaux l'ont mangé". En larmes, Yadira Vazquez a malgré tout un peu de chance dans son incommensurable malheur. Cette mère de famille aurait retrouvé du premier coup le squelette présumé de son fils José Carlos, disparu depuis cinq mois dans le nord-ouest du Mexique.

Bien sûr, Yadira n'a pas le temps de penser aux milliers de familles qui passent des années en vain à ratisser le sol mexicain dans l'espoir de retrouver un os de leur proche disparu.

Désespérée, la mère de famille s'agenouille auprès des restes humains gisant à même le sol d'une fosse clandestine à Magdalena de Kino, dans l'Etat de Sonora, une zone frontalière des Etats-Unis ravagée par la violence attribuée aux rivalités entre cartels de narcotrafiquants.

Cette mâchoire appartient-elle vraiment à son fils José Carlos, 28 ans, dont la famille n'a plus aucune nouvelle depuis que des inconnus l'ont emporté de force de chez lui il y a cinq mois?

Une carte de crédit à son nom et ses vêtements ont été également retrouvés par les militaires et le collectif d'aide aux victimes qui accompagnent Yadira dans ce territoire interdit considéré comme une zone de guerre entre les cartels ou le crime organisé.

La famille doit néanmoins attendre les résultats d'une analyse ADN avant de demander à récupérer ces restes pour organiser des obsèques.

"C'est triste de le dire ainsi, mais quelle chance. Quelle chance ils ont eu de récupérer leur fils dès leur première recherche!", affirme à l'AFP Charlin Unger, membre du collectif "Buscadores de paz" ("En recherche de la paix"), qui recherche également un fils.

Ailleurs à Sonora, Veracruz, Tamaulipas, des Etats frappés par la violence, des dizaines de collectifs et des centaines de familles de disparus fouillent également la terre pour pouvoir commencer à faire leur deuil, souvent en vain.

"Je voudrais juste un os de mon fils pour qu'il repose à côté de mon mari", lançait en août une mère aux forces de sécurité qui lui interdisaient l'accès à un ancien champ de maïs dans l'Etat de Tamaulipas (nord-ouest), où une demi-tonne de restes humains ont été retrouvés depuis 2017.

Au fil des années, ces collectifs armés de pelles et de pioches ont développé des compétences de médecins légistes, sans l'appui des autorités.

Le Mexique compte au total plus de 95.000 disparus selon les chiffres officiels de la Commission nationale des recherches.

Les disparitions ont commencé avec la "guerre sale" des autorités contre les mouvements révolutionnaires des années 1960-1980.

Leur nombre a explosé autant que les assassinats à partir de 2006, quand l'ancien président Felipe Calderon a déclaré une guerre totale contre le narcotrafic.

En quinze ans, le Mexique (126 millions d'habitants) a enregistré 300.000 assassinats, dont plus de 36.000 en 2020 soit une moyenne de 100 par jour.

Fin novembre, le Comité de l'ONU contre les disparitions forcées a dénoncé "l'inefficacité" des autorités et la culture "d'impunité" face aux problèmes des disparitions sans explication.

Le Comité venait de conclure sa première visite d'une dizaine de jours au Mexique. Une centaine de personnes ont disparu pendant la durée de ce séjour, ont amèrement constaté les experts.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Short Url
  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Short Url
  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.