Covid: à Paris, «la ville lumière», un Noël au goût amer

Vue générale de la Tour Eiffel illuminée au coucher du soleil à Paris, le 20 mars 2021 (AFP)
Vue générale de la Tour Eiffel illuminée au coucher du soleil à Paris, le 20 mars 2021 (AFP)
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Publié le Jeudi 23 décembre 2021

Covid: à Paris, «la ville lumière», un Noël au goût amer

  • Plus de 6,2 millions de tests de dépistage du Covid-19 ont ainsi réalisés la semaine dernière, un record depuis le début de l'épidémie
  • Sur les Champs-Elysées, touristes et badauds déambulent et effectuent leurs derniers achats de Noël. Le feu d'artifice et les concerts du Nouvel An qui y étaient prévus sont de nouveau annulés cette année

PARIS: La prestigieuse avenue des Champs-Elysées brille de tous ses feux, les vitrines des Grands magasins sont décorées, les allées du marché de Noël sont bondées au jardin des Tuileries. Mais Paris, "Ville Lumière", cherche l'éclat de Noël, terni par le Covid. "Il y a une fatigue morale. Mais que peut-on y faire?", s'interroge Dominique.

"On en a marre. L'an dernier, on pensait en voir le bout, mais là on se dit que plein d'autres variants peuvent arriver" ,poursuit cette Parisienne de 35 ans, croisée dans une pharmacie proche des "Champs", où la queue s'allonge pour des tests de dépistage du Covid.

Inquiets des risques du nouveau variant Omicron, arrivé peu avant des fêtes de fin d'année attendues comme un répit bienvenu après presque deux années d'une pandémie qui a désorganisé leur vie, les Français se précipitent pour se tester: plus de 6,2 millions de tests de dépistage du Covid-19 ont ainsi réalisés la semaine dernière, un record depuis le début de l'épidémie.

Sur les Champs-Elysées, touristes et badauds déambulent et effectuent leurs derniers achats de Noël. Le feu d'artifice et les concerts du Nouvel An qui y étaient prévus sont de nouveau annulés cette année.

Dominique travaille dans le quartier. Avant un vol pour l'Italie, elle est venue se faire tester alors que déferle Omicron en pleine cinquième vague: à Paris, un habitant sur 100 a été testé positif sur les sept derniers jours.

C'est le cas de "plein de potes" de Julie Godet, 28 ans, et de Mathieu Alcaide, 30 ans, croisés sur le marché de Noël des Tuileries. "Une amie vient de choper le Covid. Du coup elle ne peut pas fêter Noël en famille et est confinée dans son petit appartement parisien. L'angoisse", raconte Julie.

D'autres de leurs amis, négatifs, "se confinent avant les fêtes en famille pour ne pas contaminer grand-mère", abonde Mathieu.

- "Faire vivre la magie de Noël" -

Si près de 90% de la population âgée de plus de 12 ans est vaccinée, le bilan depuis le début de l'épidémie dépasse désormais les 122 000 morts en France.

Sous une température tout juste supérieure à 0 degré, le couple se réchauffe autour d'un brasero, au pied de la grande roue du jardin des Tuileries, qui jouxte le musée du Louvre.

De l'autre côté, répond à la grande roue, sur la place de la Concorde, l'obélisque de Louxor. Empaqueté, il se refait une beauté en vue des jeux Olympiques de Paris en 2024.

Les allées du marché de Noël des Tuileries sont garnies, comme les sandwichs de raclette, vendus 10 euros pièce. Le port du masque est obligatoire, le pass sanitaire exigé (et dûment contrôlé) pour se restaurer sur place et accéder aux attractions.

Gilles Rau, 64 ans, vient justement de terminer son déjeuner sous une tente. Il est venu passer quelques heures sur le marché en famille, "pour faire vivre un peu la magie de Noël", notamment à ses trois petits-enfants. Comment va le moral ? "Au beau fixe" répond-il. Vraiment ? "Oui, oui. On ne peut rien y faire de toute façon".

Clément Changeur affiche le même fatalisme, cependant teinté d'une certaine lassitude après quasiment deux ans d'épidémie.

"On ne voit pas le bout du tunnel. De temps en temps on se dit: +Allez on vit comme avant+. Mais non, on ne peut pas trop se relâcher", estime cet ingénieur de 28 ans qui, de peur d'être contaminé, "ne prend plus le métro" depuis un an et demi.

- "Beaucoup de stress" -

Il "n'a pas forcément été vigilant le week-end passé", quand il est sorti dans des bars. Résultat: un test antigénique avant le Noël entre amis prévu le soir-même, puis un test PCR le lendemain avant de retrouver sa famille.

Clément s'estime cependant "chanceux de pouvoir passer des fêtes sans restrictions sanitaires", quand il "voit (ce qui se passe) à l'étranger".

La Chine a imposé un strict confinement aux 13 millions d'habitants de la ville de Xi'an, et les Pays-Bas sont confinés. Des mesures de restrictions, moins sévères, ont aussi été prises au Danemark ou en Allemagne.

Esther, habitante de Montreuil d'une quarantaine d'années, s'inquiète justement de son prochain voyage outre-Rhin pour passer les fêtes en famille: "On ne sait pas comment ça va se passer à la frontière. C'est beaucoup de stress".

Dans l'immédiat, elle tente de garder un oeil sur ses enfants au milieu de la foule agglutinée devant les vitrines de Noël des Grands magasins, bondés. Non loin, un guitariste répond à une fanfare jouant des airs de Noël, "La marche des Rois Mages" et "Il est né le divin enfant".

Le Covid ajoute du stress mais constituera aussi, avec l'ouverture de la vaccination aux 5-11 ans, un sujet de discussion polémique de plus pour le réveillon, avec "la politique et l'éducation des enfants", dit Esther. "L'occasion d'une coupe de champagne en plus pour détendre l'atmosphère...".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.