Plus contagieux, moins sévère: le portrait d'Omicron se dessine peu à peu

Plusieurs études faites en laboratoire montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et plus encore AstraZeneca ou Sinovac, vaccin chinois utilisé dans une cinquantaine de pays. (Photo, AFP)
Plusieurs études faites en laboratoire montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et plus encore AstraZeneca ou Sinovac, vaccin chinois utilisé dans une cinquantaine de pays. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 24 décembre 2021

Plus contagieux, moins sévère: le portrait d'Omicron se dessine peu à peu

  • Omicron progresse de façon fulgurante dans de nombreux pays et les cas doublent tous les deux ou trois jours
  • Parallèlement, de premières études venues d'Afrique du Sud, d'Écosse et d'Angleterre cette semaine montrent qu'Omicron semble entraîner moins d'hospitalisations que Delta

PARIS : Beaucoup plus contagieux, sans doute moins virulent: un mois après son identification en Afrique du Sud, on commence à mieux cerner le variant Omicron, sans pouvoir encore dire à quel point il changera le visage de la pandémie de Covid-19.

Que sait-on de lui?

Par rapport au variant Delta, "sa transmission est beaucoup plus élevée et sa gravité est probablement plus faible, mais nous ne savons pas à quel niveau", a résumé jeudi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement français.

Omicron progresse de façon fulgurante dans de nombreux pays et les cas doublent tous les deux ou trois jours, du jamais vu avec les variants précédents.

Il est ainsi déjà majoritaire au Danemark ou au Royaume-Uni, où on a dépassé les 100 000 cas quotidiens, et s'apprête à le devenir dans d'autres pays, dont la France. Il prend ainsi l'avantage sur Delta, auparavant dominant.

Parallèlement, de premières études venues d'Afrique du Sud, d'Écosse et d'Angleterre cette semaine montrent qu'Omicron semble entraîner moins d'hospitalisations que Delta.

Selon ces données, encore très incomplètes et à manier avec prudence, Omicron pourrait être entre 35% et 80% moins sévère que Delta.

Point important: on ne sait pas si cette gravité apparemment moindre vient des caractéristiques intrinsèques du variant, ou si c'est lié au fait qu'il frappe des populations déjà partiellement immunisées (par le vaccin ou une précédente infection).

Conséquences sur l'hôpital?

C'est la grosse question qui reste encore sans réponse.

L'équation dépend de deux inconnues: la baisse de sévérité d'Omicron suffira-t-elle à compenser le fait qu'il est beaucoup plus transmissible?

"Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés", a récemment averti le directeur général de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En Afrique du Sud, cet impact semble rester limité, mais ce constat ne peut pas être extrapolé aux pays de l'hémisphère Nord, où la population est plus âgée.

Les scientifiques attendent donc beaucoup des données hospitalières qui émergeront d'Angleterre dans les jours à venir, puisque la vague Omicron a d'abord frappé ce pays sur le continent européen.

"C'est très important de regarder ce qui se passer à Londres la semaine prochaine. Cela va nous en apprendre beaucoup sur la sévérité" de la maladie provoquée par Omicron, a souligné jeudi le Pr Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique français.

Et les vaccins?

Les mutations d'Omicron semblent lui permettre de réduire l'immunité par anticorps contre le virus. Conséquence: il peut probablement contaminer un nombre important de vaccinés (et réinfecter des personnes précédemment atteintes par le virus).

Plusieurs études faites en laboratoire montrent que le taux d'anticorps s'effondre face à Omicron chez des vaccinés avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et plus encore AstraZeneca ou Sinovac, vaccin chinois utilisé dans une cinquantaine de pays.

Point encourageant, une dose de rappel semble relancer nettement l'immunité par anticorps. Après Pfizer/BioNTech, c'est ce qu'ont annoncé Moderna lundi puis AstraZeneca jeudi. Mais il manque une donnée cruciale: on ne sait pas à quel point cet effet dure dans le temps.

Et à l'inverse, une étude de chercheurs de Hong Kong publiée jeudi montrent que même avec un rappel, Sinovac n'entraîne pas une production suffisante d'anticorps. 

Enfin, on ne connaît pas la réponse pour le vaccin de Novavax, devenu lundi le cinquième autorisé dans l'Union européenne. Il a en effet été testé en essais cliniques au moment où les variants Alpha et Beta étaient les plus courants.

Mais tout cela ne signifie pas que les vaccins ne sont plus efficaces. Car les anticorps ne sont qu'un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T.

Plus difficile à mesurer, cette "immunité cellulaire" n'en joue pas moins un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie.

Ainsi, une étude présentée mi-décembre en Afrique du Sud laisse penser que Pfizer/BioNTech reste efficace contre les formes graves dues à Omicron, y compris avant le rappel (et donc sans doute encore plus après).

Un semeur de pagaille?

Même si la vague Omicron ne submergeait pas l'hôpital, ce variant pourrait tout de même créer la pagaille dans de nombreux pays.

Sa contagiosité inédite pourrait en effet entraîner une explosion de l'"absentéisme" dû aux mesures d'isolement, et donc une "désorganisation" de nombreux secteurs (supermarchés, transports, hôpital, école...), a mis en garde jeudi le Conseil scientifique français.

"C'est une donnée vraiment nouvelle qu'on n'avait pas avec les autres vagues, et qui est liée à la vitesse de propagation d'Omicron", a insisté un membre de cette instance, le Pr Olivier Guérin.

Pour limiter cette désorganisation, un allègement des règles d'isolement pourrait donc être nécessaire, en prenant en compte le fait qu'Omicron semble entraîner moins de formes sévères de la Covid.

C'est ce qu'a fait mercredi le gouvernement britannique, qui a réduit de dix à sept jours la période d'isolement en Angleterre pour les personnes vaccinées ayant contracté la Covid.

Idem en Afrique du Sud, où un conseil scientifique a recommandé au gouvernement de réduire de dix à sept jours la période d'isolement des patients avec symptômes.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.