Chine: Une semaine d'angoisse à Xi'an, confinée pour quelques cas de Covid

Les autorités chinoises ont adopté une politique draconienne de "zéro Covid" à quelques semaines des Jeux Olympiques d'hiver. (Photo, AFP)
Les autorités chinoises ont adopté une politique draconienne de "zéro Covid" à quelques semaines des Jeux Olympiques d'hiver. (Photo, AFP)
L'ancienne capitale chinoise, destination prisée des touristes avant la pandémie pour sa célèbre armée de milliers de soldats de terre cuite grandeur nature. (Photo, AFP)
L'ancienne capitale chinoise, destination prisée des touristes avant la pandémie pour sa célèbre armée de milliers de soldats de terre cuite grandeur nature. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 24 décembre 2021

Chine: Une semaine d'angoisse à Xi'an, confinée pour quelques cas de Covid

  • Quelques dizaines de cas de coronavirus ont suffi aux autorités pour verrouiller cette ville de 13 millions d'habitants, en vertu de leur politique draconienne en prévision des JO
  • L'ancienne capitale impériale est une destination prisée des touristes du monde entier avant la pandémie pour sa célèbre armée de milliers de soldats de terre cuite grandeur nature

Rues désertes, dépistage massif, quartiers bouclés: quelques dizaines de cas de coronavirus à Xi'an ont suffi aux autorités chinoises pour verrouiller cette ville de 13 millions d'habitants, en vertu de leur politique draconienne de "zéro Covid" à quelques semaines des Jeux Olympiques d'hiver.

L'ancienne capitale chinoise, destination prisée des touristes avant la pandémie pour sa célèbre armée de milliers de soldats de terre cuite grandeur nature, a été isolée du reste du pays et soumise à un confinement strict après l'apparition de plus de 200 cas de Covid-19 ce mois-ci.

Un chiffre qui peut paraître dérisoire dans le reste du monde, où les nouvelles contaminations quotidiennes se comptent souvent par dizaines de milliers. Mais en Chine, un seul et unique cas dans une ville peut déclencher confinements, interdictions de voyager et tests de dépistage par millions.

Depuis jeudi, tous les habitants de Xi'an doivent rester chez eux "sauf raison impérative". Une seule personne par foyer est autorisée à sortir faire les courses, tous les deux jours. Toutes les entreprises "non essentielles" ont fermé. Les habitants ne peuvent plus quitter la ville sans autorisation, et l'ensemble de la population va être dépistée.

Une résidente de Xi'an, qui se fait appeler Wei, confie à l'AFP se sentir "malheureuse", une série de rebonds épidémiques l'empêchant depuis des mois de voir son mari, qui vit à Pékin.

"Il y a eu un regain de l'épidémie à Pékin il y a quelque temps, et maintenant c'est à Xi'an que ça se passe. C'est soit l'un soit l'autre", se plaint-elle, sans toutefois remettre en cause les vigoureuses mesures prises par les autorités.

"On a tous vu le confinement de Wuhan. A l'époque rien n'était certain. Mais cette fois on panique moins et on fait confiance au gouvernement", assure Mme Wei.

Wuhan, ville du centre de la Chine où le virus a été détecté pour la première fois fin 2019, a été soumise à un confinement record de 76 jours début 2020.

Le confinement de Xi'an tombe à un très mauvais moment pour de nombreux étudiants, des examens nationaux d'accès au cycle supérieur d'études universitaires étant prévus le week-end prochain.

"Cela a été une semaine d'angoisse", raconte une candidate qui préfère taire son nom. "Le centre d'examen exige deux certificats de tests pratiqués dans les 48 heures sur papier. Mais les centres de test des environs n'offrent que des résultats électroniques, les hôpitaux sont bouclés et le centre d'examens ne répond pas au téléphone".

Alors que toutes les routes sont coupées, cette étudiante avoue n'avoir aucune idée de comment elle réussira à rejoindre le centre d'examen.

Les médias locaux ont montré des résidents se ruant dans les marchés pour stocker des provisions après l'annonce du confinement mercredi. Le quotidien nationaliste Global Times estime que Xi'an est confrontée à "un test gigantesque de sa capacité de gouvernance".

De nombreux responsables locaux à travers la Chine ont été limogés après avoir été jugés incapables de bien gérer l'épidémie. Les autorités locales préfèrent donc prendre les mesures les plus strictes.

La politique rigide de "zéro Covid" a permis à la Chine de limiter son bilan à moins de 5.000 morts depuis le début de la pandémie, contre plus de 800.000 aux Etats-Unis. De nombreux résidents de Xi'an ont exprimé à l'AFP leur soutien au confinement.

"Cela doit se faire, il doit y avoir un confinement", opine un résident qui ne souhaite que donner son nom de famille, Sun. "Le gouvernement a dit qu'on pouvait sortir une fois tous les deux jours pour faire les courses, alors je n'ai fait aucun préparatif à part acheter quelques choses hier soir", dit-il.

Couper la ville du reste du monde est "une mesure que nous devons prendre très tôt, dès que possible", estime une autre habitante de Xi'An, Yuan, une interprète mère de deux enfants. 

Elle raconte que tous les habitants de sa résidence étaient sur le point de se faire tester pour la troisième fois depuis le début du rebond épidémique. Les écoles étant fermées, ses enfants doivent suivre les cours à distance.

"J'ose espérer que notre confinement ne durera pas trop longtemps par rapport à celui de Wuhan".


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com