Pour le secteur aérien, Omicron risque de gâcher le début de 2022

Dans cette photo d'archive prise le 31 mai 2021, des avions stationnés exploités par la compagnie aérienne allemande Lufthansa sont photographiés à l'aéroport BER de Berlin Brandebourg Willy-Brandt à Schoenefeld près de Berlin le 31 mai 2021.(AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 31 mai 2021, des avions stationnés exploités par la compagnie aérienne allemande Lufthansa sont photographiés à l'aéroport BER de Berlin Brandebourg Willy-Brandt à Schoenefeld près de Berlin le 31 mai 2021.(AFP)
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Publié le Vendredi 24 décembre 2021

Pour le secteur aérien, Omicron risque de gâcher le début de 2022

  • Les compagnies subissent notamment l'interdiction des voyageurs sans motif impérieux du Royaume-Uni vers la France et l'Allemagne et la fermeture des frontières du Maroc
  • Constatant « une forte baisse des réservations » de mi-janvier à février en raison de la propagation du variant, Lufthansa a décidé d'annuler quelque 33.000 vols, soit 10% du programme hivernal

PARIS : Pays fermés, restrictions de mouvements et incertitude générale peu propice aux projets de voyage: le variant Omicron risque de gâcher le début de l'année 2022 pour le transport aérien européen, qui espérait pourtant avoir passé le pire d'une crise historique.

Constatant "une forte baisse des réservations" de mi-janvier à février en raison de la propagation du variant, Lufthansa a décidé d'annuler quelque 33.000 vols, soit 10% du programme hivernal, a indiqué jeudi le PDG de la compagnie allemande.

La veille, Ryanair, la plus grande compagnie aérienne européenne par nombre de passagers, a prévenu que sa perte annuelle serait sans doute le double de ce qu'elle attendait, là aussi en raison d'un ralentissement "soudain" des réservations.

Les compagnies subissent notamment l'interdiction des voyageurs sans motif impérieux du Royaume-Uni vers la France et l'Allemagne et la fermeture des frontières du Maroc, entre autres multiples restrictions mises en place ces dernières semaines pour tenter de freiner la propagation d'Omicron, plus contagieux que les précédentes souches du virus responsable du Covid-19. 

Chez Air France, on ne constate "pas de vague d'annulations" mais "un petit ralentissement des réservations". "On est plutôt dans une logique de réservation à court voire très court terme. Les clients reviennent à une situation d'attentisme, ne se projettent pas sur l'avenir", décrit la compagnie à l'AFP.

Au-delà des réservations, les effets d'Omicron sur le trafic aérien européen ne sont pas encore évidents.

Selon l'organisme Eurocontrol, qui surveille les mouvements d'avions sur le Vieux continent, ceux-ci ont connu une hausse continue avant la saison des fêtes, et atteint le 19 décembre 76,3% du trafic de 2019, avant la pandémie.

Eurocontrol est resté prudent pour la suite, jugeant que "les conséquences (d'Omicron) sur janvier ne sont pas claires". Même circonspection au sein de l'Association internationale du transport aérien (Iata).

Didier Bréchemier, spécialiste du secteur aérien au sein du cabinet Roland Berger, constate un contexte "pas positif pour le secteur aérien". Les informations sur la plus grande contagiosité du variant "génèrent une certaine peur de revoyager" tandis que les règles hétérogènes selon les pays "engendrent une vraie complexité", explique-t-il à l'AFP.

De son côté, l'association des aéroports européens ACI Europe a tiré la sonnette d'alarme jeudi.

Casse-tête opérationnel 

Citant des données préliminaires, elle a estimé que le trafic passagers s'était effondré de 20% dans les équipements de ses adhérents à partir du 24 novembre, quand l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé avoir identifié le nouveau variant en Afrique du Sud.

Dans le même temps, le taux de remplissage des appareils a glissé de 66% à 54%, selon ACI Europe qui a néanmoins remarqué, comme Eurocontrol, une hausse de la fréquentation au début de la saison de Noël (+9% sur une semaine).

Mais, pour le directeur général de l'organisation, Olivier Jankovec, seuls les voyages pour "rendre visite à la famille et aux amis tiennent plus ou moins le coup", au contraire des déplacements d'affaires et de tourisme.

Une fois les vacances terminées, "il ne fait aucun doute qu'Omicron aura des conséquences adverses sur le trafic des passagers lors du premier trimestre de 2022", s'est inquiété M. Jankovec.

Les organisations du secteur aérien (compagnies, aéroports) se sont élevées contre les restrictions de déplacements, faisant valoir à l'unisson de l'OMS qu'elles étaient inefficaces une fois le variant largement répandu.

Omicron se traduit aussi par des casse-tête opérationnels pour les compagnies: la scandinave SAS a dû annuler des dizaines de vols mardi et mercredi, en raison de l'absence de salariés malades. Lufthansa subit le même problème sur ses long-courriers, même si elle n'a pas pu confirmer que le variant était en cause.

Ce nouveau coup de froid sur le secteur intervient alors qu'il espérait en 2022 continuer à retrouver ses clients, deux ans après avoir subi le pire choc de son histoire, même si un retour à la situation pré-Covid n'était pas envisagé avant 2024, voire 2027 selon les zones.

Avant même l'identification d'Omicron, l'Iata prévenait que les compagnies aériennes européennes allaient conclure 2021 sur une perte de 20,9 milliards de dollars, et les voyait rester dans le rouge de 9,2 milliards en 2022.

 


Dublin: des étudiants campent sur le campus du Trinity College contre la guerre à Gaza

Vue de l'enceinte du Trinity College de Dublin. (Photo Paul Faith AFP)
Vue de l'enceinte du Trinity College de Dublin. (Photo Paul Faith AFP)
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  • Le président du syndicat étudiant TCDSU de l'université, Laszlo Molnarfi, a affirmé sur la chaîne RTE que les manifestants demandent à l'université de couper ses liens avec Israël
  • L'opposition à l'intervention militaire d'Israël à Gaza est très forte en Irlande où des marches appelant à un cessez-le-feu ont rassemblé des milliers de personnes dans la rue

DUBLIN, Irlande : Des étudiants de la prestigieuse université Trinity College de Dublin ont installé un campement sur le campus de l'établissement pour protester contre l'offensive militaire israélienne à Gaza, bloquant samedi l'entrée d'un bâtiment qui attire habituellement de nombreux touristes.

Les manifestants ont décrit leur mobilisation comme un «campement en solidarité avec la Palestine», sur fonds de multiplication de ces mobilisations en Europe et aux États-Unis.

Ils sont plusieurs dizaines à avoir installé des tentes vendredi soir dans plusieurs endroits du campus, plaçant des bancs devant la bibliothèque qui contient «le Livre de Kells», un célèbre manuscrit médiéval que les touristes viennent voir nombreux dans la capitale irlandaise.

Le président du syndicat étudiant TCDSU de l'université, Laszlo Molnarfi, a affirmé sur la chaîne RTE que les manifestants demandent à l'université de couper ses liens avec Israël.

«Un campement non autorisé de BDS (mouvement qui appelle au boycott d'Israël) est présent à Trinity», a indiqué l'établissement dans un communiqué.

«Pour assurer la sécurité, l'accès au campus sera restreint aux étudiants, personnels, résidents et membres du département des sports, a-t-il ajouté, prévenant que l'accès des visiteurs serait interdit ce samedi.

«Même si Trinity soutient le droit des étudiants à manifester, les manifestations doivent se tenir dans le cadre des règles de l'université», a encore indiqué l'établissement.

Parties des campus américains, où elles ont fait l'objet d'une répression des forces de l'ordre, les mobilisations contre l'offensive israélienne à Gaza se sont propagées un peu partout dans le monde ces derniers jours.

L'opposition à l'intervention militaire d'Israël à Gaza est très forte en Irlande où des marches appelant à un cessez-le-feu ont rassemblé des milliers de personnes dans la rue.

Le gouvernement lui-même est très critique vis-à-vis de l'attitude du gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu depuis le début du conflit, déclenché après l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre.

Le nouveau Premier ministre irlandais Simon Harris s'est dit prêt mi-avril à reconnaître un État palestinien, y voyant un moyen de contribuer au processus de paix au Moyen-Orient.

En février, le gouvernement irlandais avait demandé à la Commission européenne, aux côtés de l'Espagne, de vérifier sur Israël respectait bien les droits humains à Gaza.

Plus de 400 artistes irlandais ont appelé dans une lettre commune à boycotter le concours international de chanson de l'Eurovision en raison de la participation d'Israël.


Aux Etats-Unis, les étudiants propalestiniens cherchent un nouveau souffle après des arrestations massives

Des étudiants et des militants pro-palestiniens dansent lors d'un rassemblement dans un campement sur le campus de l'université Brown à Providence, Rhode Island, le 29 avril 2024. La Maison Blanche a insisté le 28 avril sur le fait que les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué les universités américaines ces dernières semaines devaient rester pacifiques, après que la police a arrêté environ 275 personnes sur quatre campus différents au cours du week-end. (Photo : Joseph Prezioso / AFP)
Des étudiants et des militants pro-palestiniens dansent lors d'un rassemblement dans un campement sur le campus de l'université Brown à Providence, Rhode Island, le 29 avril 2024. La Maison Blanche a insisté le 28 avril sur le fait que les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué les universités américaines ces dernières semaines devaient rester pacifiques, après que la police a arrêté environ 275 personnes sur quatre campus différents au cours du week-end. (Photo : Joseph Prezioso / AFP)
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  • A l'Université de Chicago, l'administration a indiqué dans un communiqué que faute d'un accord avec les protestataires, le moment était venu de disperser le rassemblement
  • Depuis le 17 avril, une nouvelle vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, évoquant, dans une moindre ampleur, les manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960-70

NEW YORK : Les manifestations propalestiniennes qui secouent les campus américains depuis quelques semaines cherchent un nouveau souffle, après des dispersions par la police, des arrestations massives et un sévère rappel à l'ordre par la Maison Blanche.

Tôt vendredi, la police a démantelé sans heurts un campement à l'université de New York (NYU), à la demande de l'établissement.

A l'Université de Chicago, l'administration, qui a fait état sur X d'«informations sur des altercations physiques» sur son campus, a indiqué dans un communiqué que faute d'un accord avec les protestataires, le moment était venu de disperser le rassemblement.

Les protestataires à l'université de Riverside, en Californie (ouest), sont parvenus à un accord avec l'administration et devaient mettre fin à leur mouvement avant 00H00 samedi (07H00 GMT). Des compromis similaires avaient permis l'évacuation sans heurts des universités Rutgers (New Jersey, est) et Brown (Rhode Island, est).

Sur d'autres campus, les forces de l'ordre sont intervenues manu militari ces derniers jours, comme à Columbia à New York et à UCLA à Los Angeles.

Près de 2.000 personnes en tout ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Très critiquée par des étudiants et au sein du corps enseignant pour avoir deux fois appelé la police à intervenir - des images qui ont fait le tour du monde - la présidente de Columbia, Minouche Shafik, a évoqué la «tourmente» dans son établissement.

«Ces deux dernières semaines ont été parmi les plus difficiles de l'histoire de Columbia», a-t-elle dit dans une vidéo publiée vendredi sur les réseaux sociaux, affirmant que l'occupation d'un bâtiment par des étudiants avait été «un acte violent».

«Nous avons beaucoup à faire, mais je m'engage à oeuvrer chaque jour et avec chacun d'entre vous pour reconstruire la communauté sur notre campus», a-t-elle ajouté.

Depuis le 17 avril, une nouvelle vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, évoquant, dans une moindre ampleur, les manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960-70.

En plus de réclamer la fin du conflit à Gaza, ces étudiants appellent les universités à rompre leurs relations avec Israël et à se désengager de leurs investissements en lien avec ce pays.

Ils dénoncent aussi l'appui quasi inconditionnel des Etats-Unis à leur allié.

Israël est engagé dans une offensive massive dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

- Vietnam -

Jeudi, lors d'une courte allocution, le président démocrate Joe Biden, longtemps muet sur les manifestations, a martelé que «l'ordre devait prévaloir».

Cela lui a valu à la fois les critiques de la droite, qui l'a jugé trop complaisant, et l'indignation des partisans des manifestants.

«Il existe un droit à manifester, pas un droit à provoquer le chaos», a lancé l'octogénaire, candidat face au républicain Donald Trump à la présidentielle de novembre.

Son ministre de l'Education, Miguel Cardona, a envoyé selon la chaîne CNN une lettre à des dirigeants d'universités dans laquelle il se dit «incroyablement préoccupé par les informations sur de la haine antisémite à l'encontre d'étudiants sur certains campus».

Les manifestations ont ravivé le débat aux Etats-Unis, déjà tendu voire violent depuis l'attaque du Hamas, sur la liberté d'expression, l'antisionisme et ce qui constitue de l'antisémitisme.

D'un côté, des étudiants et enseignants accusent leurs universités de chercher à censurer un discours politique, de l'autre plusieurs personnalités, dont des élus du Congrès, affirment que les militants attisent l'antisémitisme.

La question pourrait plomber la course de M. Biden à la Maison Blanche.

«Cela pourrait être le Vietnam de Biden», a averti sur CNN le sénateur de gauche Bernie Sanders.

«Je crains vraiment que le président Biden ne se mette dans une position où il s'aliène non seulement les jeunes, mais une grande partie de la base démocrate», a-t-il ajouté.

Côté républicain, Donald Trump a qualifié les manifestants de «tarés de la gauche radicale», qu'il faut «arrêter maintenant».

La mobilisation a inspiré les militants propalestiniens à travers le monde, en France, comme dans la prestigieuse école parisienne Sciences Po, ou à l'université McGill au Canada et à l'UNAM à Mexico.

A rebours d'autres institutions, l'université Brown, dans l'Etat américain du Rhode Island, s'est accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d'un vote sur un éventuel «désinvestissement».


Philippines: les évêques appellent leurs fidèles à prier pour le retour de la pluie

Un tricycle passe devant des enfants qui se rafraîchissent dans une piscine improvisée dans une rue de Manille, le 3 mai 2024, en pleine canicule. (AFP)
Un tricycle passe devant des enfants qui se rafraîchissent dans une piscine improvisée dans une rue de Manille, le 3 mai 2024, en pleine canicule. (AFP)
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  • Dans ce pays majoritairement catholique, les évêques ont émis un ensemble de prières spéciales pour la délivrance des calamités à l'intention des paroissiens pendant les messes
  • La hausse du mercure a contraint le gouvernement à fermer des dizaines de milliers d'écoles depuis lundi, tandis que l'augmentation de la demande en électricité a laissé les réserves d'énergie du pays exsangues

MANILLE, Philippines : Les évêques catholiques des Philippines ont appelé leurs fidèles à prier pour le retour de la pluie et la baisse des températures face à la vague de chaleur extrême qui sévit dans le pays.

Dans ce pays majoritairement catholique, les évêques ont émis un ensemble de prières spéciales pour la délivrance des calamités à l'intention des paroissiens pendant les messes, selon le texte vu par l'AFP samedi.

«Nous te demandons humblement de nous soulager de la chaleur extrême qui accable ton peuple en ce moment, perturbant leurs activités et menaçant leurs vies et leurs moyens de subsistance», peut-on lire dans une prière.

«Envoie-nous de la pluie pour reconstituer nos sources d'eau qui s'épuisent, pour irriguer nos champs, pour éviter les pénuries d'eau et d'électricité et pour nous fournir de l'eau pour nos besoins quotidiens», poursuit cette prière à Dieu.

La hausse du mercure a contraint le gouvernement à fermer des dizaines de milliers d'écoles depuis lundi, tandis que l'augmentation de la demande en électricité a laissé les réserves d'énergie du pays exsangues.

La sécheresse généralisée due au phénomène El Niño, qui a commencé début 2024 aux Philippines, aggrave le problème, ruinant pour 5,9 milliards de pesos (96 millions d'euros) de produits agricoles jusqu'à présent, selon le ministère de l'Agriculture.

Un record de 38,8°C a été enregistré dans la capitale Manille le 27 avril, entraînant la fermeture de plus de 47.000 écoles pendant deux jours.

Près de 8.000 écoles sont restées portes closes vendredi, selon le ministère de l'Education, tandis que la température la plus élevée du pays, à 38,2°C, a été enregistrée sur l'île de Mindoro, au sud de la capitale.