Face à Omicron, l'exécutif hâte l'arrivée du pass vaccinal

Si les chiffres de contamination à la Covid-19 enchaînent les records, quelque 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles. (Photo, AFP)
Si les chiffres de contamination à la Covid-19 enchaînent les records, quelque 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 27 décembre 2021

Face à Omicron, l'exécutif hâte l'arrivée du pass vaccinal

  • Samedi, pour la première fois depuis le début de l'épidémie, la barre des 100 000 nouveaux cas quotidiens a été franchie
  • La montée de cette vague soulève de sombres projections à quelques jours du passage à 2022

PARIS : Pas de trêve des confiseurs face à l'offensive d'Omicron : l'exécutif se mobilise lundi pour hâter la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, mais aussi pour "réévaluer" dès maintenant la situation créée par la poussée fulgurante du nouveau variant.

Samedi, pour la première fois depuis le début de l'épidémie, la barre des 100 000 nouveaux cas quotidiens a été franchie, après avoir battu de précédents records dans la semaine.

Le chiffre est retombé à 27 697 nouveaux cas en 24 heures dimanche, un niveau lié à la fermeture d'un très grand nombre de pharmacies et centres de tests le jour de Noël.

La montée de cette vague soulève de sombres projections à quelques jours du passage à 2022. "Le scénario réaliste, c'est que mi-janvier on (soit) à 200 000 contaminations jour", a estimé vendredi l'infectiologue Benjamin Davido.

Le président Emmanuel Macron tiendra par visioconférence un conseil de défense sanitaire consacré à la Covid-19 à 16H00, une heure avant le Conseil des ministres qui doit adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal.

Initialement prévu pour une entrée en vigueur fin janvier, ce texte sera examiné en commission à l'Assemblée nationale dès mercredi, avant d'aller au Sénat à partir du 5 janvier. Sa mise en œuvre est prévue dès le 15 janvier, selon le projet de loi consulté par l'AFP. 

«Réévaluation» des mesures anti-Covid?

Dans le détail, le texte transforme le pass sanitaire en pass vaccinal "pour l'accès aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels ou encore aux transports interrégionaux", notamment ferroviaires.

La seule présentation d'un test négatif demeurerait en revanche valable "pour l'accès aux établissements et services de santé et médico-sociaux". 

Sur la situation sanitaire, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait précisé qu'une "réévaluation" était prévue lundi, alors qu'Omicron deviendra sans doute majoritaire en France cette semaine.

À quatre jours du Nouvel an, le gouvernement va-t-il annoncer des restrictions plus fortes ou choisira-t-il le statu quo? Et quid notamment de la durée de l'isolement pour les "cas contacts"? 

En Savoie, le préfet a déjà donné un tour de vis supplémentaire. Un arrêté proroge des mesures en vigueur depuis le 30 novembre, obligeant les personnes de onze ans et plus au port du masque, y compris en extérieur, dans les lieux rassemblant plus de 10 personnes, comme les marchés, les salles de spectacle, etc.

Dans une tribune au Journal du dimanche, une cinquantaine de soignants demandent aussi au gouvernement de retarder la rentrée scolaire du 3 janvier, "à haut risque compte tenu de sa proximité avec les festivités du Nouvel An, avec recours au télé-enseignement jusqu'au retour à des seuils d'indicateurs sanitaires définis publiquement."

Si les chiffres de contamination à la Covid-19 enchaînent les records, quelque 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles.

Les appels de l'exécutif "à la prudence" avant les fêtes ont aussi été entendus. Plusieurs millions de personnes se sont fait tester en prévision du réveillon de Noël, provoquant vendredi 24 décembre une saturation sur la plateforme SI-DEP, où sont publiés les résultats des dépistages.

Dose de rappel dès 4 mois

Pour autant, la pression continue de monter sur les hôpitaux avec 16 365 personnes actuellement hospitalisées, soit 506 nouvelles admissions en 24 heures.

Face à l'urgence, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi que la dose de rappel puisse être réalisée à partir de trois mois pour la population éligible. 

De son côté, le ministère de la Santé a annoncé que le délai serait ramené à 4 mois dès maintenant - jusque-là il était de 5 mois après la dernière injection - et non à partir du 3 janvier comme initialement envisagé.

Dans son avis, la HAS a aussi préconisé l'administration dès à présent d'une dose de rappel chez les 12-17 ans souffrant d'immunodéficience ou d'une comorbidité à risque de forme grave.

Tout cela pour éviter au maximum une déferlante sur les hôpitaux en janvier, mais aussi d'arrêts de travail qui pourraient provoquer la "désorganisation possible d'un certain nombre de services essentiels", redoute le Conseil scientifique.

Dès ce week-end de Noël, près de 8 000 ont été annulés par les compagnies aériennes du monde entier, tandis que des milliers d'autres sont retardés, en raison du placement à l'isolement de nombreux personnels des compagnies et des aéroports.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.