Décès de l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, à 91 ans

Avant d’être l’émir du Koweït, Sabah a été ministre des Affaires étrangères du Koweït entre 1963 et 2003.
Avant d’être l’émir du Koweït, Sabah a été ministre des Affaires étrangères du Koweït entre 1963 et 2003.
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Publié le Mercredi 30 septembre 2020

Décès de l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, à 91 ans

  • Cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah dirigeait le pays depuis 2006
  • Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah était un médiateur régional et international respecté

BEYROUTH: L’émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, est décédé ce mardi à 91 ans. Commandant des forces militaires koweïtiennes, l’émir avait prêté serment le 29 janvier 2006 après sa confirmation par l’Assemblée nationale. Il est le quatrième fils du cheikh Ahmad al-Jaber al-Sabah, et était considéré comme un médiateur régional et international des plus respectés, avec un parcours semé de succès locaux et régionaux.  

Sa mort a été annoncée par le Diwan Emiri: «Avec une profonde tristesse et une profonde tristesse, le Diwan Emiri adresse ses condoléances au peuple du Koweït, aux nations arabes et musulmanes et à nos nations amies dans le monde», indique ainsi un communiqué. Quelques heures plus tard, Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a été nommé nouvel émir du Koweït.

Al-Sabah est né le 17 juin 1929. Il reçut une solide éducation à l’école Al Mubarakya dans les années 1930, puis a terminé ses études sous la direction de tuteurs. 

Avant d’être l’émir du Koweït, Sabah a été ministre des Affaires étrangères du Koweït entre 1963 et 2003. Pendant son mandat, Sabah a rétabli les relations internationales koweïtiennes après la première guerre du Golfe.

Il a également été premier Vice-Premier ministre en tant que ministre des Affaires étrangères.

Le 15 janvier 2006, l’émir Cheikh Jaber décède, Cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah est alors le successeur désigné de Jaber III. Après une lutte pour le pouvoir au sein de la famille dirigeante, Cheikh Saad accepte de renoncer à sa fonction d’émir du Koweït le 23 janvier 2006 en raison de sa maladie. Véritable homme fort du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah accède au trône après de longues tractations à la suite de la destitution par le Parlement, pour cause d’incapacité, de Cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah.

Relations étrangères

Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah était un médiateur régional et international respecté grâce à sa place dans l’ordre de direction du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) et à ses quarante années de service en tant que ministre des Affaires étrangères et Premier ministre du Koweït.

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Le prince saoudien Mohammed ben Salmane en compagnie de l’émir du Koweït, lCheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah lors du Conseil de Coopération du Golfe (GCC) à La Mecque. (Bandar AL-JALOUD/Saudi Royal Palace/AFP)

Sous la direction de l’émir, le Koweït a joué le rôle d’intermédiaire pour le Pakistan et le Bangladesh, la Turquie et la Bulgarie, la Palestine et la Jordanie, les factions dans la guerre civile au Liban, et pour tous les États du Golfe et l’Iran. 

L’émir a rapidement établi le Koweït en tant que médiateur clé de la région dans la crise diplomatique du Qatar, rencontrant des responsables saoudiens et émiratis les 6 et 7 juin avant de partir pour Doha pour discuter de la rupture des relations avec les dirigeants qatariens. Ses efforts ont été publiquement soutenus par le Qatar et les autres parties de la région ainsi que par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. 

Au début de septembre 2017, l’émir a discuté de la situation avec de hauts responsables à Washington, y compris le président américain, Donald Trump, qui a « salué ses efforts » de médiation et « applaudi les contributions critiques du Koweït à la stabilité régionale ». Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré le soutien de la France aux efforts de médiation du dirigeant koweïtien à la suite d’une réunion à Paris le 15 septembre 2017, réitérant les déclarations de soutien de juin 2017 à l’initiative menée par le Koweït. Trump et l’émir du Koweït ont tenu une troisième réunion, qui a eu lieu dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche le 5 septembre 2018.

Humanitarisme

L’ancien président Jimmy Carter a qualifié le cheikh Sabah de « leader humanitaire mondial » : « Son soutien aux aides humanitaires en cas de catastrophe, aux efforts de paix et les avancées en matière de santé publique est une source d’inspiration. D’autres dirigeants du monde peuvent suivre l’exemple donné par mon ami, Son Altesse l’émir. »

Selon le Middle East Coutts Report de 2014, l’émir a fourni le don individuel le plus important en 2013 parmi les membres du CCG en faveur des réfugiés syriens dans les pays voisins, d’un montant de 300 millions de dollars américains. 

Toujours en 2014, l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a cité l’émir comme un leader humanitaire dans le monde et lui a décerné un prix humanitaire reconnaissant son rôle. Ban Ki-moon a en outre déclaré : « C’est un grand plaisir et un grand honneur pour moi d’être ici aujourd’hui pour rendre hommage à la direction de Son Altesse Cheikh Sabah al Ahmad al Jaber al Sabah, émir du Koweït. C’est une grande journée humanitaire. Nous sommes tous réunis avec un grand leader humanitaire de notre monde. »

En 2015, l’émir a promis un don koweïtien de 500 millions de dollars pour atténuer la crise humanitaire syrienne lors du sommet de l’ONU organisé au Koweït.

En août 2017, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa gratitude au leader du pays du Golfe dans l’action humanitaire, ainsi que pour le « dialogue […] et la promotion de la compréhension que le Koweït a montré en relation avec tous les conflits dans la région ». Le Koweït est un pays épris de paix. Guterres a en outre noté le rôle positif joué par l’émir du Koweït dans la crise actuelle du CCG et a rappelé que, lorsqu’il était haut-commissaire pour les réfugiés (de juin 2005 à décembre 2015), l’émir a présidé les trois conférences pour mobiliser la communauté internationale afin de soutenir le peuple syrien.

Autres postes occupés

Membre du conseil municipal du Comité central de 1954 à 1955.

Membre du Conseil du bâtiment et de la construction.

Président de l’Autorité des affaires sociales et du travail en 1955.

Membre du Conseil supérieur des affaires nationales en 1956.

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L’émir du Koweït, le Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, à Koweït City le 29 octobre 2019. (Yasser Al-Zayyat/AFP)

Président de l’Imprimerie et de l’Édition du 9 septembre 1956 au 17 janvier 1962

Ministre de l’Information – dans le premier cabinet qui a pris le pouvoir après l’indépendance à l’époque du cheikh Abdallah al-Salim al-Sabah, le 17 janvier 1962.

Membre du Conseil suprême de la planification en 1996, dirigé par le prince héritier Cheikh Saad al-Salim al-Sabah.

Président du comité ministériel conjoint du Cabinet sur les priorités du travail gouvernemental.

Premier ministre du Koweït du 13 juillet 2003 au 29 janvier 2006.

Administrateur honoraire du Metropolitan Museum of Art de New York.

Titres

16 juin 1929-13 juillet 2003 : Son Excellence Sheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah

13 juillet 2003-30 janvier 2006 : Son Altesse Sheikh Sabah ِal-Ahmad al-Jaber al-Sabah, Premier ministre de l’État du Koweït

Depuis le 30 janvier 2006 : Son Altesse Sheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, émir de l’État du Koweït

Honneurs et récompenses

Souverain Grand Maître de l’Ordre de Moubarak le Grand

Souverain Grand Maître de l’Ordre du Koweït

Souverain Grand Maître de l’Ordre de la défense nationale

Souverain Grand Maître de l’Ordre du service militaire

Organisation internationale pour les migrations – médaille humanitaire de l’OIM (24 novembre 2014)


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.