Décès de l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, à 91 ans

Avant d’être l’émir du Koweït, Sabah a été ministre des Affaires étrangères du Koweït entre 1963 et 2003.
Avant d’être l’émir du Koweït, Sabah a été ministre des Affaires étrangères du Koweït entre 1963 et 2003.
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Publié le Mercredi 30 septembre 2020

Décès de l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, à 91 ans

  • Cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah dirigeait le pays depuis 2006
  • Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah était un médiateur régional et international respecté

BEYROUTH: L’émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, est décédé ce mardi à 91 ans. Commandant des forces militaires koweïtiennes, l’émir avait prêté serment le 29 janvier 2006 après sa confirmation par l’Assemblée nationale. Il est le quatrième fils du cheikh Ahmad al-Jaber al-Sabah, et était considéré comme un médiateur régional et international des plus respectés, avec un parcours semé de succès locaux et régionaux.  

Sa mort a été annoncée par le Diwan Emiri: «Avec une profonde tristesse et une profonde tristesse, le Diwan Emiri adresse ses condoléances au peuple du Koweït, aux nations arabes et musulmanes et à nos nations amies dans le monde», indique ainsi un communiqué. Quelques heures plus tard, Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a été nommé nouvel émir du Koweït.

Al-Sabah est né le 17 juin 1929. Il reçut une solide éducation à l’école Al Mubarakya dans les années 1930, puis a terminé ses études sous la direction de tuteurs. 

Avant d’être l’émir du Koweït, Sabah a été ministre des Affaires étrangères du Koweït entre 1963 et 2003. Pendant son mandat, Sabah a rétabli les relations internationales koweïtiennes après la première guerre du Golfe.

Il a également été premier Vice-Premier ministre en tant que ministre des Affaires étrangères.

Le 15 janvier 2006, l’émir Cheikh Jaber décède, Cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah est alors le successeur désigné de Jaber III. Après une lutte pour le pouvoir au sein de la famille dirigeante, Cheikh Saad accepte de renoncer à sa fonction d’émir du Koweït le 23 janvier 2006 en raison de sa maladie. Véritable homme fort du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah accède au trône après de longues tractations à la suite de la destitution par le Parlement, pour cause d’incapacité, de Cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah.

Relations étrangères

Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah était un médiateur régional et international respecté grâce à sa place dans l’ordre de direction du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) et à ses quarante années de service en tant que ministre des Affaires étrangères et Premier ministre du Koweït.

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Le prince saoudien Mohammed ben Salmane en compagnie de l’émir du Koweït, lCheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah lors du Conseil de Coopération du Golfe (GCC) à La Mecque. (Bandar AL-JALOUD/Saudi Royal Palace/AFP)

Sous la direction de l’émir, le Koweït a joué le rôle d’intermédiaire pour le Pakistan et le Bangladesh, la Turquie et la Bulgarie, la Palestine et la Jordanie, les factions dans la guerre civile au Liban, et pour tous les États du Golfe et l’Iran. 

L’émir a rapidement établi le Koweït en tant que médiateur clé de la région dans la crise diplomatique du Qatar, rencontrant des responsables saoudiens et émiratis les 6 et 7 juin avant de partir pour Doha pour discuter de la rupture des relations avec les dirigeants qatariens. Ses efforts ont été publiquement soutenus par le Qatar et les autres parties de la région ainsi que par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. 

Au début de septembre 2017, l’émir a discuté de la situation avec de hauts responsables à Washington, y compris le président américain, Donald Trump, qui a « salué ses efforts » de médiation et « applaudi les contributions critiques du Koweït à la stabilité régionale ». Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré le soutien de la France aux efforts de médiation du dirigeant koweïtien à la suite d’une réunion à Paris le 15 septembre 2017, réitérant les déclarations de soutien de juin 2017 à l’initiative menée par le Koweït. Trump et l’émir du Koweït ont tenu une troisième réunion, qui a eu lieu dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche le 5 septembre 2018.

Humanitarisme

L’ancien président Jimmy Carter a qualifié le cheikh Sabah de « leader humanitaire mondial » : « Son soutien aux aides humanitaires en cas de catastrophe, aux efforts de paix et les avancées en matière de santé publique est une source d’inspiration. D’autres dirigeants du monde peuvent suivre l’exemple donné par mon ami, Son Altesse l’émir. »

Selon le Middle East Coutts Report de 2014, l’émir a fourni le don individuel le plus important en 2013 parmi les membres du CCG en faveur des réfugiés syriens dans les pays voisins, d’un montant de 300 millions de dollars américains. 

Toujours en 2014, l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a cité l’émir comme un leader humanitaire dans le monde et lui a décerné un prix humanitaire reconnaissant son rôle. Ban Ki-moon a en outre déclaré : « C’est un grand plaisir et un grand honneur pour moi d’être ici aujourd’hui pour rendre hommage à la direction de Son Altesse Cheikh Sabah al Ahmad al Jaber al Sabah, émir du Koweït. C’est une grande journée humanitaire. Nous sommes tous réunis avec un grand leader humanitaire de notre monde. »

En 2015, l’émir a promis un don koweïtien de 500 millions de dollars pour atténuer la crise humanitaire syrienne lors du sommet de l’ONU organisé au Koweït.

En août 2017, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa gratitude au leader du pays du Golfe dans l’action humanitaire, ainsi que pour le « dialogue […] et la promotion de la compréhension que le Koweït a montré en relation avec tous les conflits dans la région ». Le Koweït est un pays épris de paix. Guterres a en outre noté le rôle positif joué par l’émir du Koweït dans la crise actuelle du CCG et a rappelé que, lorsqu’il était haut-commissaire pour les réfugiés (de juin 2005 à décembre 2015), l’émir a présidé les trois conférences pour mobiliser la communauté internationale afin de soutenir le peuple syrien.

Autres postes occupés

Membre du conseil municipal du Comité central de 1954 à 1955.

Membre du Conseil du bâtiment et de la construction.

Président de l’Autorité des affaires sociales et du travail en 1955.

Membre du Conseil supérieur des affaires nationales en 1956.

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L’émir du Koweït, le Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, à Koweït City le 29 octobre 2019. (Yasser Al-Zayyat/AFP)

Président de l’Imprimerie et de l’Édition du 9 septembre 1956 au 17 janvier 1962

Ministre de l’Information – dans le premier cabinet qui a pris le pouvoir après l’indépendance à l’époque du cheikh Abdallah al-Salim al-Sabah, le 17 janvier 1962.

Membre du Conseil suprême de la planification en 1996, dirigé par le prince héritier Cheikh Saad al-Salim al-Sabah.

Président du comité ministériel conjoint du Cabinet sur les priorités du travail gouvernemental.

Premier ministre du Koweït du 13 juillet 2003 au 29 janvier 2006.

Administrateur honoraire du Metropolitan Museum of Art de New York.

Titres

16 juin 1929-13 juillet 2003 : Son Excellence Sheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah

13 juillet 2003-30 janvier 2006 : Son Altesse Sheikh Sabah ِal-Ahmad al-Jaber al-Sabah, Premier ministre de l’État du Koweït

Depuis le 30 janvier 2006 : Son Altesse Sheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, émir de l’État du Koweït

Honneurs et récompenses

Souverain Grand Maître de l’Ordre de Moubarak le Grand

Souverain Grand Maître de l’Ordre du Koweït

Souverain Grand Maître de l’Ordre de la défense nationale

Souverain Grand Maître de l’Ordre du service militaire

Organisation internationale pour les migrations – médaille humanitaire de l’OIM (24 novembre 2014)


Le Hezbollah dit recourir à de nouvelles armes dans ses attaques contre Israël

Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
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  • Le Hezbollah, selon l'analyste militaire Khalil Helou, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars»
  • Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël

BEYROUTH, Liban : Le puissant Hezbollah libanais a eu recours ces dernières semaines à de nouvelles armes dans son conflit avec Israël, dont un drone capable de lancer des missiles avant d'exploser en attaquant ses cibles.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah armé et financé par l'Iran affirme attaquer des objectifs militaires principalement dans le nord d'Israël à partir du sud du Liban, où il est fortement implanté, pour soutenir le mouvement islamiste palestinien.

- Drones et missiles -

Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël.

Il a publié une vidéo montrant le drone volant vers un site où se trouvent des chars, avant de lancer deux missiles puis d'exploser contre sa cible.

C'est la première fois que le mouvement annonce l'utilisation d'une telle arme depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers.

L'armée israélienne a déclaré que trois soldats avaient été blessés dans l’explosion d'un drone à Metoulla.

Selon le Hezbollah, la charge explosive du drone pèse entre 25 et 30 kilos.

L'importance de cette arme, explique à l'AFP l'analyste militaire Khalil Helou, un général de brigade à la retraite, réside dans sa capacité à lancer l'attaque depuis l'intérieur du territoire israélien.

Le Hezbollah, selon lui, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars».

- Missiles iraniens -

Mercredi, le mouvement libanais a annoncé avoir lancé des «drones d'attaque» contre une base militaire proche de Tibériade dans le nord d'Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

C'est la première fois selon des experts qu'il cible un objectif en profondeur du territoire israélien.

Ces dernières semaines, le Hezbollah a aussi annoncé avoir utilisé simultanément dans une seule attaque contre des sites ou des convois militaires israéliens, des drones explosifs et des missiles guidés.

Il a aussi eu recours à des «missiles guidés» et à des missiles iraniens de type Burkan, Almas et Jihad Moughniyé, du nom d'un commandant du Hezbollah tué par Israël en 2015 en Syrie.

Mais, dit M. Helou, le Hezbollah continue d'utiliser en premier lieu dans ses attaques, des missiles antichars Kornet, qui ont une portée entre 5 et 8 kilomètres.

Le missile antichars russe Konkurs fait également partie de son arsenal et peut échapper au système de défense antimissiles israélien Dôme de fer.

- «Guerre d'usure» -

Le Hezbollah, qui possède un énorme arsenal, a maintes fois annoncé disposer de plusieurs armes et missiles avancés capables d'atteindre Israël en profondeur.

Le 5 avril, son secrétaire général Hassan Nasrallah avait affirmé que le mouvement n'avait «pas encore employé ses principales armes» dans la bataille.

Depuis octobre 2023, le Hezbollah et Israël testent leurs méthodes d'attaque et leurs tactiques militaires, estiment des analystes.

Mais selon M. Helou, le mouvement libanais «ne veut pas élargir le cercle de la guerre. Il s'agit d'une guerre d'usure» dans laquelle il tente de pousser l'armée israélienne à mobiliser davantage de soldats à sa frontière nord et de la dissuader de «lancer une attaque d'envergure au Liban».

 


Israël: tiraillements au sommet de l'Etat sur fond de «bataille décisive» à Rafah

Cette photo diffusée par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avec des soldats près d'un obusier d'artillerie automoteur lors d'une visite à une position le long de la frontière avec la bande de Gaza près de Rafah. (Photo de l'armée israélienne / AFP)
Cette photo diffusée par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avec des soldats près d'un obusier d'artillerie automoteur lors d'une visite à une position le long de la frontière avec la bande de Gaza près de Rafah. (Photo de l'armée israélienne / AFP)
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  • La bataille de Rafah à peine lancée, le ministre de la Défense Yoav Gallant a le 15 mai pressé Benjamin Netanyahu de préparer l'après-Hamas, soulignant que «la fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique»
  • Faute de trouver un remplaçant au Hamas qu'Israël considère comme terroriste, celui-ci ne pourra être vaincu, avertissent les experts

JÉRUSALEM : Des dissensions sont apparues au sommet de l'Etat israélien autour du scénario de l'après-guerre dans la bande de Gaza, au moment où le gouvernement affirme y mener la «bataille décisive» pour anéantir le mouvement palestinien Hamas.

En entrant dans le 8e mois de guerre, l'armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations au sol à Rafah, localité adossée à la frontière égyptienne à la lisière sud de la bande de Gaza, où se cachent, selon elle, les derniers bataillons du Hamas.

Mais, la bataille à peine lancée, le ministre de la Défense Yoav Gallant a le 15 mai pressé Benjamin Netanyahu de préparer l'après-Hamas, soulignant que «la fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique», s'opposant publiquement au Premier ministre qui peu avant avait écarté «toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza» avant que «le Hamas soit anéanti».

«Une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement», a martelé M. Gallant, indiquant clairement qu'il s'opposerait à ce que la bande de Gaza soit placée sous administration civile ou militaire israélienne et sommant M. Netanyahu de déclarer que ce ne sera pas le cas.

Ces propos ont suscité la colère de ministres du gouvernement, parmi lesquels les ministres des Finances Bezalel Smotrich et de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, chefs de deux petits partis d'extrême-droite, acteurs-clé de la coalition gouvernementale, qui ont appelé au départ de Gallant.

- «Prix à payer» -

«Avec les critiques de Gallant (...) des réelles fissures sont apparues au sein du cabinet de guerre israélien», estime sur X Colin P. Clarke, directeur de recherche au centre de réflexion Soufan Group.

Et, avertissent les experts, faute de trouver un remplaçant au Hamas qu'Israël considère comme terroriste, celui-ci ne pourra être vaincu.

«Sans alternative pour remplir le vide, le Hamas continuera de prospérer», indique à l'AFP Mairav Zonszein, analyste de l'International Crisis Group (ICG).

«Si le Hamas est laissé seul dans Gaza, bien sûr, il apparaîtra ici et là et l'armée israélienne sera contrainte de courir partout», abonde Emmanuel Navon, professeur à l'université de Tel-Aviv.

Les Etats-Unis, principal soutien militaire d'Israël, pressent aussi M. Netanyahu d'éviter d'être englué, après le conflit, dans une interminable campagne de contre-insurrection. Washington a estimé fin mars qu'une «Autorité palestinienne redynamisée» pouvait jouer un rôle pour «créer les conditions d'une stabilité à la fois en Cisjordanie et dans Gaza», territoires palestiniens toujours considérés comme occupés au regard du droit international.

Une idée balayée par M. Netanyahu, pour qui l'Autorité palestinienne (AP), chassée de Gaza en 2007 par le Hamas et qu'il accuse de «soutenir» et «financer le terrorisme», n'est «certainement pas» une option pour diriger la bande de Gaza.

Pour Yoav Gallant, «le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux».

«C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël» car «l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire» d'Israël ces prochaines années et «le prix à payer serait un bain de sang (...) ainsi qu'un lourd coût économique», a-t-il estimé.

- Combats «acharnés» -

La guerre a été déclenchée par l'attaque sanglante menée par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Et alors qu'Israël dit avoir entamé la «bataille décisive» de Rafah, les soldats israéliens affrontent à nouveau depuis le 12 mai des combattants du Hamas dans le nord du territoire.

L'armée avait pourtant proclamé en janvier avoir «achevé le démantèlement de la structure militaire» du Hamas dans le nord. Elle admet désormais mener, à Jabaliya, ses combats «peut-être les plus acharnées» dans cette zone depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre.

Un signe que «l'anéantissement» du Hamas, un des objectifs de la guerre, n'est peut-être pas si proche. Quant aux espoirs caressés d'une trêve négociée au Caire avec le Hamas, ils se sont évanouis avec le début des opérations dans Rafah.

L'accord de trêve «est dans une impasse totale» et «Israël fait semblant qu'il y a des progrès», explique Mme Zonszein. Les tiraillements au sommet de l'Etat, «plus les désaccords avec les Etats-Unis et le refus de l'Egypte de laisser passer de l'aide» depuis l'offensive israélienne à Rafah, «tout cela commence à faire beaucoup», ajoute-t-elle.

 


Des enfants parmi les victimes alors que les forces israéliennes intensifient leurs attaques contre le Hezbollah

Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
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  • Le Sud-Liban est confronté à une « escalade de la violence », déclare un vétéran de l'armée à Arab News
  • L'ambassade des Etats-Unis se joint aux appels à élire un nouveau président libanais pour « unir la nation »

BEYROUTH : Deux enfants d'une famille de réfugiés syriens ainsi qu’un combattant du Hezbollah ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes ayant touché une zone située à plus de 30 km à l'intérieur de la frontière sud du Liban.

Les frappes israéliennes ont ciblé les villages de Najjariyeh et Addousiyeh, tous deux situés au sud de la ville côtière de Saïda, tuant des enfants et un combattant du Hezbollah qui conduisait un camion pick-up au moment de la frappe.

En riposte à ces raids, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes en direction de la Haute Galilée, la Galilée occidentale, du bassin de la Galilée et du Golan.

Les médias israéliens ont rapporté que 140 roquettes avaient été tirées vers le nord du pays.

CONTEXTE

Le Hezbollah a échangé des tirs transfrontaliers avec les forces israéliennes presque quotidiennement depuis l'attaque du Hamas au sud d'Israël, le 7 octobre,ce qui a déclenché la guerre à Gaza,depuis déjà  huit mois.

Les tensions entre les forces israéliennes et le Hezbollah ont atteint un niveau critique avec des attaques de drones menées en profondeur dans le territoire libanais et le nord d'Israël.

Le général à la retraite Khaled Hamadé de l'armée libanaise a mis en garde contre une « escalade vers des violences plus graves dans le sud du Liban ».

Le Hezbollah insiste pour conditionner un cessez-le-feu dans le sud du Liban à la fin des hostilités dans la bande de Gaza.

Contrairement à la situation dans la bande de Gaza, aucune initiative n'est prise pour arrêter les affrontements entre Israël et le Hezbollah, selon Hamadé.

Dans un communiqué, le Hezbollah a revendiqué avoir visé la base logistique Tsnobar d'Israël dans le Golan avec 50 roquettes Katyusha en réponse à la frappe sur Najjarieh.

Selon les médias israéliens, des salves de roquettes ont visé des bases militaires à Katzrin et des zones au nord du lac de Tibériade.

Deux personnes ont été blessées dans des explosions de roquettes à Karam bin Zamra dans la Haute Galilée, ont ajouté les médias.

Les caméras de surveillance à Najjarieh ont capturé un drone israélien suivant un camion pick-up alors que le conducteur, nommé Hussein Khodor Mehdi, tentait de s’enfuir.

Le premier missile lancé par le drone a raté sa cible, mais un second a frappé le camion, le mettant en feu et tuant son conducteur. Trois passants ont également été blessés.

Le Hezbollah a déclaré que Mehdi, 62 ans, était un « martyr sur la route de Jérusalem ».

La radio de l'armée israélienne a affirmé que la victime était un commandant de haut rang dans l'armée de l'air du Hezbollah et que les chasseurs de l'armée avaient visé des infrastructures du Hezbollah à Najjarieh.

La deuxième frappe aérienne a touché une salle de congrès et une usine de ciment, blessant plusieurs membres d'une famille de réfugiés syriens. Deux enfants, Osama et Hani Al-Khaled, sont décédés des suites de leurs blessures.

Le Hezbollah a revendiqué avoir visé le site militaire d'Al-Raheb avec l'artillerie et les positions israéliennes à Al-Zaoura avec une salve de roquettes Katioucha.

Selon une source sécuritaire, les dernières cibles du Hezbollah comprenaient des ballons de surveillance près de Tibériade et à Adamit en Galilée.

Tôt vendredi, le Hezbollah a attaqué le nouveau quartier général du 411e Bataillon d'Artillerie au Kibboutz Jaatoun, à l'est de Nahariyya, à l’aide de drones en réponse à la mort de deux combattants du Hezbollah, Ali Fawzi Ayoub, 26 ans, et Mohammed Hassan Ali Fares, 34 ans, la veille.

Dans son sermon du vendredi, cheikh Mohammed Yazbek, chef du Conseil de la charia du Hezbollah, a déclaré que le groupe menait « sa guerre féroce dans le nord de la Palestine, pourchassant l'ennemi, aveuglant ses opérations d'espionnage et franchissant les lignes rouges, tout en traquant ses soldats dans leurs cachettes jusqu'à ce que la guerre à Gaza prenne fin ».

L'ambassade des États-Unis au Liban a lancé une mise en garde concernant le conflit à la frontière sud et la vacance présidentielle dans le pays.

L'élection d'un président est cruciale pour garantir la participation du Liban aux discussions régionales et aux futurs accords diplomatiques concernant sa frontière méridionale, a souligné l'ambassade.

Le Liban « a besoin et mérite un président capable d’unir la nation, de donner la priorité au bien-être de ses citoyens et de former une coalition large et inclusive pour restaurer la stabilité politique et mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires », a ajouté le communiqué.

Les ambassadeurs d'Égypte, de France, du Qatar, d'Arabie saoudite et des États-Unis au Liban ont publié cette semaine une déclaration mettant en garde contre « la situation critique à laquelle est confronté le peuple libanais et les répercussions difficiles à gérer sur l'économie et la stabilité sociale du Liban en raison du retard pris dans la mise en œuvre des réformes nécessaires ».