Covid-19: l'exécutif adopte de nouvelles mesures face à «un film sans fin»

Le Premier ministre français Jean Castex (G) et le ministre français de la Santé Olivier Veran (D), donne une conférence de presse à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire et d'un Conseil des ministre (AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex (G) et le ministre français de la Santé Olivier Veran (D), donne une conférence de presse à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire et d'un Conseil des ministre (AFP)
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Publié le Mardi 28 décembre 2021

Covid-19: l'exécutif adopte de nouvelles mesures face à «un film sans fin»

  • Pour inciter tous les Français à se faire vacciner, le gouvernement a adopté son projet de loi actant la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal
  • Dans cette «course contre-la-montre», le gouvernement n'a toutefois pas choisi d'imposer un couvre-feu vendredi pour la Saint-Sylvestre

PARIS: Retour des jauges, télétravail, interdiction des concerts et de la consommation debout, durée d'isolement: l'exécutif a annoncé lundi de nouvelles mesures face à la flambée du variant Omicron sans aller jusqu'au couvre-feu le 31 décembre ou un report de la rentrée scolaire.

"Tout cela semble être un film qui n'en finit pas", a reconnu le Premier ministre Jean Castex au moment de décrire une "situation sanitaire extrêmement tendue" devant la presse à l'issue d'un Conseil de défense sanitaire et d'un Conseil des ministres tenus en visioconférence.

Pour "éviter la désorganisation de notre économie", le chef du gouvernement a annoncé, aux côtés de son ministre de la Santé Olivier Véran, qu'"à compter de lundi et pour une durée de trois semaines", "le recours au télétravail sera rendu obligatoire dans toutes les entreprises et pour tous les salariés pour lequel il est possible à raison de 3 jours minimum par semaine et si possible 4 jours".

"Les grands rassemblements seront limités à une jauge de 2 000 personnes en intérieur et 5 000 personnes en extérieur", y compris dans les enceintes sportives, a-t-il annoncé.

Autres mesures visant à "adapter le dispositif de manière proportionnée": "les concerts debout seront interdits" tout comme "la consommation de boisson et d'aliments dans tous les cinémas, théâtres, équipements sportifs et les transports collectifs, y compris longue distance".

"La consommation dans les bars et cafés ne pourra plus se faire debout mais seulement de manière assise", a-t-il précisé, ajoutant que l"obligation du (port du) masque sera étendue (...)  notamment dans les centre-villes".

Dans cette "course contre-la-montre", le gouvernement n'a toutefois pas choisi d'imposer un couvre-feu vendredi pour la Saint-Sylvestre, mais Jean Castex a une nouvelle fois répété les recommandations émises par les autorités sanitaires: "limiter les grandes fêtes, porter le masque, aérer, se tester".

De la même manière, l'exécutif est resté fidèle à sa ligne de conduite sur les écoles, en décidant de ne "pas reporter la rentrée" prévue le 3 janvier ni "basculer les collèges et les lycées en distanciel", alors que plusieurs personnalités dans l'opposition, dont la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse, avaient demandé de reporter d'une semaine la rentrée scolaire.

Sur le règles d'isolement pour les malades et les cas-contacts, des annonces seront faites "d'ici la fin de semaine", a annoncé Jean Castex, au vue des "caractéristiques" d'Omicron qui "vont nous conduire (...) à ajuster notre doctrine sur la durée d'isolement". Celle-ci peut actuellement aller jusqu'à 17 jours pour un cas-contact d'une personne positive du même foyer, au risque d'immobiliser des centaines de milliers de Français.

Toutes les cérémonies de voeux prévues en janvier sont par ailleurs annulées, a annoncé Jean Castex, après avoir indiqué qu'un Conseil de défense se tiendrait le 5 janvier prochain, "pour refaire le point" sur la situation sanitaire au sortir des vacances scolaires. 

Faux pass sanitaires : sanctions et contrôles seront renforcés, prévient Castex

Le gouvernement va renforcer les sanctions contre les "faux pass sanitaires", dans le cadre du son projet de loi consacré au pass vaccinal, un "acte délibéré de mise en danger d'autrui" qui "scandalise" Jean Castex, a affirmé le Premier ministre lundi.


Examiné en conseil des ministres lundi, ce projet de loi prévoit "un accroissement des sanctions contre les faux pass", a annoncé le Premier ministre lors d'une conférence de presse consacrée à une "adaptation" des "mesures pour faire face aux deux vagues" de Covid-19 liées aux variants Delta et Omicron, au sortir d'un conseil de défense sanitaire.


"Je veux vous dire combien cette pratique me scandalise, comme Premier ministre bien sûr, mais comme citoyen: c'est beaucoup plus qu'un contournement de la loi républicaine, déjà en soi très condamnable, c'est un acte délibéré de mise en danger d'autrui", a-t-il poursuivi. 


"Aucune conviction personnelle ne saurait le justifier, ce n'est pas admissible et nous devons collectivement nous donner les moyens de l'enrayer, et de le sanctionner plus lourdement", a martelé le Premier ministre, au côté du ministre de la Santé Olivier Véran.

«Rythme modéré»

Dans les hôpitaux, la pression continue de monter "avec un rythme modéré", a-t-il commenté alors que plus de 16 000 personnes se trouvent actuellement hospitalisées, dont plus de 3 000 en soins critiques.

Mais ce sont surtout les chiffres de contaminations qui s'affolent ces derniers jours: samedi, plus de 100 000 nouveaux cas ont été enregistrés, un chiffre inédit depuis le début de la pandémie, avec aussi des records de tests pratiqués.

En Outre-mer, où la situation se détériore également, l'état d'urgence sanitaire "va être déclaré" sur l'île de La Réunion et "prolongé" en Martinique, a indiqué Jean Castex.

Mais plus que jamais, l'exécutif mise sur la vaccination à marche forcée, alors que quelque 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles.

Covid-19: la hausse du nombre de malades se poursuit

Le nombre de malades de Covid-19 a continué à progresser lundi et le rythme des contaminations reste élevé, alors que le gouvernement a pris de nouvelles mesures pour tenter d'endiguer la forte propagation du virus.


Le nombre de personnes hospitalisées s'élève à 16 921, contre 16 365 dimanche, avec 1 634 nouvelles admissions, selon les données de Santé publique France.


La progression concerne aussi le nombre de personnes soignées dans les services de soins critiques, avec 3.333 patients, contre 3 299 la veille et 328 nouvelles admissions.


Le nombre de nouveaux cas de contamination s'élève à 30 383 nouveaux cas, après 27 697 dimanche et un record de plus de 100 000 samedi, avec aussi des records de tests pratiqués ce jour-là. 


Grand nombre de pharmacies et centres de tests étaient fermés le jour de Noël et dimanche, ce qui peut expliquer la baisse du nombre de cas détectés depuis.  


Le nombre total de décès depuis le début de l'épidémie est de 122.898.


Depuis le début de la vaccination, 52 752 284 personnes ont reçu au moins une injection (78,2% de la population) et 51 640 772 personnes sont entièrement vaccinés (76,6% de la population totale). "22 446 191 personnes ont reçu une dose de rappel", précise la Direction générale de la Santé.

Pour inciter tous les Français à se faire vacciner, le gouvernement a adopté son projet de loi actant la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal: "un test ne suffira plus" dans de nombreux lieux, a résumé Jean Castex.

Initialement prévu pour une entrée en vigueur fin janvier, le projet de loi sera examiné en commission à l'Assemblée nationale dès mercredi, avant d'aller au Sénat à partir du 5 janvier.

Sa mise en oeuvre est prévue dès le 15 janvier pour accéder "aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels ou encore aux transports interrégionaux", notamment ferroviaires.

La seule présentation d'un test négatif demeurerait en revanche valable "pour l'accès aux établissements et services de santé et médico-sociaux".

Le projet de loi prévoit aussi, "après l'avis du Conseil d'État" car il s'agit d'un "point très sensible", que "les forces de l'ordre pourront accéder aux établissements recevant du public (ERP) pour procéder à ces contrôles", a également indiqué le Premier ministre, estimant qu'"il y avait eu des manque de clarté des textes en vigueur et donc des jurisprudences divergentes".


"Les exploitants d'ERP auront la possibilité, en cas de doute avéré, de vérifier eux-mêmes les identités", a poursuivi M. Castex, ajoutant: "nous allons surtout mobiliser les forces de sécurité intérieure, mais (...) le texte de loi fera effectivement une avancée en ce sens", tout en renvoyant aux "débats parlementaires".

Dans l’opposition, Marine Le Pen (RN) a dénoncé des "mesures punitives qui n’ont aucun sens".

Face à l'urgence, le gouvernement a enfin annoncé lundi que le délai nécessaire pour obtenir une dose de rappel était "réduit à trois mois", alors qu'il était de 4 mois depuis quelques jours.

"Tout cela semble être un éternel recommencement", a reconnu Jean Castex. Avant de lancer: "mais ce combat nous le gagnerons".


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».