Beauvais: la Grande mosquée visée par une fermeture de six mois pour «apologie du djihad»

Plan large immeuble hébergeant la mosquée fermée pour 6 mois sur ordre de la préfecture de l'Oise et l'association qui la gère. (AFP)
Plan large immeuble hébergeant la mosquée fermée pour 6 mois sur ordre de la préfecture de l'Oise et l'association qui la gère. (AFP)
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Publié le Mardi 28 décembre 2021

Beauvais: la Grande mosquée visée par une fermeture de six mois pour «apologie du djihad»

  • Cet arrête, pris lundi à l'encontre d'un lieu de culte qui reçoit quelque 400 fidèles, «est exécutoire au bout de 48 heures», a précisé la préfecture
  • Selon cet arrêté, les prêches de cet officiant «défendent une pratique rigoriste et radicale de l'Islam et la supériorité des règles religieuses sur celle du droit positif»

BEAUVAIS: La préfecture de l'Oise a ordonné la fermeture pour six mois de la Grande mosquée de Beauvais en raison de la radicalité des prêches d'un imam faisant notamment "l'apologie du djihad", une décision déjà contestée en justice par ses responsables.


Cet arrête, pris lundi à l'encontre d'un lieu de culte qui reçoit quelque 400 fidèles, "est exécutoire au bout de 48 heures", a précisé la préfecture.


L'avocat de l’association "Espoir et Fraternité" qui gère cette mosquée, Me Samim Bolaky, a annoncé à l'AFP avoir saisi le tribunal administratif d'Amiens d'un référé liberté contre cette décision. Une audience doit avoir lieu dans les 48 heures, selon l'avocat.


Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé le 14 décembre avoir "enclenché" la procédure de fermeture administrative de cette mosquée, l'accusant, sur CNews, d'attaquer le "modèle républicain et la France" en raison de la radicalité des prêches d'un imam. 


Les prêches de cet imam, "présenté comme intervenant occasionnel" mais "en réalité imam régulier" de la mosquée, peut-on lire dans l'arrêté dont l'AFP a obtenu copie, "valorisent le djihad en tant que +devoir+ en glorifiant les combattants qu'il qualifie de +héros+, au service de la protection de la religion musulmane qui serait selon lui menacée par les sociétés occidentales".

Prévenir des «actes de terrorisme»
Selon cet arrêté, les prêches de cet officiant "défendent une pratique rigoriste et radicale de l'Islam et la supériorité des règles religieuses sur celle du droit positif". 


Ces propos encouragent les "fidèles au repli identitaire" et les "incitent à rompre avec la République", allant "jusqu'à ériger les non-musulmans en ennemis". L'imam appelle aussi "à la haine, à la discrimination de certaines catégories de personnes, tels que les juifs, les chrétiens etc".


La préfecture reproche aux responsables de la mosquée de ne pas avoir condamné ces propos diffusés sur les réseaux sociaux, l'un d'eux les ayant même selon elle relayés sur Facebook.


La préfecture estime que "compte tenu de la prégnance de la menace terroriste" il y a lieu de "prononcer la fermeture du lieu de culte (...) pour une durée de six mois, dans le but de prévenir la commission d'actes de terrorisme".


L'association "Espoir et Fraternité" a "toujours combattu le terrorisme, a toujours favorisé le vivre ensemble", avait défendu le 14 décembre Me Bolaky, fustigeant une mise en cause "disproportionnée" car "l'intégralité des reproches" sont liés "à l'imam bénévole et non pas à l'association et à la mosquée". L'avocat avait alors affirmé que l'imam avait été suspendu.

«Imam tout juste converti»
Mardi à midi, de rares fidèles venus prier faisaient demi-tour devant les grilles cadenassées de la mosquée, installée dans d'anciens bureaux près du centre-ville en attendant l'achèvement de la construction de la nouvelle Grande mosquée, quelques mètres plus loin.


Parmi eux, Lahcen, 36 ans, affirme avoir assisté à quelques prêches de l'imam mis en cause: "rien ne m'a choqué. Les prêches étaient normaux".


Un autre fidèle, âgé de 67 ans et qui a requis l'anonymat, dénonce lui le choix d'un "imam tout juste converti et sans expérience" par un bureau tenu par "des jeunes qui ne sont pas à la hauteur pour gérer les fidèles et la mosquée". "Il faut mettre d'autres gestionnaires à sa tête", prône-t-il.


La Ville de Beauvais "fait confiance à l’Etat dans sa volonté de faire appliquer la loi de la République", mais "réaffirme que les paroles et actes de quelques- uns ne sauraient rejaillir sur l’ensemble des Français de confession musulmane qui vivent leur foi de manière sereine et dans le strict respect des valeurs républicaines", a pour sa part réagi pour l'AFP la maire de Beauvais Caroline Cayeux. 


Selon le ministère de l'Intérieur, la France compte 2 623 mosquées et salles de prières. 


Sur ce total, "21 lieux de culte sont actuellement fermés, du fait de prescriptions administratives, d’une décision judiciaire, d'une reprise de bail, de travaux ou d'une fermeture administrative". Outre la mosquée de Beauvais, cinq "font l’objet d’une instruction qui permettra d’engager une fermeture, notamment sur la base de la loi séparatisme".


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.