Présidentielle: les candidats divisés sur l'application des jauges dans leurs meetings

Le Premier ministre Jean Castex avait rappelé que la Constitution française ne permettait pas de fixer des jauges (Photo, AFP).
Le Premier ministre Jean Castex avait rappelé que la Constitution française ne permettait pas de fixer des jauges (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 30 décembre 2021

Présidentielle: les candidats divisés sur l'application des jauges dans leurs meetings

  • A l'issue de vifs échanges, l'amendement a été adopté dans la soirée, mais sans sa partie sur les jauges, une concertation étant en cours
  • Plusieurs prétendants à l'Élysée n'ont pas l'intention d'en appliquer

PARIS: Hors de question pour Zemmour, Le Pen et Mélenchon, tandis que la majorité appelle à un "esprit de responsabilité": les candidats à la présidentielle sont divisés sur l'application dans leurs meetings de campagne des nouvelles jauges anti-Covid.

En annonçant lundi des limitations pour les rassemblements - 2.000 personnes maximum en intérieur et 5.000 en extérieur - le Premier ministre Jean Castex avait rappelé que la Constitution française ne permettait pas de fixer des jauges, ni d'imposer de pass sanitaire, aux réunions politiques et aux lieux de culte.

Cela "a soulevé, et je le comprends, une vague de contestation assez forte", est convenu le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi en commission à l'Assemblée nationale. Mais, a-t-il ajouté, "je redis qu'il n'y a pas de volonté du gouvernement de faire du deux poids deux mesures".

Pas de grands concerts mais des meetings parfois tout aussi remplis: la perspective a ulcéré les artistes. Certains ont ironisé en se déclarant candidats à l'élection pour pouvoir maintenir leurs "meetings".

Face au début de polémique, le parti présidentiel LREM s'est empressé d'annoncer qu'il allait bien, dans un "esprit de responsabilité", appliquer les jauges dans ses futurs meetings.

Mercredi, M. Véran s'est par ailleurs déclaré "favorable", mais "avec une incertitude sur l'aspect juridique", à un amendement du député LR Guillaume Larrivé donnant possibilité aux organisateurs de grands rassemblements politiques d'exiger un pass vaccinal et de fixer une jauge. 

A l'issue de vifs échanges, l'amendement a été adopté dans la soirée, mais sans sa partie sur les jauges, une concertation étant en cours entre le ministre de l'Intérieur et les formations politiques.

Plusieurs prétendants à l'Élysée n'ont pas l'intention d'en appliquer.

"Nous n'allons rien changer à notre agenda des quatre prochains mois et nous ferons des meetings de toutes les tailles", explique à l'AFP Olivier Ubéda, directeur national des évènements du candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!).

"Le Conseil constitutionnel a été très clair là-dessus: masque obligatoire et pass sanitaire recommandé. (...) Ensuite, chaque candidat fait comme il veut", rappelle-t-il.

«Plus il y a de monde, mieux ce sera»

"Plus il y a de monde, mieux ce sera" sur le plan électoral ajoute M. Ubéda qui souligne que "pas un cluster n'a été détecté à la suite du meeting de Villepinte" qui avait réuni 13.000 personnes le 5 décembre.

Le Rassemblement national suivra cette ligne en refusant les jauges gouvernementales. "La question ne se pose pas", a évacué mercredi sur Europe 1 le député et porte-parole du RN Sébastien Chenu.

"Cela n'empêche pas de prendre un certain nombre de dispositions" comme les gestes barrières ou la distanciation sociale, a-t-il néanmoins précisé alors que Marine Le Pen doit lancer officiellement sa campagne les 15 et 16 janvier par une "convention présidentielle" à Reims (Marne).

"Il serait problématique d'instaurer une jauge" pour les meetings de Jean-Luc Mélenchon, a abondé sur RMC le député LFI Éric Coquerel, annonçant que le candidat insoumis, qui doit tenir un meeting le 16 janvier au parc-expo de la Beaujoire à Nantes, n'appliquerait pas les "mesures liberticides" du gouvernement.

A droite, Valérie Pécresse souhaite trouver "le bon équilibre entre exigences démocratiques et contraintes sanitaires", indique à l'AFP Geoffroy Didier, directeur de la communication de la candidate LR.

Le 11 décembre, quelques jours après son investiture, Mme Pécresse avait annulé une grande réunion publique à la Porte de Versailles au profit d'un rassemblement plus modeste, réunissant uniquement les cadres des Républicains à la Mutualité, à Paris.

"Nous avons toujours respecté les règles sanitaires et continuerons de le faire", ajoute M. Didier tout en rappelant toutefois que "la crise ne doit pas mettre le débat sous cloche pendant l'élection présidentielle".

Une position tenue également par Anne Hidalgo. La candidate PS, qui demandait déjà le pass sanitaire dans ses précédents meetings, suivra "les recommandations du gouvernement" et attendra "l'évolution de la pandémie", d'après une source proche.

De leur côté, les écologistes assurent avoir prévu des "évènements plus petits, en extérieur, plutôt dans des jauges réduites ou dans des formats numériques", a expliqué mercredi sur RTL Marine Tondelier, porte-parole du candidat EELV Yannick Jadot.

La candidate "envisagée" Christiane Taubira enfin veut être "irréprochable", selon une source proche à l'AFP, excluant de tenir des réunions publiques en intérieur avant au moins la "mi-janvier".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.