A Marseille ou Bamako, pour Guédiguian la révolution n'a qu'une couleur

Le réalisateur français Robert Guediguian arrive pour la projection du film "Gloria Mundi" présenté en compétition le 5 septembre 2019 lors de la 76e Mostra de Venise au Lido de Venise. Alberto PIZZOLI / AFP
Le réalisateur français Robert Guediguian arrive pour la projection du film "Gloria Mundi" présenté en compétition le 5 septembre 2019 lors de la 76e Mostra de Venise au Lido de Venise. Alberto PIZZOLI / AFP
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

A Marseille ou Bamako, pour Guédiguian la révolution n'a qu'une couleur

  • Fasciné par l'histoire du socialisme panafricain, et «l'idée d'émancipation globale» qu'il portait, Guédiguian avait à cœur de remettre en lumière cette période peu explorée
  • «Twist à Bamako» est aussi un film dansant, imaginé comme une bande-son pour les clichés du Malien Malick Sidibé, photographe incontournable décédé en 2016

PARIS : «Ce n'est pas parce que je suis Blanc que ce n'est pas mon histoire»: dans «Twist à Bamako», Robert Guédiguian passe de Marseille à l'Afrique de l'Ouest pour filmer les premiers temps du socialisme malien, défendant farouchement son regard «universaliste».

En salles mercredi, le film plonge dans le bouillonnement du Mali au début des années 1960: les colons français sont partis, et un régime pétri de l'idéal socialiste tente de se mettre en place, sous la direction du premier président du pays, Modibo Keïta.

Fils d'un riche commerçant, Samba (Stéphane Bak) est un révolutionnaire convaincu, mais ses rêves vont se confronter aux réalités d'un pays traditionaliste.

Le tout sur fond d'arrivée du twist dans les «maquis», les bars de nuit de Bamako, une influence occidentale dont raffole la jeunesse mais dont les dirigeants se méfient... tout comme de son amour pour Lara (Alice Da Luz), une jeune fille mariée de force dans un village.

«Est-ce qu'en voyant ce film, on voit que c'est un Blanc qui l'a fait? Moi, je suis sûr que non!», déclare Robert Guédiguian, dans un entretien. «Mon point de vue, ce n'est pas un point de vue de Blanc, c'est mon point de vue tout court (et) ce qui compte, c'est le résultat».

Si les questions «d'appropriation culturelle» et de l'universalité de la création ont agité ces derniers mois le monde de l'art, le cinéaste de 68 ans se veut «extrêmement clair»: «l'Humanité est universelle, (...) strictement identique partout, les cultures particulières ne sont qu'une forme».

A ce titre, Guédiguian, Marseillais d'origine arménienne, ne se pose pas «une seconde» la question de la légitimité: «Cette histoire, je prétends qu'elle est la mienne, je le revendique. Parce qu'elle est à tout le monde».

Depuis toujours, l'auteur de «Marius et Jeannette» et du «Promeneur du Champ-de-Mars», veut «porter le regard sur les asservissements qui demeurent», qu'il «essaie de traquer, en Afrique comme en France». Se revendiquant «marxiste», il donne ici à voir l'engagement pro-Français des commerçants qui craignent de perdre leurs avantages dans la révolution socialiste.

- Communisme et «sens de la fête» -

«Mon histoire n'est pas que celle des quartiers Nord de Marseille ou des quartiers de Paris où je vis aujourd'hui. Mon histoire est l'histoire du monde, je suis touché par ce qu'il se passe chez les Ouïghours aujourd'hui, comme j'ai été touché gamin par l'assassinat de (Patrice) Lumumba», héros de l'indépendance du Congo, à l'âge de 35 ans.

Fasciné par l'histoire du socialisme panafricain, et «l'idée d'émancipation globale» qu'il portait, Guédiguian avait à cœur de remettre en lumière cette période peu explorée: «ça vaut le coup de se repencher sur ces chemins-là qui sont aujourd'hui fermés, mais ne demandent qu'à se rouvrir».

Tourné pour des raisons de sécurité au Sénégal, en bambara et en français, avec une équipe principalement locale, le film met en scène aussi bien des acteurs vivant en France, «et qui pour une fois se voient proposer de jouer leurs pères ou leurs grands-pères plutôt que des vendeurs de drogue», qu'en Afrique de l'Ouest. Il a été doublé en bambara et en wolof pour être offert aux télés locales qui le souhaiteront.

«Twist à Bamako» est aussi un film dansant, imaginé comme une bande-son pour les clichés du Malien Malick Sidibé, photographe incontournable décédé en 2016. Guédiguian, lui, rêverait d'imprimer sur des tracts une réplique du personnage principal, paraphrasant Lénine: «Le socialisme, c'est les Soviets, l'électrification, plus le twist!».

«Tout le mouvement ouvrier, les socialistes, les communistes, le mouvement syndical, ont pêché par manque de sens de la fête, du spectacle et du rire», regrette-t-il: «le twist, c'est extrêmement efficace pour remporter une victoire idéologique».


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.