Omicron : Davantage d'enfants à l'hôpital aux États-Unis

Les États-Unis peuvent désormais donner aux enfants âgés de 5 à 11 ans le vaccin Pfizer-BioNtech Covid, une décision saluée par le président Joe Biden comme un "tournant" dans la lutte contre la pandémie. (Joseph Prezioso / AFP)
Les États-Unis peuvent désormais donner aux enfants âgés de 5 à 11 ans le vaccin Pfizer-BioNtech Covid, une décision saluée par le président Joe Biden comme un "tournant" dans la lutte contre la pandémie. (Joseph Prezioso / AFP)
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Publié le Vendredi 31 décembre 2021

Omicron : Davantage d'enfants à l'hôpital aux États-Unis

  • Fin décembre, 378 nouvelles hospitalisations ont été recensées en moyenne dans le pays chez les moins de 18 ans, soit une augmentation de 66% par rapport à la semaine précédente
  • La proportion de cas graves chez les mineurs reste toutefois bien moins élevée que pour les autres tranches d'âge

WASHINGTON : Les hospitalisations d'enfants malades du Covid-19 aux Etats-Unis ont atteint un plus haut depuis le début de la pandémie, au moment où le pays est confronté à une impressionnante flambée de cas due au variant Omicron.

Les experts alertent sur l'importance de vacciner les enfants, et pointent du doigt en premier lieu la contagiosité très élevée de ce variant comme responsable de la hausse des hospitalisations pédiatriques.

- Le constat: hausse record des hospitalisations -

En une semaine, à la toute fin décembre, 378 nouvelles hospitalisations ont été recensées en moyenne dans le pays chez les moins de 18 ans, soit une augmentation de 66% par rapport à la semaine précédente, selon les chiffres des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Il s'agit d'un record, dépassant le précédent pic observé en septembre, durant la vague liée à Delta. Le seul autre groupe d'âge pour lequel les hospitalisations ont atteint un nouveau record est celui des 18-29 ans.

La proportion de cas graves chez les mineurs reste toutefois bien moins élevée que pour les autres tranches d'âge.

Concernant le nombre de cas, environ 200.000 enfants ont été déclarés malades du Covid-19 la semaine se terminant le 23 décembre, selon les chiffres de l'American Academy of Pediatrics -- une augmentation de 50% par rapport au nombre de cas hebdomadaires recensés au début du mois.

"Nous voyons des nombres record de cas d'enfants diagnostiqués positifs au Covid-19 durant cette vague d'Omicron", a confirmé à l'AFP Jim Versalovic, de l'hôpital pour enfants du Texas à Houston, le plus grand du pays. Quelque 50 enfants y sont actuellement hospitalisés, un nombre ayant plus que quadruplé depuis la semaine dernière, a-t-il précisé.

A New York également, les autorités sanitaires ont déclaré cette semaine surveiller "de près une tendance à la hausse des hospitalisations pédiatriques".

- Les raisons: davantage de cas et des enfants moins vaccinés -

L'explication est, au moins en partie, mécaniquement liée à la poussée générale de l'épidémie dans le pays.

"Davantage d'enfants sont infectés par ce virus hautement transmissible, et avec cela, il y aura naturellement davantage d'hospitalisations d'enfants", a déclaré mercredi lors d'un point presse le Dr Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire.

M. Fauci a également prévenu qu'il fallait différencier les enfants se trouvant à l'hôpital "avec" le Covid-19, de ceux "à cause" du Covid-19. Autrement dit, notamment en période hivernale, certains peuvent se rendre à l'hôpital à cause d'autres virus en circulation, et être diagnostiqués positifs au Covid-19 au passage.

Autre facteur important: les taux de vaccination bien plus bas chez les plus jeunes. Fin décembre, moins de 15% des 5-11 ans et seulement un peu plus de 50% des 12-17 ans étaient entièrement vaccinés.

Or les vaccins sont très efficaces pour protéger des cas graves de la maladie.

"Nos adolescents hospitalisés sont quasiment exclusivement non vaccinés", a souligné Jim Versalovic. De même pour les enfants de 5 à 11 ans, qui ne sont éligibles que depuis début novembre, soit seulement deux mois. Les moins de 5 ans, eux, ne sont pas éligibles du tout pour le moment.

- Omicron est-il plus grave que Delta chez les enfants? -

Comme lors de la vague liée au variant Delta, la hausse des hospitalisations pédiatriques a suscité la crainte qu'une transformation du virus l'ait rendu capable de déclencher chez eux des cas plus graves de la maladie que les variants précédents.

Mais "à partir de ce que nous pouvons voir aujourd'hui, Omicron ne cause pas d'infections plus sévères", a déclaré Jim Versalovic, allant même plus loin: "On dirait que nous avons affaire à une plus grande proportion de cas modérés".

C'est actuellement l'hypothèse dominante pour les adultes aussi, mais davantage de recul sera nécessaire pour l'affirmer avec certitude.

"La conclusion finale sur le niveau de gravité (d'Omicron) chez les enfants reste à déterminer", a jugé Anthony Fauci.

De plus, "même si un petit pourcentage d'enfants développe un cas grave, un petit pourcentage d'un grand nombre donne un grand nombre", a dit à l'AFP le pédiatre Henry Bernstein. Et c'est "une réelle inquiétude", a-t-il ajouté.

Des cas modérés de la maladie peuvent en outre déboucher sur des cas de Covid long, dont on connaît encore mal les conséquences, ou sur des cas graves de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C), qui ne se déclenchent que plusieurs semaines après l'infection.

Il faudra ainsi attendre au moins le mois de janvier pour constater si Omicron, comme Delta, provoque également ces effets de long terme, et dans quelle proportion.


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.