Climat, art, foot et autres : l'année 2021 en dix records

 Des réfugiés afghans sont vus dans le centre de loisirs pour hommes d'un camp de réfugiés afghans le 4 novembre 2021 à Holloman Air Force Base, au Nouveau-Mexique. (AFP)
Des réfugiés afghans sont vus dans le centre de loisirs pour hommes d'un camp de réfugiés afghans le 4 novembre 2021 à Holloman Air Force Base, au Nouveau-Mexique. (AFP)
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Publié le Samedi 01 janvier 2022

Climat, art, foot et autres : l'année 2021 en dix records

  • Les incendies ont fait rage durant l'été, notamment en Amérique du Nord, provoquant des émissions record de CO2 en juillet
  • La Chine a réalisé en 48 heures, début octobre, un nombre record d'incursions militaires aériennes (plus de 50) dans l'espace taïwanais

PARIS : Des émissions de CO2 aux buts de Messi et Ronaldo, en passant par les ventes d'art contemporain, retour sur l'année 2021 en dix records.

Le CO2 des incendies 

Les incendies ont fait rage durant l'été, notamment en Amérique du Nord, provoquant des émissions record de CO2 en juillet (1.258 mégatonnes) et août (1.384,6 mégatonnes) à l'échelle de la planète, selon le service européen d'observation de la Terre Copernicus pour qui cette situation découle du réchauffement climatique. 

Gaz au sommet 

Reprise économique plus forte que prévue, vigueur de la demande asiatique et faible niveau des stocks européens se sont conjugués pour faire flamber comme jamais le prix du gaz, début octobre. Le cours de référence européen, le TTF néerlandais, a atteint le 6 octobre le niveau jamais vu de 162 euros/MWh.

Pont aérien géant 

Les Etats-Unis ont conclu, en août, 20 ans de présence militaire en Afghanistan par un pont aérien géant, dépassant celui de Saïgon à la fin de la Guerre du Vietnam mais pas suffisant à rapatrier tous les Afghans ayant travaillé pour les Occidentaux et menacés par le régime taliban. 

L'évacuation a permis de faire partir 123.000 civils afghans et étrangers, contre 55.000 personnes évacuées du Sud Vietnam en 1975.

Superpuissance chinoise 

La Chine a réalisé en 48 heures, début octobre, un nombre record d'incursions militaires aériennes (plus de 50) dans l'espace taïwanais, réaffirmant ainsi sa superpuissance, deux semaines après l'annonce d'un pacte militaire entre l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ciblant l'expansionnisme chinois dans le Pacifique.

Blocage monstre à Suez 

Long comme quatre terrains de foot, haut comme un immeuble de 20 étages, le porte-conteneurs Ever Given s'échoue le 23 mars en travers du Canal de Suez, bloquant tout trafic sur cet axe maritime essentiel.

Les six jours nécessaires au désensablement occasionnent un embouteillage inédit de 422 navires chargés de 26 millions de tonnes de marchandises, ce qui accentue les difficultés d'approvisionnement liées à la pandémie de Covid-19.

L'engouement bitcoin 

Le bitcoin a franchi des plus hauts niveaux historiques à l'automne (68.513 dollars le 9 novembre), signe de l'engouement grandissant des investisseurs pour les cryptomonnaies, vues par certains comme un moyen de se protéger contre le grand retour de l'inflation qui s'est affichée, en octobre aux Etats-Unis, au plus haut depuis 30 ans.

L'art en folie 

Quel est le point commun entre la peinture de Frida Kahlo, de Pierre Soulages et de Banksy? Aucun si ce n'est d'avoir atteint des sommets aux enchères cette année, comme cet autoportrait fameux de l'artiste mexicaine adjugé, en novembre à New York, 34,9 millions de dollars.

Les montants atteints lors des ventes d'art contemporain n'ont jamais été aussi élevés (2,7 milliards de dollars en 2020-2021), dopées en particulier par l'explosion du marché des oeuvres digitales uniques certifiées, les "NFT", transportables dans un téléphone portable.

Touristes dans l'espace 

Le Capitaine Kirk, commandant du vaisseau spatial de la série Star Trek, alias William Shatner, fait partie de la petite vingtaine de non professionnels à s'être rendus dans l'espace en 2021. L'acteur est même devenu, à 90 ans, le voyageur spatial le plus âgé.

Jamais la liste des touristes de l'espace n'aura été si longue, avec des vols affrétés par les entreprises privées des milliardaires Jeff Bezos (Blue Origin), Elon Musk (SpaceX) et Richard Branson (Virgin Galactic).

Ronaldo contre Messi 

Deux légendes vivantes du foot, le Portugais Cristiano Ronaldo et l'Argentin Lionel Messi se sont partagé les tableaux d'honneur en septembre: Ronaldo est devenu le meilleur réalisateur de tous les temps en équipe nationale (115 buts) et l'Européen le plus capé (184 sélections) tandis que Messi a dépassé le Brésilien Pelé comme meilleur marqueur d'une sélection latino-américaine (79 buts).

La Manche et l'Everest

Le Népalais Kami Rita Sherpa a amélioré en mai, à 51 ans, son propre record du nombre d'ascensions de l'Everest, avec une 25ème expédition victorieuse sur le toit du monde tandis que l'Australienne Chloe McCardel, 36 ans, est devenue en octobre la personne à avoir franchi la Manche à la nage, le plus grand nombre de fois, avec une 44e traversée. 


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails. 


Mali : des affrontements meurtriers ont opposé l'armée à des indépendantistes touareg dans le nord du pays.

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».
  • Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

DAKAR, SENEGAL : Des affrontements meurtriers ont éclaté vendredi dans le nord du Mali entre l'armée, soutenue par les mercenaires russes d'Africa Corps et les indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), a rapporté l'AFP, se basant sur les témoignages des belligérants et de sources locales.

Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».

L'armée affirme avoir tué des « combattants ennemis » et estime que la situation est « sous contrôle », sans admettre de pertes.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA (Front de libération de l'Azawad), coalition de groupes indépendantistes, a affirmé avoir mené « une opération offensive contre un important convoi de la coalition Fama (Forces armées maliennes) Africa Corps ». 

« Plusieurs dizaines de morts à l'ennemi, dont des éléments des mercenaires d'Africa Corps », c'est ce qu'aurait infligé le FLA.

Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

Le FLA annonce également un bilan de trois morts et sept blessés dans ses rangs.

Plus tôt vendredi, Mohamed Elmaouloud, porte-parole de la coalition de groupes indépendantistes FLA, avait déclaré à l'AFP : « Nos troupes ont mené une action ciblée contre une patrouille d'Africa Corps ce vendredi. Nous avons infligé d'importants dégâts matériels et des pertes humaines dans leurs rangs ».

Une autre source au sein du FLA avait affirmé à l'AFP que « plusieurs mercenaires d'Africa Corps ont été tués ».

Au cours de la journée, les indépendantistes du FLA ont diffusé des images sur les réseaux sociaux. On y voit des corps d'hommes blancs en tenue de combat, ainsi que ce que le FLA présente comme du matériel récupéré lors des affrontements.

L'Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du pays à la fin de l'année 2023, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

Cette attaque survient une semaine après l'annonce par Wagner, qui appuyait l'État malien depuis 2021, de la fin de sa mission dans le pays. Ses contingents ont été réintégrés au sein de l'Africa Corps, une organisation sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense. 

« Les combats de ce vendredi ont été féroces. Il y a eu des pertes des deux côtés. Mais il faut encore attendre pour obtenir des chiffres définitifs », avait indiqué plus tôt vendredi à l'AFP un élu de la région.

Créé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes indépendantistes à dominante touarègue revendiquant le territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali, le FLA est le principal groupe armé du pays.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Cette crise s'ajoute à une grave crise économique.