La «soup joumou» haïtienne, plat historique au goût de liberté

Vue générale de la capitale haïtienne Port-au-Prince, le 16 novembre 2018. (AFP)
Vue générale de la capitale haïtienne Port-au-Prince, le 16 novembre 2018. (AFP)
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Publié le Samedi 01 janvier 2022

La «soup joumou» haïtienne, plat historique au goût de liberté

  • Cuisiner la «soup joumou, c'était une façon de marquer ces années de privation, d'oppression et de crier victoire face aux colonisateurs», raconte Nathalie Cardichon
  • En Haïti, cuisiner la «soup joumou», coutume vieille de plus de deux siècles, est une façon d'honorer son pays et son passé

PORT-AU-PRINCE: Mêlant viande, légumes, pâtes et la courge giraumon dont elle tire son nom, la "soup joumou", autrefois interdite aux esclaves, est savourée chaque année le 1er janvier par les Haïtiens pour qui elle symbolise l'indépendance de leur pays.


Cette soupe, qui vient d'être inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité, fut longtemps synonyme d'oppression sur l'île des Caraïbes: les très nombreux esclaves, qui cultivaient pourtant la courge essentielle à sa préparation, en étaient privés, sa dégustation étant réservée aux maîtres de plantation français.


Mais le 1er janvier 1804, alors que la première république noire naît, Marie-Claire Heureuse Félicité, femme du premier dirigeant haïtien Jean-Jacques Dessalines, choisit de servir ce plat en quantité.


Cuisiner la "soup joumou", "c'était une façon de marquer ces années de privation, d'oppression et de crier victoire face aux colonisateurs", raconte Nathalie Cardichon, en achetant au marché tous les ingrédients pour concocter le plat national. 


"C'est là tout le poids de cette soupe", ajoute-t-elle avec sérieux.


Traditionnellement, ce mets est aussi un moment de réunion pour les familles. Pour beaucoup, ces retrouvailles sont toutefois compliquées cette année.

Insécurité

En 2021, après avoir vu son président assassiné, Haïti a subi un séisme dévastateur. Les troubles politiques et la pauvreté se sont intensifiés, tout comme les enlèvements crapuleux, oeuvre de gangs devenus tout-puissants.


L'insécurité et l'impossibilité d'emprunter des routes gardées par des bandes armées forcent nombre d'Haïtiens à passer la nouvelle année loin de leurs proches.


"J'ai des amis à l'université dont les parents ne vivent pas à Port-au-Prince et qui ne peuvent pas les rejoindre en province, à cause de la situation sécuritaire", explique ainsi Stéphanie Smith, étudiante dans la capitale. "Alors je les invite!"


Sa mère, Rosemène Dorséus, prépare souvent la "soup joumou" pour sa famille mais à chaque fête nationale, elle en prépare des marmites entières.


De quoi nourrir "une vingtaine de personnes", estime modestement cette Haïtienne de 54 ans, tandis que sa fille pense que les quantités peuvent sustenter une trentaine de convives.


"Nous sommes huit dans ma famille mais malheureusement, dans le quartier, il y a des gens qui n'ont pas les moyens de préparer la soupe, donc on pense à eux", explique la jeune femme de 27 ans.


Le travail en cuisine débute la veille et, avant même le lever du soleil, le 1er janvier, les femmes de la famille s'activent autour du fourneau. 


Rosemène Dorséus se remémore le temps où, les enfants étant petits, son mari et elle préparaient la soupe ensemble. "Maintenant que mes filles sont grandes, ce sont elles qui m'aident", dit-elle. 


Ravie de partager ces préparatifs en famille, Stéphanie Smith dit être un peu aidée par ses jeunes frères, même s'"ils passent surtout pour goûter, et surtout la viande", sourit la jeune femme.

«Tradition de nos ancêtres»
La soupe à la riche histoire vient d'obtenir une reconnaissance internationale, en étant élevée au rang de patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco.


"Le combat d'Haïti et sa voix ont été invisibilisés et c'est aujourd'hui une façon de l'inscrire au registre" considère Dominique Dupuy, ambassadrice d'Haïti à l'Unesco, qui rappelle le "rôle si fondamental et si crucial dans l'histoire de l'humanité" d'Haïti, premier pays à avoir aboli l'esclavage.


La consécration de la "soup joumou" constitue, selon elle, une "juste rectification historique".


Sa délégation a tout mis en oeuvre pour obtenir son inscription au registre, sollicitant une accélération du traitement du dossier en août. Le 16 décembre, il obtient finalement une note parfaite. 


2021 ayant été une "année exceptionnellement douloureuse", il fallait "des mécanismes pour nous aider à garder la tête haute", plaide la native du Cap-Haïtien, ville endeuillée le 14 décembre par l'explosion d'un camion-citerne qui a fait 90 morts.


En Haïti, cuisiner la "soup joumou", coutume vieille de plus de deux siècles, est une façon d'honorer son pays et son passé.


Pour Nathalie Cardichon, c'est une façon d'inviter le monde à "découvrir l'histoire d'Haïti", et un moyen de montrer "combien on est un peuple fier, qu'on s'approprie et perpétue la tradition de nos ancêtres".


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com