Masques, garde d'enfants, télétravail... Ce qui change à partir de lundi face à la Covid-19

Des policiers patrouillent l'avenue des Champs-Elysées, pour vérifier le respect du port obligatoire du masque pour empêcher la propagation du Covid-19, à Paris, le 31 décembre 2021. (AFP)
Des policiers patrouillent l'avenue des Champs-Elysées, pour vérifier le respect du port obligatoire du masque pour empêcher la propagation du Covid-19, à Paris, le 31 décembre 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 04 janvier 2022

Masques, garde d'enfants, télétravail... Ce qui change à partir de lundi face à la Covid-19

  • Le gouvernement demande aux employeurs de fixer, pour «trois semaines, un nombre minimal de trois jours de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent» et quatre jours si possible
  • La règle actuellement en vigueur est qu'à partir du 15 janvier, le pass sanitaire devient inactif au bout de sept mois en l'absence de dose de rappel

PARIS: Port du masque à partir de 6 ans, nouvelles règles pour l'isolement des personnes positives au Covid-19, le télétravail, les gardes d'enfants, la restauration... Une série de nouvelles mesures sanitaires entrent en vigueur à partir de lundi.

Port du masque dès 6 ans 

Jusqu'au 23 janvier inclus, le port du masque devient obligatoire dès l'âge de 6 ans dans les transports collectifs intérieurs et les lieux recevant du public.


Cette obligation ne concernait jusqu'à présent que les enfants de 11 ans et plus.


Désormais, le masque devra aussi être porté par les 6-10 ans dans les bus, métros, trains, avions, bateaux (sauf en cabine), taxis ou VTC, dans les gares, stations, aéroports, pendant les déplacements au restaurant, dans les magasins, centres commerciaux, marchés couverts, salles de spectacles (sauf pour la pratique d'activités artistiques), lieux de culte, établissements sportifs couverts (sauf pour les activités sportives), musées, bibliothèques, centres de documentation, etc.

Isolement des cas positifs ou contacts 

Les règles d'isolement des personnes testées positives à la Covid-19 et des cas contacts s'allègent à partir de lundi, mais sous conditions. Elles sont "désormais identiques quel que soit le variant", Delta ou Omicron, souligne le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans le Journal du Dimanche.

regle d'isolement


Avec schéma vaccinal complet, les testés positifs devront s'isoler pendant sept jours, sans test à l'issue de cette période. Leur isolement pourra être levé plus tôt, au bout de cinq jours, après un test antigénique ou PCR négatif et à condition de n'avoir aucun signe clinique d'infection depuis 48 heures.


Sans schéma vaccinal complet, les testés positifs s'isoleront pendant dix jours, mais pourront sortir après sept jours, sous conditions: test négatif, pas de signes cliniques depuis 48 heures.


Pour les cas contacts, il n'y a plus de quarantaine si le schéma vaccinal est complet. Mais ces personnes devront respecter strictement les gestes barrières (masque en intérieur et extérieur, télétravail si possible, contacts limités). Un test PCR ou antigénique devra être réalisé "le jour où vous apprenez que vous êtes cas contact", précise le ministre. Suivront des autotests "à J+2 et J+4", fournis gratuitement en pharmacie sur présentation du premier dépistage.


Les cas contacts sans schéma vaccinal complet ou sans rappel réalisé à temps, s'isoleront sept jours et ne pourront sortir qu'avec un test antigénique ou PCR négatif. 


Pour les moins de 12 ans, cas contacts en milieu scolaire, ce sera test antigénique ou PCR "pour tous les élèves de la classe dès l'apparition d'un cas" dans la classe et "retour en classe sur présentation d'un résultat négatif", selon le ministère de la Santé. Des autotests seront faits à J+2 et J+4.

La France va réduire à quatre mois le délai pour le rappel du vaccin anti-Covid

Le délai pour faire sa dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être réduit en France, à partir du 15 février, à quatre mois maximum au lieu de sept pour pouvoir conserver un pass sanitaire valide, a annoncé le ministre français de la Santé Olivier Véran.


La règle actuellement en vigueur est qu'à partir du 15 janvier, le pass sanitaire devient inactif au bout de sept mois en l'absence de dose de rappel, souvent appelée troisième dose.


"A partir du 15 février, il faudra l'effectuer quatre mois – et non plus sept après sa deuxième dose pour avoir un schéma vaccinal complet", a indiqué M. Véran à l'hebdomadaire Le Journal de Dimanche.


Il a rappelé qu'"une infection équivaudra toujours à une injection. Cela veut dire qu’une personne qui a ses deux doses, n’a pas encore fait son rappel mais a été récemment contaminée par le virus répond aux conditions posées".

Télétravail renforcé 

Le gouvernement demande aux employeurs de fixer, pour "trois semaines, un nombre minimal de trois jours de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent" et quatre jours si possible.

Garde d'enfants 

Les assistantes maternelles exerçant à leur domicile ou en maison d'assistants maternels pourront, à partir de lundi, "accueillir jusqu'à six enfants simultanément" au lieu de quatre maximum habituellement, selon un décret publié samedi.

Restauration et transports 

Jusqu'au 23 janvier, les cafés et restaurants ne pourront recevoir de clients que s'ils ont "une place assise", d'après ce décret. Dans les trains et avions des lignes intérieures, "la vente et le service pour consommation à bord d'aliments et de boissons" deviennent "interdits". 


La SNCF prévient qu'il ne sera "pas permis d'enlever le masque pour consommer de la nourriture ou des boissons" quel que soit le train, à l'exception des Thalys et Eurostar.


Mais "sur les trajets longues distances, cette mesure sera appliquée avec discernement, notamment pour les jeunes enfants", avait assuré mardi le ministère des Transports.

Éducation 

Dans les écoles primaires, si "un enseignant est absent", les élèves ne pourront pas être répartis "dans les autres classes", a annoncé vendredi le ministère de l'Éducation nationale.

Sports et spectacles 

Le public ne pourra être accueilli qu'à condition d'avoir une place assise dans les établissements sportifs couverts (avec une jauge de 2 000 personnes), établissements de plein air (jauge à 5 000) ou salles de spectacles (2 000 personnes).


A Paris, une réunion des droites sous l'égide des médias Bolloré

Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027. (AFP)
Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027. (AFP)
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  • Mardi 20H00, les 4.000 places du Dôme de Paris, plongées dans le noir, sont remplies. Musique épique, jeu de projecteurs bleus, blancs, rouges, le ton est donné
  • Pour chauffer la salle, le directeur du JDD, Geoffroy Lejeune commence par quelques railleries sur Libération, Mediapart et Télérama

PARIS: Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027.

Mardi 20H00, les 4.000 places du Dôme de Paris, plongées dans le noir, sont remplies. Musique épique, jeu de projecteurs bleus, blancs, rouges, le ton est donné.

Pour chauffer la salle, le directeur du JDD, Geoffroy Lejeune commence par quelques railleries sur Libération, Mediapart et Télérama. Huées puis rires quand il lance: "On sait quel article ils vont écrire, on l'a rédigé comme ça ils pourront aller au bistrot".

Apparaît Philippe de Villiers, largement promu par le groupe du milliardaire breton - il est chroniqueur chez Cnews et son dernier livre est publié chez Fayard, également dans la galaxie Bolloré.

Le souverainiste commence par "remercier Jean-Luc Mélenchon" - qui lui aurait inspiré son ouvrage - déclenchant une nouvelle bronca.

Puis, il sert son discours habituel sur une France "au bord de l'abîme", menacée par "un changement de peuplement" encouragé par "un parti sarrasin", et abandonnée par des "élites écartelées entre le wokistan et l'islamistan".

Pour le fondateur du Puy du Fou, la solution est simple: "la remigration ou la françisation". Nouvelle salve d'applaudissements, on entend quelques "Philippe président". L'hypothèse d'une candidature pour 2027 a encore été entretenue en une de Valeurs actuelles la semaine dernière, où l'intéressé affirme être "redescendu dans l'arène".

Il n'est pas le seul. Surgit l'animatrice Christine Kelly de Cnews, pour lancer une discussion sur "notre civilisation judéo-chrétienne" entre Michel Onfray et Eric Zemmour.

Au terme d'un échange théologique parfois confus, le président du parti Reconquête conclut que "la croisade a sauvé l'Occident" et qu'"à partir du moment où nous retrouverons notre identité, tout ira beaucoup mieux". L'ancien polémiste de Cnews, propulsé par l'empire Bolloré dans la course à l'Elysée en 2022, espère déjà rendosser son costume de candidat en 2027. En attendant, il reste lui aussi en tête de gondole chez Fayard.

"Le côté sans filtre" 

D'autres ne bénéficient pas de la même bienveillance. Comme Aurore Bergé, lors d'une tumultueuse séquence "insécurité" face à Claire Géronimi, devenue vice-présidente de l'UDR d'Eric Ciotti après avoir été victime d'un viol par un étranger sous OQTF.

La ministre déléguée à l'Egalité Femmes-Hommes, conspuée, reste combative: "Je suis venue pour accepter l'idée du débat (...) Ma ligne ne changera pas, quel que soit le public".

Plus en phase avec l'assistance, l'avocat Gilles-William Goldnadel fustige "le racisme anti-blanc" et le "féminisme d'extrême gauche".

Un discours familier aux oreilles de Philippe, 55 ans et sans emploi, qui a déboursé 25 euros pour "voir le côté sans filtre" de ces personnalités médiatiques dont il "partage les idées, sans ambiguïté". Plus intéressé par l'aspect politique, Foucauld, 24 ans, étudiant en école de commerce, reconnaît que l'événement "participe à faire avancer les pions vers l'union des droites".

Pourquoi pas avec David Lisnard? Invité à ouvrir le chapitre du "grand enjeu" des municipales de mars 2026, le maire de Cannes fait florès avec ses leitmotiv: "Vive la liberté" et "Afuera!" la "bureaucratie" et la "technocratie".

Lui succèdent une brochette de candidats plus ou moins déclarés, dont la députée RN Laure Lavalette déplorant qu'il y ait "autant de barbiers et de kebabs" dans sa ville de Toulon.

Signe d'un rapprochement entre le parti à la flamme et la galaxie Bolloré? Après tout, Jordan Bardella en est à son deuxième livre publié chez Fayard.

Mais c'est une autre étoile montante qui est mise à l'honneur mardi soir. Clou du spectacle, l'eurodéputée Reconquête Sarah Knafo vient délivrer un "message d'espérance" face à l'essayiste Eric Neaulleau, dans le rôle du décliniste persuadé que "tout est foutu" car "les lieux de pouvoir sont tous tenus par des gens animés d'une idéologie immigrationniste".

Au contraire, les idées infusent dans la société et "le combat de la lucidité est gagné", réplique la nouvelle coqueluche de la "bollosphère", qui assure "qu'on peut changer les choses, avec méthode, détermination et travail". Et quelques solides appuis.


Pour la présidente de l'Assemblée Braun-Pivet, une majorité absolue n'est plus «souhaitable»

Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi. (AFP)
Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi. (AFP)
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  • "J'ai toujours privilégié le travail en collégialité, (...) et je m'étais toujours dit, au fond de moi, une Assemblée où il y a une majorité absolue, c'est une Assemblée qui finalement ne représente pas bien les Français"
  • Sans majorité, pour décider par exemple de la création d'une commission d'enquête ou encore de la tenue d'un débat, "vous présentez nécessairement des décisions qui sont les plus justes pour l'institution et les plus équilibrées"

PARIS: Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi.

"J'ai une conviction personnelle forte qui est que nous n'aurons pas demain à nouveau une majorité absolue mais je pense surtout, et c'est ça ma conviction forte, c'est que ce n'est pas souhaitable pour notre pays", a-t-elle déclaré dans le podcast "Dans l'Hémicycle".

"Je suis convaincue que la délibération collective avec des groupes politiques qui ne partagent pas les mêmes orientations mais qui essayent de trouver des solutions, elle est bénéfique", a-t-elle poursuivi.

Depuis 2022, le camp présidentiel auquel appartient Mme Braun-Pivet ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Face à une fragmentation de l'hémicycle encore accentuée depuis la dissolution de juin 2024, de nombreux députés disent espérer le retour d'une majorité absolue après l'élection présidentielle de 2027. Mais pas la présidente de l'Assemblée.

"J'ai toujours privilégié le travail en collégialité, (...) et je m'étais toujours dit, au fond de moi, une Assemblée où il y a une majorité absolue, c'est une Assemblée qui finalement ne représente pas bien les Français", a-t-elle déclaré dans cette interview.

Sans majorité, pour décider par exemple de la création d'une commission d'enquête ou encore de la tenue d'un débat, "vous présentez nécessairement des décisions qui sont les plus justes pour l'institution et les plus équilibrées, parce qu'autrement, ça ne passe pas", a-t-elle dit.

Cette situation force aussi à "inventer des nouvelles façons de faire", a-t-elle ajouté en donnant l'exemple des semaines dédiées aux textes proposés par les députés, auparavant dévolues à ceux de la majorité. Depuis 2022, ces semaines sont devenues "transpartisanes", avec des propositions soutenues par différents groupes.

Au moment où les débats budgétaires peinent à aboutir, Mme Braun-Pivet a toutefois estimé qu'il fallait encore "adapter" les règles de l'Assemblée à cette nouvelle configuration. Elle a rappelé avoir lancé une réflexion autour d'une modification du règlement de l'institution.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.