Rentrée scolaire sous tension, face à la vague Omicron

Le gouvernement a rejeté l'appel de certaines personnalités de l'opposition et d'une frange du corps enseignant à reporter d'une semaine la rentrée. (Photo, AFP)
Le gouvernement a rejeté l'appel de certaines personnalités de l'opposition et d'une frange du corps enseignant à reporter d'une semaine la rentrée. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 03 janvier 2022

Rentrée scolaire sous tension, face à la vague Omicron

  • À la veille des vacances, 3 150 classes étaient fermées en France en raison de l'épidémie
  • Le retour en classe se fera «sur présentation d'un résultat négatif»

PARIS : Les élèves reprennent lundi le chemin de l'école pour une rentrée marquée par l'incertitude et les défis que le variant Omicron fait peser sur l'enseignement, entre risques de contaminations à la Covid, fermetures de classes et potentielle explosion de l'"absentéisme" des enseignants.

Sur le plan du protocole sanitaire, pas de grand changement à prévoir pour cette rentrée scolaire à risques: le niveau 3 (sur 4) est maintenu dans les écoles élémentaires, tout comme le niveau 2 dans les collèges et lycées, afin de réduire le brassage entre les classes et les niveaux.

Seule évolution: le ministre de l'éducation nationale Jean-Michel Blanquer a décidé le renforcement de la politique de "contact tracing", qui soumettra les élèves à trois tests en quatre jours s'il y a un positif dans la classe. "Ce qui change, c’est que désormais, quand la famille fera le premier test, elle recevra en pharmacie deux autotests gratuits, pour que les élèves se testent à nouveau à la maison à J + 2 et à J + 4", a indiqué le ministre, dans un entretien au Parisien dimanche soir.

Le retour en classe se fera "sur présentation d'un résultat négatif".

"Au-delà d’envoyer personnels et élèves au casse-pipe, ce nouveau protocole va rendre encore plus difficiles des conditions de travail qui l’étaient déjà largement trop", a dénoncé Sud-Education dans un communiqué dimanche soir. Suivre dorénavant la transmission de trois tests pour chaque élève cas-contact va être infaisable".

Le gouvernement a, au passage, rejeté l'appel de certaines personnalités de l'opposition et d'une frange du corps enseignant à reporter d'une semaine la rentrée. 

«Affichage gouvernemental»

"Reporter la date de la rentrée n’aurait fait que décaler le problème", a souligné auprès de l'AFP Laurent Zameczkowski, vice-président de la Peep, une fédération de parents d'élèves qui dénonce toutefois le "déni cosmique" du gouvernement en matière de "sécurisation des salles de classe". 

Les syndicats d'enseignants voient les choses autrement: "Il n'y a aucune prise en compte du variant Omicron, rien ne nous permet de rentrer sereinement lundi", résume Guislaine David, porte-parole et secrétaire générale du SNUipp-FSU, syndicat d'enseignants du primaire.

"L'affichage gouvernemental du maintien des écoles ouvertes est en parfaite contradiction" avec la situation sanitaire, ajoute un autre syndicat, la FNEC FP-FO.

Les syndicats d'enseignants du primaire, eux, réclament le retour à la politique de fermeture d'une classe dès le premier cas positif, mesure qui n'est plus en vigueur depuis le 29 novembre. 

Enfants «malmenés»

À la veille des vacances, 3 150 classes étaient fermées en France en raison de l'épidémie. Et à l'aune de cette rentrée, une nouvelle menace pèse sur l'enseignement: un "risque d'absentéisme accru" parmi les 800 000 enseignants. 

Durant les vacances scolaires, le conseil scientifique a lui-même estimé à "au moins" un tiers les professeurs qui pourraient être touchés par le virus d'ici fin janvier, soit en étant positifs à la Covid-19, soit en étant cas contact.

Mais l'allègement des règles d'isolement, annoncées par le ministre de la Santé, devrait éviter les absences en cascade. Ainsi, les enseignants cas contact "compte tenu de la doctrine qui s'applique désormais, ils font la rentrée s'ils sont vaccinés après avoir fait un test", avance Jean-Michel Blanquer, précisant que les réunions parents-profs se feront en distanciel. 

Enfin, le ministère a admis que le déploiement de capteurs CO2 dans les établissements scolaires était "totalement insuffisant". Il a lancé un "appel aux maires" à profiter du fond d’État de 20 millions d’euros pour doter leurs écoles en capteurs.

L’annonce de l’école ouverte est "une belle histoire à laquelle la FCPE ne croit plus", observe la coprésidente de la fédération des parents d'élèves, Carla Dugault.

"L'école ne pourra pas rester ouverte, dit-elle, alors que les élèves cas contact devront télétravailler" et que les enseignants, quand ils ne seront pas eux-mêmes positifs à la Covid-19, devront gérer un enseignement distanciel et physique, "ce qui n'est pas possible".

"La continuité pédagogique dont on parle tant n'existe pas sur le terrain", insiste Mme Dugault, qui souligne que les enfants sont "malmenés" depuis le début de la crise sanitaire.


Budget de la Sécurité sociale: les députés votent sur les recettes, après un compromis sur la CSG du capital

Des députés français assistent à une séance consacrée à la deuxième lecture du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des députés français assistent à une séance consacrée à la deuxième lecture du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après d’intenses négociations, l’Assemblée a adopté un amendement réduisant le rendement de la hausse de la CSG à 1,5 milliard€
  • Le gouvernement multiplie les concessions pour éviter le rejet du texte

PARIS: L'Assemblée se prononce vendredi sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, au lendemain d'une journée marquée par d'intenses tractations entre le gouvernement et les députés, qui ont notamment abouti à l'adoption d'un compromis sur la question clé de la hausse de la CSG sur les revenus du capital.

L'adoption de cette partie recettes est cruciale, puisque son rejet vaudrait rejet de tout le texte, dans une nouvelle lecture elle-même décisive. Pour obtenir un vote favorable des députés, le gouvernement a multiplié les signes d'ouverture jeudi, que ce soit sur les franchises médicales ou le niveau des dépenses de l'Assurance maladie, avec un Sébastien Lecornu très présent au banc.

Cette hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) visant spécifiquement les revenus du capital, supprimée au Sénat après avoir été approuvée en première lecture à l'Assemblée, était particulièrement attendue par la gauche, mais désapprouvée par la droite.

"Ne tapez pas l'épargne populaire des Français", a martelé Laurent Wauquiez, patron des députés LR.

Les séances de l'après-midi et du soir ont été entrecoupées de nombreuses suspensions permettant des discussions en coulisses entre les députés et le gouvernement.

Pour arracher un compromis, le gouvernement a déposé un amendement cherchant à la fois à "sécuriser des recettes" et "assurer que les classes moyennes ne soient pas impactées", avec un rendement attendu de 1,5 milliard d'euros, au lieu de 2,8 dans la version initiale.

Il a finalement été adopté par 177 voix contre 84 et 92 abstentions. Un vote vivement critiqué par le député RN Jean-Philippe Tanguy, qui a dénoncé une taxe "qui va frapper plus durement un artisan à 2.000 euros qu'un multimillionnaire".

- Moment "potentiellement critique" -

Signe de la bonne volonté du gouvernement, Mme de Montchalin a aussi dit prendre "acte" de l'absence de consensus concernant le doublement des franchises médicales, c'est à dire le reste à charge payé par les patients, par exemple sur les médicaments. "Cette proposition (...) ne peut être incluse dans nos projections financières", a-t-elle dit, sans pour autant fermement s'engager sur une absence totale de décret en ce sens.

Concernant l'objectif des dépenses de l'assurance maladie (l'Ondam), elle a précisé que le gouvernement envisageait de les augmenter "jusqu'à plus 2,5%" contre une hausse d'environ 2% prévue aujourd'hui.

Elle s'est par ailleurs engagée à "accompagner un compromis" sur "l'année blanche" concernant les retraites et les minima sociaux, c'est-à-dire leur non indexation sur l'inflation.

Dans un moment "potentiellement critique", le Premier ministre a consacré sa journée aux débats parlementaires, reportant ses rendez-vous prévus.

Il a fait monter la pression dans l'hémicycle, martelant que l'absence de texte conduirait à "29 ou 30 milliards" d'euros de déficit pour la Sécu l'an prochain, alors que le gouvernement souhaite le contenir autour de 20 milliards d'euros.

Une note du ministère de la Santé a été distribuée aux députés, faisant état d'un "risque très élevé sur le financement du système de protection sociale", faute de budget. Elle a suscité des réactions houleuses du côté de LFI ou du RN accusant le gouvernement de jouer sur les "peurs".

Pressé par ailleurs par plusieurs ténors de son camp, chez Horizons, Les Républicains ou par le président LR du Sénat Gérard Larcher, d'activer l'article 49.3 de la Constitution, M. Lecornu l'a de nouveau exclu.

"Vous avez critiqué le 49.3 pendant des années et, au moment où nous le laissons tomber, vous continuez de critiquer", a-t-il tancé.

- Camp gouvernemental divisé -

Le scrutin sur l'ensemble du projet de loi n'est prévu que le 9 décembre. Son rejet hypothèquerait grandement l'adoption du budget de la Sécu au Parlement avant le 31 décembre.

Le texte est réécrit par les députés depuis mardi dans l'hémicycle en nouvelle lecture, après que le Sénat a supprimé plusieurs concessions du gouvernement au PS, dont l'emblématique suspension de la réforme des retraites.

Des concessions que désapprouvent le groupe Horizons et Les Républicains. En l'état, "on ne peut pas voter pour", a asséné Edouard Philippe, chef des députés Horizons qui oscillent à ce stade entre abstention et vote contre.

De quoi faire peser une sérieuse menace sur l'adoption du texte. Car face au rejet attendu du RN, de son allié l'UDR et de LFI, l'absence de soutien des deux groupes à la droite du camp gouvernemental pourrait concourir à faire tomber le texte, même avec des votes "pour" du PS.

Marque de son ouverture au compromis, celui-ci a approuvé une taxe sur les mutuelles censée rapporter un milliard d'euros, qu'il avait rejetée en première lecture.

Pendant ce temps, le Sénat a adopté la partie dédiée aux recettes du projet de budget de l'Etat pour 2026, après l'avoir largement remaniée par rapport à la copie initiale du gouvernement, supprimant notamment plusieurs milliards d'euros de hausses de prélèvements.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.