Entre séparatistes et djihadistes, une menace bien réelle pour la CAN au Cameroun

Dans cette photo d'archive prise le 08 août 2021 Une vue générale du stade Olembe à Yaoundé, Cameroun, le 8 août 2021. La Coupe d'Afrique des Nations (CAN) s'ouvrira au Cameroun le 9 janvier 2022 dans un contexte sécuritaire tendu. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 08 août 2021 Une vue générale du stade Olembe à Yaoundé, Cameroun, le 8 août 2021. La Coupe d'Afrique des Nations (CAN) s'ouvrira au Cameroun le 9 janvier 2022 dans un contexte sécuritaire tendu. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 04 janvier 2022

Entre séparatistes et djihadistes, une menace bien réelle pour la CAN au Cameroun

  • En plus de la pandémie de Covid-19 et de la nouvelle vague du variant Omicron, la sécurité est l'autre grand défi des organisateurs dans ce pays en situation de guerre sur une partie de son territoire
  • Certains groupes armés ont promis de perturber la compétition et envoyé des lettres de menace aux équipes du groupe F qui vont jouer à Limbé et s'entraîner à Buea, respectivement station balnéaire et chef-lieu de la région du Sud-Ouest

YAOUNDE : Menaces des séparatistes armés anglophones d'un côté, risques d'attaques des djihadistes de Boko Haram et du groupe Etat islamique (EI) de l'autre, la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN) ouvrira dimanche au Cameroun dans un contexte sécuritaire tendu. 

En plus de la pandémie de Covid-19 et de la nouvelle vague du variant Omicron, qui ont suscité d'intenses spéculations sur un report de la compétition phare du ballon rond sur le continent, la sécurité est l'autre grand défi des organisateurs dans ce pays en situation de guerre sur une partie de son territoire.

Depuis quatre ans, les régions --habitées principalement par la minorité anglophone-- du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont en proie à un sanglant conflit entre des groupes armés qui réclament l'indépendance en multipliant les attaques meurtrières et les forces de sécurité qui mènent une répression impitoyable.

Les violences ont fait plus de 3 500 morts et plus de 700 000 déplacés dans l'Ouest, et les civils pris en tenaille sont les principales victimes de crimes et d'exactions des deux camps, selon des ONG internationales et l'ONU. 

Certains groupes armés ont promis de perturber la compétition et envoyé des lettres de menace aux équipes du groupe F (Tunisie, Mali, Mauritanie et Gambie) qui vont jouer à Limbé et s'entraîner à Buea, respectivement station balnéaire et chef-lieu de la région du Sud-Ouest. 

«Menaces très sérieuses»

"Les menaces sont très sérieuses", estime Blaise Chamango, responsable de l'ONG Human Is Right, établie à Buea. "Mercredi, il y a eu une explosion à Limbé dans une vente à emporter, c'est un message fort", assure-t-il au téléphone à l'AFP.

"Le gouvernement a déployé les soldats lourdement armés sur presque tous les carrefours de Buea et Limbé notamment. Les forces de défense et de sécurité opèrent des arrestations et des fouilles systématiques dans plusieurs quartiers", détaille M. Chamango. 

Rien ne dit non plus que les séparatistes ne tenteront pas d'agir à Yaoundé ou à Douala, la capitale économique, où ils ont déjà perpétré de petits attentats par le passé.

Vendredi, dans ses voeux télévisés, le président Paul Biya, qui dirige, à 88 ans, le pays d'une main de fer depuis 39 ans, a évoqué "plusieurs cas de reddition" dans les groupes armés. Mais ils "continuent de se livrer à des activités criminelles, en multipliant les attaques aux engins explosifs improvisés et les meurtres de civils désarmés", a prévenu le chef de l'Etat, à qui les ONG reprochent d'être absolument inflexible sur la question des régions anglophones.

Face à la menace, le gouvernement martèle à l'envi que "la sécurité sera assurée". Sollicités par l'AFP, ni le pouvoir ni la Confédération africaine de football (CAF) n'ont voulu donner des précisions sur le dispositif sécuritaire prévu. 

«Dispositif exceptionnel»

Dans la capitale Yaoundé, à quelque 250 km à l'est de la frontière des zones anglophones, l'ambiance était lundi beaucoup plus relâchée et seuls quelques agents de sécurité surveillaient d'un œil distrait les derniers préparatifs autour du stade tout neuf d'Olembé, construit pour la CAN et antre de l'équipe nationale, les Lions Indomptables. 

"La situation sécuritaire ne cause du souci véritablement que dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest mais je pense que nos forces de défense ont suffisamment d’expérience pour y répondre", veut croire James Mouangue Kobila, président de la Commission des droits de l'Homme et professeur de droit public. 

"Le dispositif de sécurité est exceptionnel au regard des enjeux et nous avons eu le Championnat d'Afrique des nations (CHAN), en janvier 2021, sans incident", argumente-t-il.

Le Cameroun fait également face à une autre menace, dans l'extrême-nord, avec des attaques djihadistes, qui ont toutefois baissé d'intensité depuis la mort en mai dernier d'Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram.

Le groupe rival Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) a toutefois consolidé son territoire dans la région du Lac Tchad et mène des incursions sporadiques au Cameroun. Les deux pourraient bien profiter de l'effet d'aubaine de la CAN pour des actions qui frapperaient les esprits, redoutent certains, dans le nord ou à Yaoundé et Douala.

"Je ne pense pas que les djihadistes puissent perturber la CAN, à moins de vouloir frapper un grand coup, ce qui est toujours possible", estime ainsi Guibaï Gatama, directeur de publication de L’œil du Sahel, le journal bi-hebdomadaire de référence sur le nord du Cameroun. "Le stade de la région Nord qui accueillera la groupe D (Egypte, Nigeria, Soudan, Guinée Bissau) à Garoua, se trouve très loin de leur périmètre d'activités", à plus de 300km, tempère-t-il.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.