La justice US va-t-elle classer une plainte contre le prince Andrew pour agressions sexuelles?

Le prince britannique Andrew (Photo, AFP).
Le prince britannique Andrew (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

La justice US va-t-elle classer une plainte contre le prince Andrew pour agressions sexuelles?

  • Le camp du prince fait tout depuis six mois pour convaincre la justice américaine d'abandonner la plainte civile que Mme Giuffre a déposée à New York en août
  • Âgée de 38 ans, cette femme affirme qu'Andrew l'a agressée sexuellement à trois reprises en 2001, lorsqu'elle avait 17 ans

NEW YORK: La justice américaine va-t-elle classer sans suite une plainte au civil visant le prince britannique Andrew pour "agressions sexuelles" sur une Américaine il y a plus de 20 ans, lorsqu'elle était mineure? 

Un juge du tribunal fédéral de Manhattan, Lewis Kaplan, a écouté mardi, lors d'une audience cruciale retransmise en téléconférence, les arguments d'avocats de la plaignante américaine, Virginia Giuffre, et des défenseurs du second fils de la reine Elizabeth. 

Le juge, qui a échangé vivement avec un avocat d'Andrew, a promis qu'il trancherait "très bientôt". Probablement dans les prochains jours. 

Le camp du prince fait tout depuis six mois pour convaincre la justice américaine d'abandonner la plainte civile que Mme Giuffre a déposée à New York en août 

Âgée de 38 ans, cette femme affirme qu'Andrew l'a agressée sexuellement à trois reprises en 2001 -- lorsqu'elle avait 17 ans et s'appelait Virginia Roberts -- à Londres, New York et aux îles Vierges américaines 

C'est que résidait un couple d'amis du prince: le multimillionnaire américain Jeffrey Epstein, qui s'est suicidé en prison en 2019, à 66 ans, avant son procès pour crimes sexuels, et la mondaine britannique Ghislaine Maxwell, 60 ans, incarcérée à New York depuis 2020 et jugée coupable le 29 décembre de trafic sexuel de mineures au profit d'Epstein entre 1994 et 2004. 

Prédateurs sexuels 

Quels sont les arguments du prince Andrew, proche, donc, des prédateurs sexuels Epstein et Maxwell?  

Ses avocats s'appuient sur un accord de dédommagement et d'exonération scellé en 2009 entre Virginia Giuffre et Jeffrey Epstein. D'après eux, ce règlement vieux de 12 ans et rendu public lundi par la justice américaine "protège" aussi "d'autres accusés potentiels" dans l'entourage d'Epstein. 

C'est parce que Mme Giuffre a "abandonné ses droits à porter plainte contre eux en signant l'accord de 2009 et qu'elle a touché de l'argent de M. Epstein" que son action en justice contre le prince Andrew est "sans fondement", a plaidé l'avocat du duc d'York, Andrew Brettler. 

Victime présumée d'Epstein et d'Andrew, Virginia Giuffre "avait l'intention (d'exonérer) une large catégorie d'individus, y compris des personnalités de la royauté et des hommes d'affaires", a insisté Me Brettler. 

Sans ambiguïté 

De fait, Mme Giuffre avait touché 500.000 dollars de Jeffrey Epstein et elle s'engageait selon le document contractuel de 2009 à ne poursuivre ni le financier, ni d'"autres accusés potentiels". Andrew n'y est pas nommément cité mais, pour son avocat, "c'est sans ambiguïté". 

Au contraire pour le conseil de Mme Giuffre, David Boies, le prince n'est en rien "couvert" par la transaction de 2009, dont il n'avait "même pas connaissance" à l'époque. 

De fait, la position du camp du prince est "difficile à vendre", dit à l'AFP le professeur de Droit de l'université Pace, Bennett Gershman, qui parie que le juge Kaplan rejettera la demande de classement de la plainte civile. 

Pour l'instant, Andrew, 61 ans, n'est pas poursuivi au pénal 

Au sein de la famille royale britannique, celui qui faisait figure de playboy et de militaire courageux, et qui apparaît aujourd'hui comme un paria, nie "catégoriquement" avoir agressé Virginia Giuffre. 

Pas de souvenir 

Il affirme même ne pas se souvenir de cette jeune fille. 

Les avocats de Mme Giuffre réclament à ceux d'Andrew un certificat médical attestant que son corps ne transpire pas, qu'il n'est jamais "en sueur". 

Dans une interview jugée calamiteuse sur la BBC en novembre 2019, le prince avait en effet nié avoir dansé "en sueur" avec la jeune fille dans une boîte de nuit de Londres il y a plus de 20 ans, comme elle l'avait raconté. Il souffrirait d'une impossibilité de "sudation" depuis la guerre des Malouines en 1982, son organisme aurait secrété trop d'adrénaline. 

Largement diffusées, nombre de photos attestent de la proximité entre Andrew, Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell et Virginia Giuffre. Un cliché de 2000 montre le financier américain, la mondaine britannique et le prince à la chasse dans l'est de l'Angleterre. Dans un autre, Andrew et Virginia Giuffre se tiennent par la taille, tout sourire, avec Ghislaine Maxwell en arrière-plan. 

Enfin, le juge Kaplan avait rejeté le 31 décembre une autre demande en nullité formée par le prince, au motif que Mme Giuffre ne pourrait pas porter plainte aux Etats-Unis car elle réside en Australie. 

Si tous les recours d'Andrew échouent, un procès au civil pourrait se tenir "entre septembre et décembre" cette année, avait dit à l'automne 2021 le juge Kaplan. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.