Macron pris à partie par des "gilets jaunes", l'opposition dénonce son imprudence

Le président français s’est rendu aux Tuileries où il a discuté avec des gilets jaunes. (Photo Stéphane DE SAKUTIN/AFP).
Le président français s’est rendu aux Tuileries où il a discuté avec des gilets jaunes. (Photo Stéphane DE SAKUTIN/AFP).
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Publié le Mercredi 15 juillet 2020

Macron pris à partie par des "gilets jaunes", l'opposition dénonce son imprudence

  • Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a lui aussi jugé sur BFMTV qu'Emmanuel Macron n'était "pas très prudent" 
  • Les Brav (brigades de répression de l'action violente), des unités à moto, ont été remises en service pour intervenir lors des manifestations des "gilets jaunes"

PARIS: Plusieurs dirigeants politiques ont déploré mercredi l'"imprudence" d'Emmanuel Macron qui a été interpellé par des "gilets jaunes" mardi soir au sujet des violences policières, alors qu'il se promenait dans le jardin des Tuileries avec son épouse. 

"Ça pose un vrai problème de sécurité", a estimé le président des Républicains Christian Jacob sur RTL. "Comment le président de la République peut-il prendre de tels risques ? À nouveau un problème de sécurité autour de lui !", a abondé le député LR Eric Ciotti.

Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a lui aussi jugé sur BFMTV qu'Emmanuel Macron n'était "pas très prudent" car "le président de la République qui se balade aux Tuileries où il y a tant de monde doit bien s'attendre à rencontrer des gens qui ne l'apprécient pas".

Une vidéo postée mardi soir sur la page Facebook "Gilets Jaunes Infos" montre plusieurs personnes qui, en apercevant le chef de l'Etat se promener aux Tuileries avec son épouse Brigitte, se mettent à chanter "On est là" -- l'air de ralliement des "gilets jaunes" --, scandent "Macron démission" et "tu vas virer".

Celui qui filme, et que les gardes du corps tentent d'éloigner, s'exclame avec stupéfaction "c'est incroyable, on tombe sur la bête noire".

Le petit groupe de "gilets jaunes" se met à suivre le couple présidentiel, couvrant par ses huées les appels au calme du président qui décide alors de venir leur parler. 

"Pourquoi vous avez remis la Brav, c'est des violents", lui crie l'homme qui filme, en ajoutant "vous êtes mon employé", ce à quoi Emmanuel Macron répond "c'est pas le président de la République qui fait ça" et "y en a chez vous qui sont violents". 

"On est un jour férié, je me balade avec mon épouse et vous m'interpellez", regrette-t-il. 

Les Brav (brigades de répression de l'action violente), des unités à moto, ont été remises en service pour intervenir lors des manifestations des "gilets jaunes".

"Soyez cool", répond le président en souriant, ce qui détend l'atmosphère. "On a respiré du gaz à mort y a une heure", répond l'homme qui filme, allusion sans doute à la manifestation parisienne pour l'hôpital marquée par des heurts avec les forces de l'ordre.

"Vous n'êtes pas des modèles de respect non plus", lui réplique Emmanuel Macron, "il y en a chez vous qui sont violents", "les gens, ils en ont marre des samedis" de manifestation, poursuit-il.

"Mais vous savez qu'il y a des problèmes", rétorque le "gilet jaune", en citant "le pouvoir d'achat, la justice fiscale" mais aussi l'affaire Balkany et la réforme des retraites.

"Pourquoi la police s'est mise là, parce que vous n'avez pas fait que manifester, ça a cassé massivement", fait valoir le président, sous les protestations du petit groupe qui lui lance "tu vas pas dans les manifs !". 

"Le sentiment d'injustice, je l'entends", argumente le chef de l'Etat. 

Visiblement ravi d'avoir pu parler au chef de l'Etat, le "gilet jaune" le remercie et s'écrie "j'arrive même pas à le maudire". "Tant mieux !", lui répond le chef de l'Etat.

"Il ne va pas nous jouer les François Hollande, a déploré Christian Jacob. On n'est pas un homme normal lorsqu'on est président de la République, on sait pertinemment qu'un jour de manifestations, aller se promener au jardin des Tuileries, on prend le risque de confrontation".

Selon Jean-Luc Mélenchon, même si "ça n'est pas bien méchant", l'incident est révélateur de "l'état de dégradation des relations dans ce pays du président avec les gens".

"Il aime convaincre", a estimé Anne-Christine Lang, députée LREM de Paris sur LCI. 


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.