A Beyrouth après l'explosion, l'impossible sérénité pour les femmes enceintes

Deux mois après le cataclysme du 4 août, le traumatisme des futures mamans reste vif dans une capitale libanaise meurtrie (Photo, AFP-TV)
Deux mois après le cataclysme du 4 août, le traumatisme des futures mamans reste vif dans une capitale libanaise meurtrie (Photo, AFP-TV)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

A Beyrouth après l'explosion, l'impossible sérénité pour les femmes enceintes

  • Depuis, entre 600 et 700 femmes ont bénéficié des services des trois cliniques mobiles de l'UNFPA
  • Immédiatement après l'explosion, la jeune maman s'est précipitée au dispensaire. Elle craignait de perdre son bébé « à cause de la terreur »

BEYROUTH : En apprenant qu'elle était enceinte, Rana Mineimni avait commencé à acheter des vêtements pour le bébé. Mais depuis l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth, l'enthousiasme a été remplacé par l'angoisse.

« Je m'attends en permanence à une nouvelle explosion. Quand j'entends une voiture ou n'importe quel bruit, j'ai très peur », lâche la femme de 25 ans, qui doit accoucher en octobre.

Deux mois après le cataclysme du 4 août, le traumatisme des futures mamans reste vif dans une capitale libanaise meurtrie. Et le défi est d'assurer des services appropriés aux 4.600 femmes enceintes recensées par l'ONU parmi les centaines de milliers d'habitants ayant perdu leur domicile.

« Avant l'explosion, je préparais la naissance de mon premier enfant avec enthousiasme. Depuis, j'ai tout arrêté », avoue Mme Mineimni dans un centre médical de Bachoura, dans le centre de Beyrouth.

Elle n'achète plus, se contentant des vêtements d'occasion donnés par des proches. Dans un Liban en plein effondrement économique, miné par le chômage et une inflation record, elle est hantée par la nécessité d' « économiser».

« Je me dis que peut-être on aura besoin de partir. Ou la petite aura besoin de quelque chose en urgence et on ne pourra pas l'acheter », justifie-t-elle.

Le jour de l'explosion, elle a réussi à aider une parente blessée chez sa belle-famille avant de s'effondrer elle-même au sol, « sous le choc ».

Cas graves

Comme d'autres, elle n'a plus les moyens de faire le suivi de sa grossesse dans une clinique privée.

Elle s'est donc tournée vers un dispensaire soutenu par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), dont les services sont d'autant plus cruciaux que trois hôpitaux et plusieurs cliniques de Beyrouth ont été soufflés par l'explosion.

Dans une clinique mobile gérée par l'ONG Al-Maqassid et l'UNFPA, Heba Khoudary accueille quotidiennement des femmes dans la même situation précaire.

Durant les quelques jours ayant suivi l'explosion, cette sage-femme a recensé de nombreux cas graves: « des accouchements prématurés, des saignements, ou un épuisement psychologique ».

Depuis, entre 600 et 700 femmes ont bénéficié des services des trois cliniques mobiles de l'UNFPA.

On y distribue des kits d'hygiène, comprenant notamment des serviettes hygiéniques. Une aide précieuse pour les femmes. Avec l'explosion des prix en raison de la dépréciation de la livre libanaise, « les produits d'hygiène féminine ne sont plus une priorité pour les familles », déplore Mme Khoudary.

Depuis le drame, l'UNFPA a distribué 35.000 de ces « kits de dignité ».

« Je ne dors pas »

Aujourd'hui, l'organisation oeuvre à consolider le soutien médical apporté aux femmes, explique la responsable de l'agence onusienne à Beyrouth, Asma Kordahi.

L'UNFPA cherche à « employer plus de sages-femmes pour répondre aux besoins des femmes dans les zones dévastées par l'explosion », précise-t-elle.

Selon elle, sur les 300.000 Beyrouthins dont le logement a été détruit par l'explosion, « 4.600 femmes enceintes ont besoin de services spécialisés pour le suivi des grossesses, l'accouchement mais aussi de services postnataux ».

Grâce à ces services, Rima Jassem, réfugiée syrienne installée au Liban, a donné naissance à la mi-septembre à une petite Halla.

Sur le toit-terrasse d'un immeuble avec une vue imprenable sur les ruines du port, dans l'étroite chambrette habitée par Mme Jassem, son mari et leurs quatre enfants, la petite dort paisiblement dans un transat qui fait office de berceau, posé à même le sol.

Immédiatement après l'explosion, la jeune maman s'est précipitée au dispensaire. Elle craignait de perdre son bébé « à cause de la terreur. »

« Depuis, je ne dors pas. Je vois (le champignon de fumée, ndlr) devant mes yeux, j'ai peur qu'il y ait une autre explosion », poursuit la trentenaire.

Elle qui a fui le Nord de la Syrie en guerre pour trouver un peu de sécurité à Beyrouth, espère désormais un semblant de normalité dans son pays pour y retourner.

Contrairement à Rana Mineimni, qui, elle, veut fuir un Liban où les autorités sont accusées d'être responsables de l'explosion meurtrière en raison de leur incompétence et de la corruption.

« Même si nous survivons, il n'y a pas d'avenir pour moi et ma famille dans ce pays », lâche la future maman.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com