Maroc: les bateliers de Rabat rament dur pour sauver leur gagne-pain

Les tarifs pratiqués pour les traversées clandestines vont de 2000 à 4000 euros par passager (Photo, AFP-TV)
Les tarifs pratiqués pour les traversées clandestines vont de 2000 à 4000 euros par passager (Photo, AFP-TV)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Maroc: les bateliers de Rabat rament dur pour sauver leur gagne-pain

  • « Nos bateaux font depuis toujours partie de l'histoire des deux villes et pourtant, on n'a aucun soutien, on se sent marginalisés, délaissés »
  • Ramer, c'est toute sa vie: « j'ai essayé d'autres métiers, mais je suis toujours revenu vers le fleuve »

RABAT : A l'embouchure du fleuve Bouregreg, les bateliers qui assurent la traversée entre Rabat, la capitale du Maroc, et sa ville jumelle Salé dans leurs barques artisanales rament dur pour sauver leur gagne-pain, menacé par l'urbanisation galopante et la crise liée au nouveau coronavirus.

« Nos bateaux font depuis toujours partie de l'histoire des deux villes et pourtant, on n'a aucun soutien, on se sent marginalisés, délaissés », soupire Adil El Karouani, un des 72 « barcassiers » professionnels qui font la navette à la force de leurs bras, de l'aube à minuit, entre les deux rives.

Sa barque en bois, avec sa peinture bleu vif, son parasol à frange, son tapis et ses coussins colorés, est sa fierté. Il a 45 ans et en avait onze quand il a commencé, maintenant il « se bat pour que son métier, hérité de son père, ne disparaisse pas ».

Longtemps préservée du développement urbain par les risques d'inondations, la vie de l'estuaire a été bouleversée par un programme d'aménagement pharaonique lancé en 2006 par le roi Mohamed VI, pour une enveloppe de plus de 1,5 milliard d'euros et avec le concours d'architectes de renom comme Marc Mimram ou Zaha Hadid.

La zone marécageuse remblayée, la construction de viaducs modernes et de programmes immobiliers de prestige agrémentés d'un port de plaisance a transformé le paysage le plus pittoresque de la région. Depuis 2011, une ligne de tramway complète le réseau de bus, facilitant les trajets des milliers d'habitants de la très populaire Salé employés dans la capitale voisine.

Les barques artisanales ont malgré tout gardé leurs habitués. « On respire l’air frais, on marche, c’est mieux que l’embouteillage des taxis ou la cohue du tramway », explique Tarek Skaiti pendant la courte traversée du fleuve, bien plus rapide qu'un trajet en voiture aux heures de pointe.

« Endurance »

En fin de semaine, les quais du Bouregreg attirent des flots de promeneurs et les circuits en barque au pied des remparts de la forteresse médiévale des Oudayas, à l'embouchure du fleuve, sont un passe-temps très populaire.

Mais depuis l'ouverture de la nouvelle « Marina de Salé », des yachts à moteur proposent des tours plus chers et plus rapides, une concurrence « illégale » selon les « barcassiers ». Et des jet-skis sillonnent le fleuve à toute vitesse « sans se soucier du danger », peste Nouredine Belafiq, un patron bourru qui revendique 26 ans de métier.

Malgré ses efforts de séduction, Rabat reste en marge des grands circuits touristiques. Et « avec le corona, il n'y a presque plus de touristes », se désole Driss Boudy, un homme vigoureux de 62 ans qui montre, pour se présenter, sa vieille carte professionnelle.

« Nous, on fait un métier d'endurance: il faut des bras et du coeur pour bouger un bateau d'une tonne et demi avec 400 kg de passagers, surtout quand la marée est forte », plaisante son collègue, Khalid Badkhali.

Ramer, c'est toute sa vie: « j'ai essayé d'autres métiers, mais je suis toujours revenu vers le fleuve », dit ce quinquagénaire tout en soulignant que son activité précaire ne donne droit à aucune couverture sociale.

Sur les quais voisins, les chalutiers qui déchargent leurs sardines entourés par des nuées de mouettes sont le dernier vestige de ce qui fut, jusqu'au début du XXe siècle, le plus grand port fluvial du Maroc.

Appauvris par la crise sanitaire qui paralyse la vie du pays depuis plusieurs mois, les pêcheurs se sentent aussi « marginalisés » que les « barcassiers », selon Adil El Karouani.

« Beaucoup ont perdu leur emploi et certains partent clandestinement avec leurs bateaux », dans l'espoir de rallier les côtes espagnoles, assure-t-il.

Selon la presse locale, les départs clandestins depuis la côte atlantique se sont multipliés ces derniers mois, avec le renforcement de la surveillance maritime en Méditerranée.

Les tarifs pratiqués pour les traversées clandestines vont de 2000 à 4000 euros par passager. 

La traversée en barque entre Rabat et Salé, elle, coûte 2,5 dirhams (environ 0,2 centimes d'euros), comme l'indique un panneau délavé, sur l'embarcadère. Le prix fixé par les autorités n'a pas changé depuis des années.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com