Les Houthis brûlent les maisons de partisans du gouvernement yéménite à Hodeidah

La milice houthie soutenue par l'Iran a mis le feu à plus de quarante maisons dans le sud d'Hodeidah. (Twitter/@ERYANIM)
La milice houthie soutenue par l'Iran a mis le feu à plus de quarante maisons dans le sud d'Hodeidah. (Twitter/@ERYANIM)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Les Houthis brûlent les maisons de partisans du gouvernement yéménite à Hodeidah

  • Le ministre de l'Information condamne fermement les représailles, appelant la communauté internationale à sanctionner les Houthis
  • Depuis qu'ils se sont emparés du pouvoir par la force militaire fin 2014, les Houthis ont enlevé des milliers de personnes

AL-MUKALLA: Les Houthis soutenus par l'Iran ont incendié des dizaines de maisons vides appartenant aux partisans du gouvernement yéménite dans la province occidentale de Hodeidah, alors qu'ils menaient des attaques contre des opposants, affirment jeudi des habitants de la région à Arab News.

Des responsables militaires et des gens ordinaires qui avaient soutenu les forces gouvernementales à Hodeidah ont indiqué que des Houthis armés avaient pris d'assaut plusieurs villages du district de Durihimi, incendiant les maisons et saisissant les biens.

«Les Houthis ont incendié plus de quarante maisons appartenant à quarante familles et confisqué nos fermes», déclare Ibrahim al-Lahji, un responsable militaire de la résistance de Tehama proche du gouvernement.

Des images publiées sur les réseaux sociaux montraient plusieurs maisonnettes en feu.

M. Al-Lahji fait partie des centaines d’habitants de la région qui ont rejoint les forces yéménites soutenues par la coalition arabe. Celles-ci ont pris part à une offensive militaire majeure ayant conduit à la prise de contrôle d'une vaste étendue de terre dans la province de Hodeidah en décembre 2018.

En novembre de l'année dernière, les forces yéménites ont annoncé un retrait inattendu des zones sous leur contrôle, dans le cadre d'un plan parrainé par la coalition pour renforcer les troupes gouvernementales combattant les Houthis dans les autres régions du Yémen.

Craignant les représailles des Houthis, de nombreuses familles ont fui leurs maisons et se sont réfugiées dans les zones contrôlées par le gouvernement dans le sud du Yémen. «Ils ont pris tous nos biens et tout ce que nous possédions. Nous demandons instamment de l’aide», déclare M. Al-Lahji depuis un lieu plus sûr dans la province de Hadramout contrôlée par le gouvernement.

Mouammar al-Eryani, ministre yéménite de l'Information, a fermement condamné jeudi les raids de riposte des Houthis contre les maisons des civils à Hodeidah, réitérant les demandes de son gouvernement au monde de sanctionner les terroristes houthis pour leurs crimes.

Il a indiqué sur Twitter que son gouvernement avait insisté auprès de l'ONU et des organisations de défense des droits de l’homme pour «une condamnation claire et formelle de ce crime terroriste odieux.»

Il a appelé la communauté internationale à considérer «la milice houthie comme une organisation terroriste et à poursuivre ses dirigeants devant les tribunaux internationaux en tant que criminels de guerre.»

Depuis qu'ils se sont emparés du pouvoir par la force militaire fin 2014, les Houthis ont enlevé des milliers de personnes et traduit en justice des centaines de responsables militaires, politiciens, militants, journalistes et chefs tribaux et religieux, confisquant leurs maisons et autres biens à Sanaa.

Sur le terrain, de violents combats entre les Houthis et les troupes gouvernementales ont éclaté jeudi dans la province méridionale de Chabwa, alors que les loyalistes tentaient de reprendre deux districts de cette région riche en pétrole.

Les Brigades des géants progouvernementales ont attaqué les Houthis dans les zones entre Bayhan et Ouselan pour prendre le contrôle d'une route stratégique reliant Chabwa à Marib, importante route d'approvisionnement pour les Houthis.

Un responsable de la région a déclaré à Arab News qu'au moins quatorze soldats de l’armée gouvernementale ont été tués et huit autres blessés mercredi lorsqu'un missile tiré par les Houthis a explosé sur une maison du district d'Ouselan au cours d'une réunion des responsables militaires locaux.

«Le missile a touché la maison du directeur du district d'Ouselan qui tenait une réunion avec des chefs militaires», a affirmé le responsable, ajoutant que les dirigeants, dont Hamedi Shoukri des Brigades des géants, étaient indemnes.

Au début de ce mois, les Brigades des géants ont lancé une campagne dans la province de Chabwa pour expulser les Houthis des districts d'Al-Aid, Bayhan et Ouselan.

Les forces militaires yéménites ont repris le district d'Ouselan et avancent actuellement vers Al-Aid et Bayhan.

De violents combats ont également éclaté dans la province de Marib, où les troupes gouvernementales ont enregistré des avancées militaires limitées dans le district de Juba au sud, et à Al-Kasara à l'ouest.

La coalition arabe soutenant les forces gouvernementales yéménites a déclaré avoir tué plus de 390 Houthis et détruit 44 de leurs véhicules, lors de 63 raids aériens dans les provinces de Marib et Chabwa, au cours des dernières vingt-quatre heures.

Des milliers de combattants et de civils ont été tués depuis le début de l'année dernière, lorsque les Houthis ont renouvelé leur offensive pour contrôler la ville de Marib qui dispose d'importantes ressources énergétiques et constitue le dernier bastion du gouvernement au nord.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com