En Irak, les boxeuses mettent K.-O. préjugés et tabous

Deux fois par semaine, Bouchra al-Hajjar s'entraîne dans la salle d'une université privée de Najaf, où elle enseigne le sport. (Photo, AFP)
Deux fois par semaine, Bouchra al-Hajjar s'entraîne dans la salle d'une université privée de Najaf, où elle enseigne le sport. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

En Irak, les boxeuses mettent K.-O. préjugés et tabous

  • Le président de la Fédération irakienne de boxe, Ali Taklif, reconnaît que la boxe féminine est un «phénomène récent» qui a le vent en poupe
  • Des équipes féminines de kick boxing ont même fait leur apparition

NAJAF : Gants levés devant son visage, Bouchra al-Hajjar sautille sur le ring, avant de décrocher un coup de poing à son adversaire. Dans la ville sainte de Najaf et ailleurs en Irak, les femmes pratiquent désormais la boxe, mettant K.-O. préjugés et tabous.

"À la maison, j'ai une salle d'entraînement complète, avec tapis et punching-ball", confie la coach sportive de 35 ans, mère de deux adolescents, qui vit dans le centre de l'Irak.

Lors du premier championnat de boxe féminine organisé en décembre à Bagdad, elle a remporté la médaille d'or des 70 kilos.

"Ma famille et mes amies m'ont beaucoup soutenue, elles sont très contentes du niveau que j'ai atteint", ajoute la trentenaire qui pratique aussi le karaté, foulard bleu-nuit strictement serré sur ses cheveux.

Deux fois par semaine, la jeune femme s'entraîne dans la salle d'une université privée de Najaf, où elle enseigne le sport.

Deux coups à gauche, un coup à droite: sur le ring, masque à boxe sur la tête et épais legging noir sous son short, elle enchaîne les crochets et tape dans les pattes d'ours d'un entraîneur.

Dans un Irak largement conservateur, et surtout dans une ville comme Najaf, un des pôles de l'islam chiite où les normes sociales sont encore plus strictes, la jeune femme reconnaît que son parcours a pu provoquer des haussements de sourcil.

"Nous avons rencontré de nombreuses difficultés, nous sommes une société conservatrice qui accepte difficilement ce genre de choses", concède-t-elle.

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Bouchra al-Hajjar lors d'une séance d'entrainement à l'Université islamique de Najaf, le 14 décembre 2021. (Photo, AFP)

 

«Société machiste»

Elle se souvient des protestations quand les premières salles de sport ont ouvert et que les femmes ont commencé à s'entraîner.

"Aujourd'hui on constate de grands progrès, il y a beaucoup de salles d'entraînement, mais aussi des piscines", ajoute-t-elle.

Venue s'entraîner, Ola Moustapha, 16 ans, arrête seulement de taper dans son punching-ball pour s'attaquer aux réticences de la société.

"Nous vivons dans une société machiste qui combat la réussite de la femme", lance avec verve l'adolescente voilée.

Malgré tout, ses parents, son frère et son entraîneur l'ont toujours encouragée, signe qu'un changement est possible.

"Progressivement les gens commencent à accepter. Si plusieurs filles tentent de s'y mettre, automatiquement la société va accepter".

Le président de la Fédération irakienne de boxe, Ali Taklif, reconnaît que la boxe féminine est un "phénomène récent" qui a le vent en poupe.

"Il y a un très fort attrait des joueuses voulant pratiquer le sport", indique-t-il, précisant que le pays compte une vingtaine d'équipes féminines de boxe.

Plus de 100 boxeuses ont ainsi participé au championnat, toutes catégories confondues, ajoute-t-il.

Même si "la discipline souffre comme les autres sports de l'absence d'infrastructures, de centres d'entraînement et d'équipements".

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Bouchra al-Hajjar avec sa mère et son fils à leur domicile à Najaf, le 14 décembre 2021. (Photo, AFP)

 

De père en fille

Historiquement, l'Irak a une longue tradition de sports féminins, remontant aux années 1970 et 1980. Que ce soit pour le basket, le volley-ball ou le cyclisme, les équipes féminines participaient régulièrement aux compétitions régionales dans le monde arabe.

Mais c'était sans compter les aléas de la géopolitique, venus stopper ce mouvement dans son élan: l'Irak s'est engagé dans une succession de conflits, et l'embargo international des années 1990 a sérieusement affecté infrastructures et développement.

Les violences, l'apparition des milices et le raidissement conservateur qui ont suivi ont eu raison de ces équipes. Pendant qu'elles se développaient au Kurdistan autonome, largement épargné dans le nord du pays.

Ces dernières années la tendance s'inverse timidement. Des équipes féminines de kick boxing ont même fait leur apparition.

Dans la famille de Hajer Ghazi, on a la boxe en héritage. Son père, ancien boxeur professionnel, l'a encouragé à embrasser la discipline.

À seulement 13 ans, elle a remporté la médaille d'argent dans sa catégorie au championnat. Ses deux soeurs pratiquent la boxe, tout comme son grand frère Ali.

"Notre père nous soutient plus que l'Etat", ironise l'adolescent, dans la ville d'Amara, dans le sud-est de l'Irak.

Le père Hassanein, camionneur de 55 ans qui a remporté plusieurs médailles, estime que "la femme a le droit de faire du sport, c'est normal". Tout en admettant qu'il y a des "sensibilités" qui entrent en jeu, en raison des valeurs tribales conservatrices.

"Par exemple, quand leur entraîneur veut les faire courir, il les emmène à l'extérieur de la ville".


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.