Une «batterie océanique» pour résoudre un dilemme de l'énergie verte

Frits Bliek, PDG de la startup néerlandaise Ocean Grazer, pose avec la batterie océanique Ocean Grazer, un système de stockage d'énergie renouvelable sous-marine, lors du Consumer Electronics Show (CES) le 6 janvier 2022, à Las Vegas, Nevada. (Photo, AFP)
Frits Bliek, PDG de la startup néerlandaise Ocean Grazer, pose avec la batterie océanique Ocean Grazer, un système de stockage d'énergie renouvelable sous-marine, lors du Consumer Electronics Show (CES) le 6 janvier 2022, à Las Vegas, Nevada. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Une «batterie océanique» pour résoudre un dilemme de l'énergie verte

  • Un système innovant propose ainsi qu'un champ d'éoliennes en mer pompe de l'eau dans un équipement qui utiliserait ainsi la pression naturelle des fonds marins
  • Alors que se multiplient les appels à abandonner les sources d'énergie contribuant au changement climatique, comme le charbon, trouver des moyens de stocker l'énergie verte devient crucial

LAS VEGAS: Que faire d'une éolienne immobile lors d'un jour sans vent? Pour certains experts et entrepreneurs, la réponse se trouve dans les mouvements sous-marins.

Un système innovant propose ainsi qu'un champ d'éoliennes en mer pompe de l'eau dans un équipement qui utiliserait ainsi la pression naturelle des fonds marins pour faire tourner des générateurs d'électricité et qui emmagasinerait l'énergie jusqu'à ce qu'on en ait besoin.

"Nous avons trouvé une solution que nous appelons la batterie océanique", explique à l'AFP Frits Bliek, patron de la startup néerlandaise Ocean Grazer, effectuant une démonstration du système au grand salon de la tech (CES) à Las Vegas.

Alors que se multiplient les appels à abandonner les sources d'énergie contribuant au changement climatique, comme le charbon, trouver des moyens de stocker l'énergie verte devient crucial, selon les experts, pour que celle-ci réponde aux besoins.

Et, ce, parce que la nature ne produit pas toujours du vent ou de l'ensoleillement aux périodes où la demande en électricité est la plus forte.

La "batterie océanique" de Frits Bliek fonctionne grâce à d'énormes poches reposant sur le fond marin remplies d'eau de mer par une éolienne.

En cas de besoin d'électricité, la pression exercée par l'océan sur ces poches permet de faire passer de l'eau à travers le système, qui inclut des turbines, générant ainsi de l'énergie.

«Pompage-turbinage»

Le coût constitue l'un des aspects fondamentaux à considérer dans la production d'électricité.

Or un système de stockage impliquant une batterie quelle quel soit s'avère non seulement onéreux mais présente aussi des risques de fuite et de contamination de l'environnement océanique.

Des dispositifs faisant appel à la pression hydraulique sont déjà utilisés dans des barrages hydroélectriques qui réinjectent de l'eau, pompée dans des bassins ou des cours d'eau, jusque dans leur réservoir quand la demande en électricité chute. Ce principe, appelé "pompage-turbinage", permet ainsi d'emmagasiner des ressources destinées à alimenter les turbines du barrage.

Le ministère américain de l'Energie situe l'origine du concept en Italie et en Suisse dans les années 1890. Des installations de ce type existent désormais dans le monde entier.

Concernant la version sous-marine de ce type de stockage, Ocean Grazer n'est pas seul sur le marché.

FLASC, entreprise affiliée à l'université de Malte, a conçu un système utilisant une électricité produite à partir d'énergies renouvelables pour pomper de l'eau dans une chambre contenant de l'air pressurisé, qui peut ensuite faire tourner une turbine hydraulique pour générer à son tour de l'électricité.

Un autre projet, baptisé Stensea, utilise des sphères de béton caverneux pour son mécanisme, testé dans un lac d'Allemagne en 2016.

80% d'efficacité

Selon le patron d'Ocean Grazer, les structures sous-marines utilisent à leur avantage la pression des fonds de l'océan --une ressource gratuite permettant d'alimenter un système qu'il estime efficace à 80% pour stocker de l'énergie.

Frits Bliek considère les structures de stockage comme une question-clé des énergies renouvelables, dont l'utilisation est en plein essor dans la consommation énergétique mondiale avec la chute des coûts de production.

Aux Etats-Unis par exemple, ces sources d'énergie décarbonée ont enregistré la croissance la plus rapide dans le mix énergétique, en augmentation de 42% entre 2010 et 2020, selon l'ONG Center for Climate and Energy Solutions.

Pour autant, la mise en place de structures comme la "batterie océanique" à une échelle suffisante pour son intégration à un réseau d'électricité ne se fera pas avant plusieurs années.

Frits Bliek prévoit ainsi d'installer son système en mer pour la première fois d'ici 2025, après l'avoir d'abord déployé dans un lac du nord des Pays-Bas en 2023.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.