Covid-19: pourquoi faire autant de tests ?

Une femme attend son tour pour passer un test de Covid-19 à la gare routière urbaine, dans le centre-ville de Brasilia, au Brésil, le 7 janvier 2022.(Photo, AFP)
Une femme attend son tour pour passer un test de Covid-19 à la gare routière urbaine, dans le centre-ville de Brasilia, au Brésil, le 7 janvier 2022.(Photo, AFP)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

Covid-19: pourquoi faire autant de tests ?

  • Si les tests de dépistage restent aux yeux de certains pertinents, encore faut-il qu'ils soient accessibles et réalisés dans le bon timing
  • De nombreuses personnes privilégient désormais les tests antigéniques, accessibles sans rendez-vous, pour un résultat plus rapide mais moins fiable que les tests PCR

PARIS: La déferlante de contaminations de Covid-19, qui se traduit par une ruée sur les tests, fait douter certains médecins de l'intérêt de poursuivre un tel dépistage massif, quand d'autres y voient encore une manière de freiner l'emballement épidémique.

Les scènes se répètent depuis des semaines maintenant: dès l'aube, des queues se forment devant les laboratoires d'analyses médicales et les pharmacies pour faire le test qui donnera un résultat "positif" ou "négatif".

Les chiffres de la vague actuelle, portée par un variant Omicron extrêmement contagieux, ont de quoi donner le tournis: un nombre de contaminations record accompagné d'un nombre de tests jamais vu: plus de 8,3 millions réalisés la semaine dernière.

Au point que certains se demandent si à ce stade de l'épidémie, il est nécessaire de poursuivre cette politique de dépistage massive, très coûteuse et compliquée à organiser.

"Les tests à grande échelle sont probablement inutiles désormais", tranche auprès de l'AFP le médecin urgentiste Yonathan Freund. "Est-ce que faire plus d'un million de tests par jour limite la circulation du virus? Je ne le crois pas, ou alors à la marge".

Aujourd'hui, "il est trop tard, on a perdu le contrôle, il faut accepter le fait que le virus va circuler", poursuit-il.

Un pavé dans la mare? "Beaucoup pensent la même chose mais le sujet est encore tabou", estime-t-il.

«Frein moteur»

Cette vision ne semble en tout cas pas partagée pas différents épidémiologistes qui voient dans les tests un outil indispensable de suivi de la pandémie.

Mais aussi et surtout une manière, parmi d'autres, d'endiguer sa progression.

"Avant, un cas contact devait s'isoler, maintenant que ce n'est plus la règle, c'est important de savoir si on est porteur du virus ou non", relève l'épidémiologiste Pascal Crépey. "Les tests, ce n'est pas un frein à main qui permet de stopper la voiture, mais ça reste un frein moteur."

Et selon lui, "il est faux de dire que tout le monde sera contaminé par Omicron quoiqu'il arrive".

Car tout dépend de la capacité de reproduction du virus qui peut être limitée par une combinaison de mesures. Le dépistage en fait potentiellement partie même si, comme toute autre mesure, il n'est pas efficace à 100%.

Cette capacité de reproduction est très importante mais reste à préciser car, à ce stade de l'épidémie, de nombreuses incertitudes demeurent autour du variant Omicron.

"On ne connait pas encore assez sa contagiosité, ni ses conséquences, pour se permettre de modifier la stratégie de dépistage", estime le professeur en épidémiologie Mahmoud Zureik.

"S'il s'avère que si ça devient un virus endémique comme le rhume, la question de la pertinence des tests va se poser, mais on n'en est pas là".

«Mieux que rien»

Si les tests de dépistage restent aux yeux de certains pertinents, encore faut-il qu'ils soient accessibles et réalisés dans le bon timing.

Or, "on est dépassé, on arrive aux limites du système", souffle Jérôme Grosjean, biologiste médical.

"L'autre problème, c'est que tous les tests sont un peu mis sur le même plan aujourd'hui mais ils n'ont pas la même valeur prédictive", ajoute-t-il.

De nombreuses personnes privilégient désormais les tests antigéniques, accessibles sans rendez-vous, pour un résultat plus rapide mais moins fiable que les tests PCR, plus difficiles d'accès.

Depuis plusieurs jours, les autotests sont aussi pris d'assaut: mais là encore, le résultat est moins fiable qu'un PCR et le risque d'erreur de manipulation possible.

La Haute autorité de santé (HAS) a récemment estimé qu'aucun élément probant ne démontrait une perte de sensibilité clinique des tests antigéniques et autotests pour la détection du variant Omicron, recommandant l'extension de leur utilisation chez les personnes cas contact.

"Un autotest négatif ne doit pas rassurer à 100%", résume Jérôme Grosjean. Mais c'est toujours "mieux que rien".


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com