Mali: nouveau sommet des dirigeants ouest-africains

Des partisans célèbrent l'arrivée du nouveau président du gouvernement de transition du Mali, Assimi Goita, à son retour d'Accra après une réunion avec les représentants de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) le 31 mai 2021. (Michèle Cattani/AFP)
Des partisans célèbrent l'arrivée du nouveau président du gouvernement de transition du Mali, Assimi Goita, à son retour d'Accra après une réunion avec les représentants de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) le 31 mai 2021. (Michèle Cattani/AFP)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Mali: nouveau sommet des dirigeants ouest-africains

  • Depuis le premier putsch d'août 2020 conforté par celui de mai 2021 intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la "transition", la Cédéao pousse au retour des civils
  • En août 2020, la Cédéao avait suspendu le Mali de tous ses organes de décision, suspension toujours en vigueur

ACCRA, Ghana : Les dirigeants ouest-africains sont à nouveau réunis dimanche à Accra pour examiner la situation au Mali et l'éventualité de sanctions supplémentaires, après une proposition de dernière minute de la junte sur un retour des civils au pouvoir.

Deux ministres du gouvernement dominé par les colonels ont soumis samedi un calendrier de "transition" révisé à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui tient dans la capitale ghanéenne un nouveau sommet extraordinaire sur le Mali, théâtre de deux coups d'Etat militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire.

"La contre-proposition malienne est une transition de quatre ans. C'est de la rigolade", a dit un haut responsable ghanéen, dont le pays assure actuellement la présidence de la Cédéao et qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat pour ne pas nuire aux discussions à venir.

La junte qui dirige le Mali demandait initialement jusqu'à cinq ans. La nouvelle offre a été présentée dans le souci de "maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cédéao", a dit samedi à la télévision nationale l'un des deux émissaires maliens, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, sans en préciser le contenu.

La démarche vise à l'évidence à apaiser le courroux d'un certain nombre des chefs d'État et de gouvernement rassemblés à Accra. Un délai de cinq ans  paraissait appeler immanquablement de nouvelles sanctions.

Depuis le premier putsch d'août 2020 conforté par celui de mai 2021 intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la "transition", la Cédéao pousse au retour des civils dans les meilleurs délais.

Pour l'organisation dont la crédibilité est en jeu, il s'agit de défendre ses principes fondamentaux de gouvernance, de stopper la contagion du fait accompli et de contenir l'instabilité régionale. Elle avait obtenu après le premier putsch l'engagement des colonels d' organiser des élections législatives et présidentielle en février 2022.

La junte, qui demandait déjà jusqu'à cinq années de délai, avait cédé de mauvaise grâce à la pression. Elle dit aujourd'hui ne pas être capable d'honorer l'échéance. Les autorités invoquent l'insécurité persistante dans le pays, en proie aux violences de toutes sortes, jihadistes, communautaires, crapuleuses... Elles affiment la nécessité de réformes préalables pour que les élections ne souffrent pas de contestations à l'instar des précédentes.

- Gel d'avoirs financiers -

Mesure de l'importance des enjeux pour la Cédéao comme pour le Mali au coeur de l'instabilité sahélienne, c'est la huitième fois que les dirigeants ouest-africains se retrouvent, en présentiel ou en visioconférence, pour parler spécialement du Mali (avec la Guinée après un autre putsch en septembre 2021) depuis août 2020, sans compter les sommets ordinaires.

Fait exceptionnel, la réunion de dimanche a été immédiatement précédée dans la capitale ghanéenne d'un autre sommet extraordinaire, celui des dirigeants de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les huit pays de l'UEMOA sont membres de la Cédéao. Ce sommet avant le sommet est considéré comme augurant d'une possible action concertée et peut-être de sanctions économiques.

"La prorogation de la durée de la transition à cinq ans préoccupe l’ensemble de la région ouest- africaine", a déclaré le président en exercice de l'UEMOA, le chef de l'Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré dans son discours d'ouverture. Il a paru peu enclin à accorder beaucoup de temps aux colonels, exprimant "la conviction que toutes les réformes politiques, économiques et sociales visant la refondation du Mali ne pourraient être conduites que par des autorités démocratiquement élues".

La Cédéao a déjà imposé un gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités coupables selon elle de faire obstruction aux élections. Elle doit maintenant décider de muscler ou non les mesures coercitives, un choix délicat.

Lors de leur sommet du 12 décembre, les dirigeants ouest-africains avaient brandi la menace de sanctions "économiques et financières" supplémentaires.

En août 2020, la Cédéao avait suspendu le Mali de tous ses organes de décision, suspension toujours en vigueur. Elle avait aussi fermé toutes les frontières terrestres et aériennes, et instauré un embargo sur les échanges financiers et commerciaux, à l'exception des produits de première nécessité.

En pleine pandémie, l'embargo infligé à un pays pauvre et enclavé avait été durement ressenti. Ces sanctions avaient été levées au bout d'un mois et demi.

La Cédéao doit soupeser les risques de braquer les Maliens contre elle avec une nouvelle démonstration de fermeté à l'encontre du Mali, disent les analystes.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.