Soudan: tirs de lacrymogènes sur des manifestants anti-putsch

Des manifestants soudanais passent devant des pneus en feu alors qu'ils se rassemblent pour protester contre le coup d'État militaire d'octobre 2021, dans la capitale Khartoum, le 9 janvier 2022. (AFP)
Des manifestants soudanais passent devant des pneus en feu alors qu'ils se rassemblent pour protester contre le coup d'État militaire d'octobre 2021, dans la capitale Khartoum, le 9 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Soudan: tirs de lacrymogènes sur des manifestants anti-putsch

  • Depuis le putsch du 25 octobre, la répression des manifestations par les forces de l'ordre a fait au moins 61 morts, selon un dernier bilan des médecins liés au mouvement de protestation
  • Des médecins en blouse blanche ont été vus dimanche se joindre à des rassemblements pour protester contre les forces de sécurité qui ont pris d'assaut des hôpitaux et des installations médicales

KHARTOUM : Les forces de sécurité soudanaises ont tiré du gaz lacrymogène dimanche sur des milliers de manifestants à Khartoum et dans d'autres villes du Soudan lors de nouveaux rassemblements contre l'armée au pouvoir, onze semaines après le coup d'Etat militaire.

Le 25 octobre, le coup d'Etat du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a mis fin à la transition vers un pouvoir entièrement civil au Soudan, près de deux ans après la chute d'Omar el-Béchir, dictateur qui était au pouvoir depuis trois décennies.

Des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés dimanche dans la capitale pour protester contre le coup d'Etat, selon des témoins.

D'autres sont aussi sortis dans les rues d'Omdourman et de Bahri, les banlieues nord-ouest et nord de Khartoum, ainsi qu'à Wad Madani, au sud de la capitale, d'après les mêmes sources. 

Les forces de sécurité ont tenté de disperser les manifestants avec des tirs de lacrymogènes dans le centre de Khartoum et à Bahri, comme ils l'avaient déjà fait lors d'autres rassemblements anti-putsch.

"Non, non au régime militaire", ont scandé les manifestants en agitant les drapeaux soudanais.

Depuis le putsch du 25 octobre, la répression des manifestations par les forces de l'ordre a fait au moins 61 morts, selon un dernier bilan des médecins liés au mouvement de protestation. Un adolescent est décédé dimanche des suites de blessures par "balles" au cou subies lors de manifestations jeudi, d'après la même source.

Les autorités ont régulièrement nié avoir eu recours à des balles réelles contre les manifestations et ont déclaré que de nombreux membres des forces de sécurité avaient été blessés lors d'affrontements avec des protestataires.

Les médecins manifestent 

"Nous ne voulons pas moins qu'un gouvernement complètement civil", a déclaré Ammar Hamed, 27 ans, un manifestant à Khartoum.

Des médecins en blouse blanche ont été vus dimanche se joindre à des rassemblements pour protester contre les forces de sécurité qui ont pris d'assaut des hôpitaux et des installations médicales lors de précédentes manifestations.

Samedi, le Comité central des médecins soudanais, affilié au mouvement de protestation, avait déclaré que les médecins se joindraient aux marches et remettraient un mémorandum aux responsables de l'ONU, dénonçant de récentes "agressions commises par les forces du coup d'État" contre des installations médicales.

La semaine dernière, le Premier ministre et visage civil de la transition, Abdallah Hamdok, avait démissionné à l'issue d'une journée de manifestations meurtrière. 

Il avait été réinstallé dans ses fonctions le 21 novembre après avoir été limogé avec son gouvernement lors du coup d'Etat.

Depuis la semaine dernière, les militaires sont seuls aux commandes. Le général Burhane, qui a prolongé de deux ans son mandat à la tête du pays, promet des élections pour juillet 2023.

Mais ses promesses sont loin de calmer la rue.

Pourparlers de l'ONU 

Samedi, l'émissaire de l'ONU au Soudan Volker Perthes a annoncé qu'il allait organiser des pourparlers avec "tous les acteurs clés civils et militaires" pour tenter de résoudre la crise. 

"Il est temps de mettre fin à la violence et d'entrer dans un processus constructif", a-t-il indiqué à propos de ces discussions, qui doivent être officiellement lancées lundi lors d'une conférence de presse.

Les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance de la révolte qui a entraîné l'éviction de Béchir en 2019, ont indiqué n'avoir reçu "aucun détail" de la part de l'ONU sur ces pourparlers. 

Dimanche, l'Association des professionnels soudanais, qui a également joué un rôle déterminant dans les manifestations anti-Béchir, a déclaré elle qu'elle "rejetait complètement" de tels pourparlers. 

"Le moyen de résoudre la crise soudanaise commence par le renversement complet du conseil militaire putschiste", a indiqué l'Association dans un communiqué. 

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.