Liberia: un hôtel de luxe en déshérence, symbole d'un passé douloureux

Le vieil escalier de l'hôtel Ducor délabré à Monrovia le 18 novembre 2021. L'hôtel Ducor, lorsqu'il a ouvert ses portes en 1960, était le premier hôtel cinq étoiles d'Afrique. (John Wessels/AFP)
Le vieil escalier de l'hôtel Ducor délabré à Monrovia le 18 novembre 2021. L'hôtel Ducor, lorsqu'il a ouvert ses portes en 1960, était le premier hôtel cinq étoiles d'Afrique. (John Wessels/AFP)
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Publié le Lundi 10 janvier 2022

Liberia: un hôtel de luxe en déshérence, symbole d'un passé douloureux

  • Il y avait peu d'hôtels à Monrovia dans les années 1950, d'où la construction du Ducor en 1960 pour héberger hommes d'affaires et responsables gouvernementaux
  • Pendant des années, le personnel du Ducor a satisfait aux exigences de nantis et de dirigeants de ce monde, comme l'ancien empereur éthiopien Haïlé Sélassié

MONROVIA, Liberia :Certains palaces décrépits portent la trace de leur faste aboli. Pas le Ducor, parallélépipède de béton dépouillé de son luxe et de ses fenêtres par une histoire libérienne troublée dont il matérialise les souffrances, en surplomb de Monrovia.

A son ouverture en 1960, le Ducor était un des premiers hôtels cinq étoiles d'Afrique. Pendant des années, son personnel a satisfait aux exigences de nantis et de dirigeants de ce monde, comme l'ancien empereur éthiopien Haïlé Sélassié.

En 1989, c'est la fermeture au début de la première des deux guerres civiles qui devaient ensanglanter le Liberia et faire 250.000 morts de 1989 à 1997, puis de 1999 à 2003.

Les marques physiques témoignant de ces épreuves sont rares à Monrovia. Le Ducor, parmi les arbres sur une hauteur de la capitale, conserve une vue imprenable sur l'Atlantique. En contrebas s'étale le bidonville de West Point.

Sur 10 niveaux s'étagent des corridors et des chambres fantômatiques à la peinture noircie par les infiltrations, des volées de marches sans garde-corps, des terrasses gagnées par la végétation et traversées par des puits d'ascenseur vides.

L'intense lumière naturelle traverse de part en part la structure, qui pourrait évoquer une usine désaffectée sans la piscine à la céramique turquoise défraîchie où, selon une anecdote non corroborée, l'ancien dictateur ougandais Idi Amin se baignait sans se départir de son arme.

Dans le bassin stagne une eau verdâtre. Le terrain alentour est devenu un repaire de toxicomanes.

"Cela attriste tout le monde", souffle Ambrose Yebea, fonctionnaire retraité du ministère du Tourisme, qui proposait autrefois des visites de l'hôtel abandonné.

- Cantonnement militaire -

Il y avait peu d'hôtels à Monrovia dans les années 1950, d'où la construction du Ducor en 1960 pour héberger hommes d'affaires et responsables gouvernementaux, relate-t-il.

Les plans ont été confiés à l'architecte israélien Moshe Mayer. Golda Meir, alors ministre israélienne des Affaires étrangères, et le leader de l'indépendance de la Guinée voisine, Ahmed Sékou Touré, ont assisté à la cérémonie d'ouverture.

Les photos d'époque montrent un bâtiment fastueux, avec des clients sirotant des cocktails au bord de la piscine.

Hébergé au Ducor, le premier président de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, avait été conquis, au point de mandater Moshe Mayer pour faire encore mieux à Abidjan. L'hôtel Ivoire y est toujours en activité.

De nombreux dirigeants africains ont séjourné au Ducor dans les années 1960 et 1970, y compris pendant la conférence de l'Organisation de l'unité africaine à Monrovia en 1979. Un rapport de la Banque mondiale datant de 1975 suggère que le déclin avait déjà commencé.

Après la fermeture en 1989, le Ducor a servi de cantonnement pour les hommes du chef de guerre libérien Charles Taylor pendant le siège de Monrovia en 2003.

L'hôtel a ensuite abrité des squatters, que fit déloger Ellen Johnson Sirleaf, première présidente élue après la guerre.

Elle a lancé des plans de rénovation. En 2011, le gouvernement a confié le Ducor à la Libyan African Investment Company (Laico), une filiale du fonds souverain libyen.

- La guerre comme fatalité -

Le Ducor nouvelle formule devait compter 150 chambres, des restaurants, un centre commercial, un court de tennis et un casino, et créer des emplois, indique un communiqué officiel de l'époque.

Mais une autre guerre a été fatale au projet, celle dans laquelle a sombré la Libye. Le Liberia a alors rompu les liens avec la Libye de Mouammar Kadhafi, et les travaux ont cessé.

"Cela nous a beaucoup choqués", se rappelle Frank Williams, qui dit avoir été l'un des 150 employés de la Laico. "Aujourd'hui, nous n'avons pas d'emploi".

Le sort du Ducor est indéterminé. Ni la présidence libérienne, ni le ministère du Tourisme, ni la Laico n'ont répondu à ce sujet.

La Laico est sous le coup de sanctions de l'Union européenne en raison de ses liens étroits présumés avec l'ex-régime Kadhafi.

Certains espèrent encore voir renaître le Ducor. Il pourrait attirer des touristes et générer des emplois, espère Ambrose Yebea, le fonctionnaire retraité. "Tous les Libériens sont d'accord là-dessus: ils veulent que l'hôtel soit remis à neuf", assure-t-il.


Les astronomes profitent de deux événements rares : les taches solaires et le «point rouge» de Mars

De grandes taches solaires ont été observées sur la planète ardente depuis le nord de l'Arabie saoudite. (SPA)
De grandes taches solaires ont été observées sur la planète ardente depuis le nord de l'Arabie saoudite. (SPA)
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  • Des taches solaires ont été observées sur la surface du soleil mardi, apparaissant sombres mais affichant une brillance rayonnante
  • Selon les astronomes, l'étude de ces taches est essentielle pour comprendre le cycle de 11 ans du soleil, qui régule l'activité solaire

RIYAD : La région de la frontière nord a été témoin de deux événements astronomiques majeurs mardi soir - une conjonction frappante de la Lune avec Mars et l'étoile Chi Virginis, et l'apparition de taches solaires massives.

La première était visible pour les visiteurs et offrait des conditions idéales pour les astrophotographes, avec Mars identifiable par sa teinte rouge-orange.

Adnan Khalifah, membre du club d'astronomie et d'espace, a déclaré que la lune semblait alignée avec Mars, visible au-dessus de l'étoile Chi Virginis dans la constellation de la Vierge.

Par ailleurs, plusieurs taches solaires ont été observées à la surface du soleil mardi, apparaissant sombres mais affichant une brillance rayonnante. Ces taches sont parmi les plus grandes enregistrées cette année, chacune s'étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres et étant visible à l'aide de petits télescopes.

Selon les astronomes, l'étude de ces taches est essentielle pour comprendre le cycle de 11 ans du soleil, qui régule l'activité solaire. Les taches solaires peuvent déclencher des éruptions solaires ou des tempêtes géomagnétiques susceptibles d'affecter les systèmes de navigation et de communication par satellite.


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".