Blanquer aux enseignants: «On ne fait pas une grève contre un virus»

Le ministre français de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, s'adresse aux députés lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 janvier 2022. (AFP)
Le ministre français de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, s'adresse aux députés lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 11 janvier 2022

Blanquer aux enseignants: «On ne fait pas une grève contre un virus»

  • L'ensemble des syndicats représentatifs ont appelé à la grève dans l'Education nationale jeudi, dénonçant « une pagaille indescriptible » dans les écoles en raison du protocole Covid-19
  • « C'est pas une grève qui résout les problèmes, on ne fait pas une grève contre un virus », a-t-il lancé

PARIS : Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a appelé mardi à "l'unité de la Nation autour de son école", deux jours avant un appel à la grève des enseignants qui s'annonce très suivi, arguant qu'"on ne fait pas une grève contre un virus".

"Je sais qu'il y a beaucoup de fatigue, beaucoup de nervosité, donc moi j'en appelle à la fois au sang-froid, à l'unité de la Nation autour de son école, à ne pas confondre les sujets, on est en campagne présidentielle, certains opposants essaient d'en faire un thème", a regretté le ministre sur BFMTV.

L'ensemble des syndicats représentatifs ont appelé à la grève dans l'Education nationale jeudi, dénonçant "une pagaille indescriptible" dans les écoles en raison du protocole Covid-19 mis en place et "un sentiment fort d'abandon et de colère parmi les personnels".

Pour Jean-Michel Blanquer, "c'est dommage d'avoir une journée qui va perturber davantage le système", a-t-il dit. "Il y a des problèmes, je suis le premier à le reconnaître, c'est difficile mais c'est difficile dans tous les pays".

"Comme je formule l'espoir que c'est notre dernière vague, ça serait dommage de se diviser dans cette dernière ligne droite qui est très dure, très compliquée pour tous les acteurs", a-t-il ajouté.

"C'est pas une grève qui résout les problèmes, on ne fait pas une grève contre un virus", a-t-il lancé.

 

L'armée en renfort pour vacciner en pleine 5e vague de Covid

PARIS : Une centaine de militaires sont mobilisés chaque jour depuis fin décembre pour renforcer des centres de vaccination et appuyer la campagne vaccinale du gouvernement, alors que la 5e vague épidémique frappe de plein fouet, a-t-on appris mardi auprès de l'état-major des armées.

"Depuis le 22 décembre, un peu plus de 23.000 injections ont été réalisées par des infirmiers militaires", selon l'état-major, qui précise que "plus d'une centaine de militaires sont déployés chaque jour sur le territoire national" pour aider à vacciner.

Les infections ont connu une progression fulgurante sous la poussée du variant Omicron, extrêmement contagieux. Le taux de positivité, qui rapporte le nombre de cas à celui des tests, frôle les 20%, un plus haut depuis l'automne 2020.

Côté vaccination, 53,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (79,1% de la population totale) et plus de 52 millions sont complètement vaccinés (77,2% de la population).

Depuis la première vague épidémique, au printemps 2020, les militaires français ont régulièrement contribué à l'effort collectif sous le parapluie de l'opération "Résilience": ouverture de structures médicales de réanimation sous tente, transfert de patients par avion, mobilisation d'infirmiers militaires pour vacciner ou encore convoyage de matériel médical et de renforts outre-mer.

Lundi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé un assouplissement du protocole sanitaire face à l'épidémie de Covid dans les établissements scolaires et le risque de pagaille. Trois simples autotests pour les cas contact à l'école, sans obligation de test antigénique ou PCR, sont désormais demandés.

Jean-Michel Blanquer voit dans cette "adaptation" du protocole une façon de "simplifier la vie des familles mais aussi la vie des professeurs et des directeurs d'école, essentiellement à l'école primaire".

L'idée est "de simplifier la vie de tout le monde, des familles, pour éviter les queues à la pharmacie, et des directions d'écoles primaires qui sont beaucoup concernées (...), tout en maintenant une exigence sur le sujet des tests. C'est donc une responsabilisation de tout le monde, pour des contraintes le plus faible possible", a-t-il estimé.

Le ministre a fait état de 10.000 classes fermées lundi soir, soit 2% des classes en primaire, et de 50.000 cas positifs cumulés, sur 12 millions d'élèves.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».