Covid: Jean-Michel Blanquer, un ministre dans la tourmente

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après le conseil des ministres hebdomadaire du 12 janvier 2022. (Photo, AFP)
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après le conseil des ministres hebdomadaire du 12 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 12 janvier 2022

Covid: Jean-Michel Blanquer, un ministre dans la tourmente

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après le conseil des ministres hebdomadaire du 12 janvier 2022. (Photo, AFP)
  • Face à la montée des appels à la démission, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a assuré mercredi que l'exécutif était «très en soutien» de son ministre avec qui il «avance en pack» dans cette crise
  • Après l'Assemblée la veille, le ministre, grand amateur de rugby, a encore été secoué mercredi au Sénat où on l'a accusé d'être «dépassé par les événements»

PARIS: Longtemps solide au poste, record de longévité à la clé, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer connaît une fin du quinquennat compliquée sur fond de crise Covid, avec une grève qui promet d'être exceptionnellement suivie jeudi pour dénoncer la « pagaille » dans les écoles. 

Face à la montée des appels à la démission, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a assuré mercredi que l'exécutif était « très en soutien » de son ministre avec qui il « avance en pack » dans cette crise. 

Reste qu'avec 75% d'enseignants grévistes annoncés, l'opposition prédit une mobilisation inédite « depuis mai 68 » à M. Blanquer, au cœur des turbulences d'une rentrée scolaire agitée, marquée par trois changements de protocole en une semaine qui ont rendu « chèvre » le personnel éducatif et les parents. 

A la vue des files interminables devant les pharmacies pour faire tester des écoliers, le Premier ministre Jean Castex est lui-même monté au tableau lundi soir pour dire que trois autotests suffiraient désormais pour les cas contact. Un passage télévisé considéré comme un « désaveu » voire « une humiliation » (Damien Abad, LR) pour M. Blanquer par les oppositions et syndicats. 

« Kafka », « politique de gribouille », « mauvais jeu de société dont les règles changent tous les deux jours »: après l'Assemblée la veille, le ministre, grand amateur de rugby, a encore été secoué mercredi au Sénat où on l'a accusé d'être « dépassé par les événements ». 

A gauche, le PS, les insoumis et le candidat écologiste Yannick Jadot réclament sa démission. 

« Soit on veut créer des polémiques, ce qui est assez facile vu les difficultés que pose ce virus, soit on cherche l'union nationale autour de notre école », a répondu l'intéressé, droit dans ses bottes mais visiblement touché. 

S'il est difficile d'imaginer son départ de la rue de Grenelle, on reconnaît au sein de la majorité que l'étoile de l'ancien directeur de l'Essec a pâli. 

Selon une source gouvernementale, Jean Castex pourrait recevoir, en cas de forte mobilisation jeudi, les syndicats d'enseignants, au risque d'alimenter encore les procès de mise sous tutelle. 

« Ca ne sert à rien de l'enfoncer. On ne va pas changer de ministre à moins de 100 jours de la présidentielle. Mais ce n'est pas une situation facile », souligne un poids lourd de la macronie qui regrette surtout des »erreurs de com' ». 

Echange tendu 

M. Blanquer fut pourtant longtemps considéré comme un maillon fort de la macronie. Au point de battre en septembre le record de longévité d'un ministre de l'Éducation nationale de la Vème République, détenu depuis 1967 par Christian Fouchet. Un petit exploit à un poste réputé difficile où M. Blanquer se targue d'avoir impulsé la réforme du bac, le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones d'éducation prioritaire et œuvré pour garder les écoles ouvertes au maximum malgré la Covid. 

Désormais, il se fait recadrer, y compris par le président de la République. « Je vous donne le point, il faut plus d'anticipation et plus de temps aux rectorats pour communiquer avec les écoles en amont », a répondu Emmanuel Macron, dans le Parisien, à une enseignante qui l'interrogeait sur le nouveau protocole annoncé quelques heures avant la rentrée scolaire, un timing qui a ulcéré les enseignants. 

Les rapports du ministre de l'Education avec son homologue de la Santé, Olivier Véran, sont également questionnés. Selon plusieurs médias, un échange tendu a opposé les deux hommes en marge du Conseil des ministres mercredi. 

Dans la matinée, Olivier Véran avait réfuté des désaccords, concédant simplement « des temporalités qui peuvent être différentes » et des « tâtonnements » légitimes par temps de crise. 

Mais au sein de la majorité, certains déplorent les orientations prises par M. Blanquer, 57 ans, au-delà de la gestion de la crise sanitaire. Notamment son combat passionné contre le wokisme ou « l'islamo-gauchisme », des thèmes chers à la droite. 

Du côté des syndicats, Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, décrit « un idéologue arc-bouté sur ses positions, qui n'admet pas la contradiction ». « C'est un ministre qui pense n'avoir jamais tort », abonde Stéphane Crochet (SE-Unsa). 

« Jean-Michel Blanquer agace, oui, et depuis longtemps », concède un fidèle d'Emmanuel Macron. « Mais il aura été le symbole de ce que le président de la République voulait: la durée. » 


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.