«Très préoccupée» par la situation au Mali, la Suède pèse ses options

Des militants de la plateforme Yerewolo lors d'une réunion impromptue des différents groupes panafricanistes du Mali, après que la CEDEAO a décidé d'imposer des sanctions contre le Mali, le 10 janvier 2022, à Bamako. (Photo, AFP)
Des militants de la plateforme Yerewolo lors d'une réunion impromptue des différents groupes panafricanistes du Mali, après que la CEDEAO a décidé d'imposer des sanctions contre le Mali, le 10 janvier 2022, à Bamako. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

«Très préoccupée» par la situation au Mali, la Suède pèse ses options

  • Les Occidentaux lui reprochent aussi d'avoir fait appel aux services des mercenaires du groupe russe Wagner
  • Le pays compte également un contingent dans le cadre de la mission de formation EUTM de l'UE

STOCKHOLM: La Suède, présente militairement au Mali, s'est dit jeudi "très préoccupée" par la situation dans le pays et entend "analyser les conséquences" que cela pourrait avoir sur sa présence sur le terrain.

"La Suède est très préoccupée par l'évolution de la situation au Mali, tant en ce qui concerne la présence du groupe (russe) Wagner que le report des élections" destinées à ramener les civils au pouvoir, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un courriel à l'AFP.

"Nous suivons de près l'évolution de la situation (...), en collaboration avec les Nations unies, l'UE et nos autres partenaires contributeurs de troupes, et analysons notamment les conséquences que les développements actuels pourraient avoir sur notre présence militaire", a-t-il ajouté.

Interrogé sur un éventuel retrait des militaires suédois de la force de l'ONU Minusma, le département des opérations de paix de l'ONU a indiqué à New York "n'avoir reçu aucune information" allant dans ce sens.

"La Minusma joue un rôle important dans le soutien de la paix et de la stabilité au Mali, et nous sommes reconnaissants pour les contributions essentielles de tous les pays contributeurs de troupes et de police", a ajouté un porte-parole du département, Aditya Mehta.

Après un coup d'Etat en mai 2021, le deuxième en moins d'un an, la junte militaire malienne a dit ne plus prévoir d'élections le 27 février comme elle s'y était engagée, mais projeter à la place une transition qui pourrait durer jusqu'à cinq ans.

Les Occidentaux lui reprochent aussi d'avoir fait appel aux services des mercenaires du groupe russe Wagner. 

La ministre des Affaires étrangères Ann Linde avait prévenu mercredi à la radio publique SR que la situation actuelle, notamment la présence de mercenaires russes, pouvait "avoir des conséquences sur notre engagement" dans le pays africain.

Les Suédois ont actuellement quelque 220 soldats stationnés au Mali dans le cadre de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali) et 150 autres au sein de l'opération militaire française Takuba, qui vise à réunir des forces spéciales de différents pays pour accompagner les forces locales au combat.

La contribution militaire suédoise à Takuba prendra fin, comme prévu, au premier trimestre 2022, tandis que le retrait des troupes de la Minusma doit s'achever mi-2024 au plus tard.

Le pays compte également un contingent dans le cadre de la mission de formation EUTM de l'UE.

Plusieurs partis au Parlement suédois demandent un départ rapide des troupes suédoises du Mali mais Mme Linde estime qu'un retrait doit être coordonné avec, par exemple, d'autres pays européens sur le terrain.

Lors d'une réunion régulière mardi du Conseil de sécurité consacrée au Mali, l'ambassadeur du pays Issa Konfourou a affirmé qu'il "n'y avait pas de mercenaires" de Wagner au Mali mais uniquement des "instructeurs russes" en vertu d'une coopération militaire entre le Mali et la Russie remontant au début des années 1960.

L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a de son côté parlé d'"hystérie" des Occidentaux à l'égard des nouveaux partenariats que le gouvernement malien, a-t-il précisé, est en droit de rechercher après le désengagement militaire soudain de la France au Mali.

Le Soudan depuis le coup d'Etat du 25 octobre

Voici les temps forts au Soudan depuis le coup d'Etat du 25 octobre 2021.

Le pays traverse une délicate transition depuis la chute en 2019 d'Omar el-Béchir censée aboutir à des élections libres fin 2023.

Nouveau coup d'Etat

Le 25 octobre 2021, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane arrête de nombreux membres civils des autorités de transition, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok, et décrète l'état d'urgence.

Il maintient souhaiter "une transition vers un Etat civil et des élections libres en 2023".

Au moins sept personnes sont tuées et 80 blessées par des tirs de l'armée à Khartoum, selon un syndicat de médecins pro-démocratie, lors de manifestations massives contre le putsch, largement condamné par la communauté internationale.

Washington suspend une aide de 700 millions de dollars au Soudan.

Désobéissance civile, pression internationale

Le 26, des milliers de Soudanais manifestent à Khartoum lors d'une journée de "grève générale".

Abdallah Hamdok est assigné à résidence.

Le 27, les arrestations de militants et manifestants se multiplient, les heurts se poursuivent.

L'Union africaine suspend le Soudan, la Banque mondiale cesse son aide.

Le 28, le Conseil de sécurité de l'ONU réclame le retour d'un "gouvernement de transition dirigé par des civils", de même que le président américain Joe Biden.

Le patron de la télévision d'Etat est limogé, les radios FM interrompues, alors qu'internet est coupé depuis le putsch.

Manifestations

Le 30, des dizaines de milliers de Soudanais manifestent contre le putsch. La répression fait trois morts.

Le 1er novembre, l'émissaire de l'ONU à Khartoum évoque des efforts de "médiations".

Le 4, sous la pression internationale, quatre ministres sont libérés. L'armée annonce la formation "imminente" d'un gouvernement.

Le 9, la Troïka (Grande-Bretagne, Etats-Unis et Norvège) à la manoeuvre sur le dossier soudanais, réclame la réinstallation de M. Hamdok.

Nouveau Conseil de souveraineté

Le 11, le général Burhane nomme un nouveau Conseil de souveraineté, sans les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils. Avec son second, le général Mohammed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), il promet "des élections libres et transparentes" en juillet 2023.

Le lendemain, Washington et Bruxelles dénoncent le nouveau Conseil de transition.

Répression

Le 13, au moins huit personnes sont tuées dans la répression d'une mobilisation de dizaines de milliers d'opposants.

Le chef de la chaîne qatarie Al-Jazeera à Khartoum est arrêté le 14, puis relâché le 16.

Le 17, seize manifestants sont tués à Khartoum lors de la journée la plus sanglante depuis le putsch.

Retour du Premier ministre

Le 21, Abdallah Hamdok est rétabli dans ses fonctions, sans faire cesser les manifestations.

Le lendemain, plusieurs hommes politiques détenus depuis le coup d'Etat sont libérés.

Le 24, Abdallah Hamdok ordonne l'arrêt "immédiat" des limogeages et annonce le "réexamen" des nominations intervenues durant sa détention.

Le Premier ministre démissionne

Le 19 décembre, trois hommes sont tués par balle et plusieurs femmes violées lors de manifestations au troisième anniversaire du lancement de la "révolution" ayant évincé Omar el-Béchir.

Le 30, six manifestants sont tués, puis trois le 2 janvier. En soirée, le Premier ministre démisionne.

Le 4 janvier 2022, Washington, Bruxelles, Londres et Oslo préviennent qu'ils "ne soutiendront pas un Premier ministre ou un gouvernement nommé sans l'implication d'un grand panel d'acteurs civils".

Dialogue sous l'égide de l'ONU

Le 10, l'émissaire de l'ONU Volker Perthes annonce le lancement de discussions indirectes avec les parties civile et militaire.

Le 13, mort d'un général de la police, puis d'un manifestant lors de nouvelles manifestations.

Depuis le 25 octobre, 64 manifestants ont été tués et des centaines blessés, notamment par balles, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. Les forces de l'ordre sont également accusées du viol d'au moins 13 manifestantes, selon l'ONU.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.