Craintes sécuritaires en Irak sur fond d'attaques contre le siège d'un parti politique et la zone verte

Mohammed Al-Halboussi au siège du Parlement à Bagdad, le 9 janvier 2022. (Bureau de presse du Parlement irakien/ via REUTERS)
Mohammed Al-Halboussi au siège du Parlement à Bagdad, le 9 janvier 2022. (Bureau de presse du Parlement irakien/ via REUTERS)
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Publié le Samedi 15 janvier 2022

Craintes sécuritaires en Irak sur fond d'attaques contre le siège d'un parti politique et la zone verte

  • L'ambassade américaine a attribué l’attaque à « des groupes terroristes qui cherchent à miner la sécurité, la souveraineté et les relations internationales de l'Irak »
  • Le nouveau Parlement irakien vient d'être formé à l'issue des élections générales du 10 octobre qui ont donné le plus grand nombre de voix au religieux chiite populiste Moqtada Al-Sadr

BAGDAD : Tôt vendredi, une grenade a explosé au siège du parti Taqadom, parti du président du parlement irakien Mohammed Al-Halboussi, à Bagdad. Des sources de police ont rapporté deux blessés parmi les gardes.

L'explosion a causé des dommages aux portes et aux fenêtres du bâtiment, selon la police. Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de l'explosion ; aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat par M. AL-Halboussi ou le gouvernement irakien.

Selon la police, un attentat similaire a visé quelques heures plus tard le siège d'un autre parti sunnite à Bagdad, à savoir le parti Azm de Khamis Al-Khanjar, sans occasionner de dégâts importants.

Personne n'a revendiqué la responsabilité de la seconde attaque.

Le nouveau Parlement irakien vient d'être formé à l'issue des élections générales du 10 octobre qui ont donné le plus grand nombre de voix au religieux chiite populiste Moqtada Al-Sadr. C’est ce parlement qui a réélu M. Halboussi à la tête du Parlement pour un second mandat dimanche.

Les partis chiites proches de l'Iran et opposés à Al-Sadr ont contesté l'élection de M. Al-Halboussi.

Jeudi, la Cour suprême fédérale irakienne, la plus haute juridiction du pays,  a provisoirement suspendu M. Halboussi, à la suite d’une plainte déposée par deux députés et alléguant que sa réélection représentait une violation de la constitution.

Cette décision aura une incidence sur le fonctionnement du Parlement, dont la principale mission consiste à élire le président du pays, qui nommera à son tour un Premier ministre chargé de former un nouveau gouvernement, à l'issue des élections d'octobre.

Toutefois, la Cour a précisé que la suspension du président du Parlement était sans incidence sur l'élection du nouveau président irakien, prévue dans un délai de 30 jours.

POINTS FORTS

La période qui a suivi les élections en Irak a été marquée par de fortes tensions, des violences et des allusions à des fraudes électorales.

Jeudi, trois personnes, dont deux enfants, ont été blessées dans des attaques à la roquette ciblant la zone verte de Bagdad. L'une des roquettes a visé une école et les deux autres ont explosé dans l'enceinte de l'ambassade américaine, selon des sources de sécurité irakiennes.

« Trois roquettes ont ciblé la zone verte », affirme sous couvert de l'anonymat un haut responsable irakien.  « Deux d'entre elles ont atterri dans l'enceinte de l'ambassade américaine, et l'autre sur une école voisine, blessant une femme, une fille et un jeune garçon ».

Au cours des derniers mois, les intérêts et les troupes américains en Irak ont été visés par des dizaines d'attaques à la roquette ou au drone.

On accuse systématiquement les factions pro-iraniennes de ces attaques,  rarement revendiquées.

Ces factions établies en Irak réclament le départ de toutes les forces américaines en poste dans le pays.

Jeudi, une autre source de sécurité préférant garder l'anonymat a assuré que l'attaque sur l'ambassade américaine n'avait fait ni blessés ni dégâts.

L'ambassade se situe à Bagdad, dans la zone verte hautement sécurisée, abritant également le parlement ainsi que d'autres institutions gouvernementales.

L'ambassade américaine a condamné l'attaque dans une déclaration sur Facebook, l'attribuant à « des groupes terroristes qui tentent de miner la sécurité, la souveraineté et les relations internationales de l'Irak ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.


Gaza: le Hamas et le Jihad islamique annoncent rendre le corps d'un otage

Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
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  • Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu
  • Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement

GAZA: Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire.

"Les Brigades al-Quds et les Brigades al-Qassam remettront le corps d'un des captifs israéliens, retrouvé au centre de la bande de Gaza", détaille un communiqué conjoint des deux organisations.

Peu avant, Israël avait accusé le Jihad islamique de violer le fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre, en tardant à remettre aux autorités un corps que le groupe avait annoncé avoir localisé lundi.

"A la lumière de l'annonce du Jihad islamique concernant la localisation des restes d'un otage décédé, Israël considère comme grave le retard dans sa remise immédiate. Il s'agit d’une nouvelle violation de l'accord" de cessez-le-feu, avait indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Au début du cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis entre Israël et le Hamas, les groupes armés détenaient 20 otages vivants et 28 dépouilles de personnes prises en otage alors qu'elles étaient déjà décédées ou mortes durant leur captivité.

Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu.

Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement.

En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens et restitué les corps de centaines de Palestiniens morts.

Le Hamas et Israël, qui a mené la semaine dernière des bombardements meurtriers sur le territoire, s'accusent mutuellement ces derniers jours de ne pas respecter la fragile trêve en vigueur après deux ans d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.

De nombreux points restent en suspens sur la mise en oeuvre de l'accord du cessez-le-feu, en particulier sur le calendrier et le déroulé de ces différentes étapes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour le territoire palestinien, qui prévoit le déploiement d'une force internationale chargée notamment de désarmer le Hamas, qui refuse jusque-là de rendre les armes.

La résolution prévoit aussi la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire, excluant le Hamas, qui a dénoncé un "mécanisme de tutelle internationale" inacceptable.